Réarmement civique et choc des savoirs : depuis plusieurs mois le gouvernement fait de l’école sa cible principale pour mener ses attaques réactionnaires. Et pour cela, Attal et ses troupes ne comptent pas épargner les programmes, dont ils entendent refondre une partie.

Dans ce sens, l’ancien ministre de l’éducation Pap Ndiaye avait déjà, en juin dernier, commandé au Conseil supérieur des programmes un nouveau projet de programme pour l’enseignement moral et civique (EMC), avec comme objectif de mettre l’accent sur « la laïcité » et les « principes de la République ». Chose faite et finalisée ce 30 janvier, on y apprend en particulier que les classes de terminales générales et professionnelles auront le plaisir d’étudier les principes du 49.3 comme une « solution pour éviter les situations de blocage dans la prise de décision politique ».

Si nous savions déjà que le gouvernement entretient une relation de proximité avec le 49.3 en l’utilisant sans modération, ce dernier veut désormais enseigner ses bienfaits aux lycéens ! Aussi absurde que cela puisse paraître, le gouvernement souhaite ainsi louer ce qui constitue l’un des leviers les plus anti-démocratiques de la Ve République, devenu son outil principal afin de faire passer ses lois et compenser sa majorité relative à l’Assemblée nationale.

Le Café pédagogique dénonce par ailleurs une autre nouveauté dans les programmes : « la prescription [faite aux professeurs] de “mettre en rapport la loi du 15 mars 2004… en faisant référence à l’article 10 de la DDHC“, article fixant comme règle de ne pas être inquiété pour ses opinions “même religieuses“ ». Autrement dit, il sera désormais imposé aux professeurs d’expliquer à leurs élèves en quoi la loi raciste de 2004 va dans le sens d’un article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui dit exactement l’inverse !

Cette apologie du 49.3 et du racisme d’Etat constitue en réalité une énième démonstration, de la part d’un gouvernement toujours plus réactionnaire et autoritaire, de sa volonté d’embrigader la jeunesse et d’imposer un retour à l’ordre à l’école. Tandis qu’une nouvelle journée de grève est appelée ce mardi 6 février dans l’Education Nationale, les enseignants et les lycéens sont une nouvelle fois en première ligne d’une pluie d’attaques. Celles-ci forment un programme cohérent qui vise à mettre au pas la jeunesse, produire des travailleurs dociles qui acceptent sans broncher les contre-réformes et avancer toujours plus loin dans la militarisation de la société. Face à ce programme antisocial, il est nécessaire que l’ensemble des travailleuses et des travailleurs se mobilisent.