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Mensonge de Macron

Une entreprise française fournit des munitions à Israël pour son génocide, révèle Disclose

Alors que le gouvernement affirmait fin février que les entreprises d'armement françaises ne fournissaient Israël que pour « son système de défense », Disclose et Marsactu révèlent que la société marseillaise Eurolinks fournit des composants de munitions à Tsahal.

Elea Novak

26 mars

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Une entreprise française fournit des munitions à Israël pour son génocide, révèle Disclose

Crédits photo : Israel Ministry of Foreign Affairs

Ce lundi 25 mars, Disclose, journal d’investigation, publie un article en lien avec le média d’investigation marseillais Marsactu. Dans cet article, les deux journaux révèlent qu’une source leur a envoyé des photos datées du 23 octobre, montrant des cargaisons de l’entreprise marseillaise d’armement Eurolinks, à destination d’Israël.

Depuis le début de la guerre d’Israël au peuple palestinien après le 7 octobre dernier, le gouvernement français a toujours affirmé que la France et les entreprises françaises ne vendaient par directement d’armes à l’armée israélienne. Ainsi le 27 février, Sébastien Lecornu, ministre des armées, proclamait qu’« il n’y a pas de relations d’armement avec Israël », mentionnant tout de même quelques licences d’exportation vers Israël accordées aux entreprises françaises depuis le 13 octobre. D’après le ministre, ces licences ne concernent que du matériel à destination du « Dôme de fer », le dispositif ultra-moderne qui permet à Israël d’intercepter tous les tirs de roquettes en provenance des pays voisins. La version officielle du gouvernement, répétée par Prisca Thévenot, est que « Nous ne livrons des armes que dans le cadre de composants défensifs pour le Dôme de fer ».

Cette version est mise à mal par les clichés que dévoilent Disclose et Marsactu, où l’on peut observer un bordereau de livraison Eurolinks pour une cargaison de « 10 000 liens M27 pour des munitions de 5,56 millimètres » à destination de… la société israélienne Israel Military Industries (IMI) Systems, basée à Ramat Hasharon, au nord de Tel-Aviv.

Photographie diffusée par Disclose dans son article avec la description suivante : « À gauche : l’usine d’Eurolinks, à Marseille, en mars 2024. À droite : photo prise par la source, le 23 octobre 2023, montrant un bordereau d’expédition de maillons M27 vers Israël. Photos : Nina Hubinet / Eurolinks. »

Contrairement à ce que prétend le gouvernement, une entreprise française, Eurolinks, fournit bel et bien l’armée israélienne en composants de munitions. Les liens M27 que fournit Eurolinks sont utilisés pour assembler les munitions de 5,56mm qu’utilise l’armée israélienne. Ces composants M27 n’ont rien à voir avec l’intention « purement défensive » que prête le ministre des armées aux livraisons de la France vers Israël.

En effet, les liens M27 de l’entreprise Eurolinks sont dédiés aux munitions 5,56mm, les mêmes munitions utilisées par Tsahal contre les civils gazaouis lors du « massacre de la farine » le 29 février 2024, selon l’ONG Euro-Medi Human Rights Monitor. Ce massacre était perpétré par l’armée israélienne contre des civils palestiniens, alors qu’ils allaient chercher des denrées alimentaires au sud de la bande de Gaza, nouvel exemple macabre de la dimension génocidaire de la guerre en Palestine.

La vente de produits d’Eurolinks à l’armée israélienne illustre ainsi la responsabilité des entreprises d’armement françaises dans le massacre en cours à Gaza. Une coopération sanglante que le gouvernement tente d’occulter : déjà en juin 2023, le ministère des Armées publiait son rapport annuel sur les exportations d’armes de la France, document qui laissait de nombreuses zones d’ombres. Si l’Etat fait planer le doute sur le type de matériel vendu à Israël, on retrouverait de nombreux « composants militaires » servant à la confection de matériel d’armement. Au total, la France aurait vendu pour 25,6 millions d’euros de matériel militaire à Israël en 2022 et pour près de 208 millions d’euros en dix ans.

Les révélations de Disclose et Marsactu permettent d’y voir plus clair sur la réalité du soutien matériel des entreprises françaises à l’armée israélienne, réalisé avec l’aval du gouvernement alors qu’elle est en train de commettre un véritable génocide contre les gazaouis. Dans ces conditions, les déclarations d’Emmanuel Macron estimant « faire le maximum » pour les civils palestiniens, apparaissent plus hypocrite que jamais. En visite à Marseille la semaine dernière, il répondait ainsi à une femme l’interpellant, en pleurs, sur le sort des enfants palestiniens : « ne laissez pas ces enfants mourir. Cela fait presque 7 mois que je ne fais que pleurer », ce à quoi le Président de la République rétorquait « on n’est pas sur place et nous n’avons pas la maîtrise. Mais nous avons appelé à un cessez-le-feu » comme pour mettre en avant une pseudo-neutralité de la France dans le conflit et se délimiter des crimes d’Israël. Des crimes que l’Etat français rend possible, tant par sa défense du « droit inconditionnel d’Israël à se défendre » martelé après le 7 octobre, que par la vente de matériel militaire utilisé pour les massacres de Tsahal.

Pour dénoncer Eurolinks et le gouvernement français, de nombreux collectifs et organisations appellent à un rassemblement le lundi 1er avril, à 13h au 1 rue Louis Néel. Soyons aussi nombreux que possible pour dénoncer la participation au génocide des entreprises françaises !


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