×

L'inspection du travail invalide le licenciement

Air France. Coup d’arrêt de la répression patronale suite à l’affaire de la chemise arrachée

Leo Serge Lors des manifestations en marge du comité central d'entreprise d'Air France le 5 octobre 2015, le DRH avait perdu sa chemise dans la bousculade. Depuis, la direction d'Air France a tout fait pour licencier de façon arbitraire des salaries et délégués syndicaux revendicatifs, notamment parmi les travailleurs au sol.

Facebook Twitter

L’inspection du travail doit donner son avis sur les licenciements lors de litiges, et nul doute que la solidarité à échelle nationale envers les salariés combatif d’Air France a pesé dans la balance. En effet, le rapport souligne qu’il n’y avait pas d’intention de nuire caractérisée. C’est pour cette raison qu’elle a refusé d’autoriser le licenciement du délégué du personnel (CGT) accusé par Air France d’avoir agressé deux vigiles et le DRH Xavier Broseta le 5 octobre, lors de l’affaire de la « chemise arrachée », alors que ce DRH allait annoncer des milliers de licenciement.

Ce représentant du personnel au sol était sous le coup d’une procédure de licenciement pour faute lourde, accusé d’avoir commis des « agressions physiques ». Une accusation d’autant plus ridicule que les caméras qui ont filmé la scène ont bien montré qu’il s’agissait surtout de l’envahissement d’une salle toute petite par des salariés en colère et nullement un lynchage.

Pour l’inspection du travail, la faute lourde n’est donc pas démontrée et elle indique que « les faits invoqués pris dans leur ensemble ne permettent pas d’établir l’existence d’une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire vis-à-vis de l’entreprise ».

Le délégué était accusé par la direction d’avoir « poussé et bousculé un autre salarié » en direction du DRH. Mais pour l’inspection du travail, « il est impossible de déterminer avec certitude [s’il] bouscule des salariés volontairement, ou s’il est lui-même chahuté ».

La compagnie aérienne a aussitôt indiqué à l’AFP qu’elle avait déposé un recours auprès de la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Depuis les faits, quatre autres employés d’Air France ont été licenciés. Avec le délégué CGT, ils seront jugés le 27 mai au tribunal correctionnel de Bobigny pour violence. Plus que jamais la solidarité de classe sera nécessaire pour obtenir une nouvelle victoire, arrachée aux forceps par l’instauration d’un rapport de force face à la répression patronale.


Facebook Twitter
1er mai : une journée contrastée en décalage avec les dangers de la situation

1er mai : une journée contrastée en décalage avec les dangers de la situation

Sanofi supprime 330 emplois dans la R&D contre le cancer : la santé, pas leurs profits !

Sanofi supprime 330 emplois dans la R&D contre le cancer : la santé, pas leurs profits !

1er mai. Contre la guerre, l'austérité et l'autoritarisme : construisons une riposte !

1er mai. Contre la guerre, l’austérité et l’autoritarisme : construisons une riposte !

Transports : l'accord sur les fins de carrière montre la fébrilité de la SNCF et du gouvernement

Transports : l’accord sur les fins de carrière montre la fébrilité de la SNCF et du gouvernement

Répression à GT Solution : la direction tente de licencier un militant syndical à cinq reprises

Répression à GT Solution : la direction tente de licencier un militant syndical à cinq reprises

« Le processus de mobilisation du 93 doit être discuté partout ». Interview de deux enseignants de Blaise Cendrars

« Le processus de mobilisation du 93 doit être discuté partout ». Interview de deux enseignants de Blaise Cendrars

La précarité tue : une étude de l'Inserm pointe la surmortalité liée au chômage

La précarité tue : une étude de l’Inserm pointe la surmortalité liée au chômage

Répression syndicale : 300 personnes aux côtés de Christian Porta face aux patrons voyous d'InVivo

Répression syndicale : 300 personnes aux côtés de Christian Porta face aux patrons voyous d’InVivo