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Licenciement politique

Un travailleur de l’Armada renvoyé pour avoir interpellé Castaner sur les Gilets Jaunes éborgnés

Un technicien du son a été renvoyé après avoir interpellé Christophe Castaner sur les Gilets Jaunes éborgnés lors de sa visite à l'Armada de Rouen.

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Crédit photo : Ouest-France

L’affaire a été révélée par un témoignage anonyme auprès du média militant Rouen dans la rue dans un post intitulé « Bref, j’ai perdu mon travail après avoir dit la vérité à un homme d’Etat ». Technicien du son pour l’Armada et employé comme sous-traitant, cet homme écrit avoir interpellé Castaner dimanche lors de sa visite surprise : « Une pensée pour les éborgnés » lui aurait-il dit. Après quoi il aurait dans un premier temps subi des pressions policières, « Suite à cet échange, ses RG personnels ont relevé mon identité, mes intentions et presque toute ma vie... » écrit-il, avant de se voir renvoyé par l’entreprise pour laquelle il travaillait.

Libération dans un article de la rubrique Check News « Un technicien a-t-il été renvoyé après avoir interpellé Castaner sur les violences policières à Rouen » semble confirmer en grande partie la version du témoignage. Le gérant de la compagnie auprès de laquelle intervenait ce technicien, Pascal Bovin, leur a confirmé « qu’un de ses techniciens qui travaillait sur le site de l’événement a été renvoyé après un échange avec le ministre de l’Intérieur, dimanche ». Il justifie d’ailleurs ce renvoi en évoquant un devoir de réserve que le technicien n’aurait pas respecté. D’après le gérant, les organisateurs auraient même demandé à rencontrer l’entreprise.

Il faut souligner que cette affaire intervient dans un contexte social particulièrement tendu. Rouen est une place forte du mouvement des Gilets Jaunes, et dans le contexte de médiatisation de la ville à l’occasion de l’Armada, les Gilets Jaunes rouennais souhaitaient, selon les termes de l’appel national « A l’abordage ! » publié sur facebook pour le samedi 8 juin, « se montrer en masse dans les rues de Rouen et sur les quais de la Seine ». Craignant cette mobilisation, la préfecture a alors interdit par arrêté préfectoral toute manifestation des gilets jaunes pendant l’Armada « afin de garantir l’ordre public et compte-tenu des appels sur les réseaux sociaux à venir troubler la fête maritime sur les quais de Seine », et a même fait interdire le port du gilet jaune sous peine d’amende.

Il ne fallait pas faire vague pour la venue du ministre. Une simple phrase, « Une pensée pour les éborgnés », suffit à la répression patronale. Ce qui montre, s’il fallait encore le prouver, les liens entre le patronat et le gouvernement. Si l’État envoie ses policiers à 6h du mat chez un syndicaliste gréviste de La Poste qui a seulement exercé son droit de grève, le patronat peut virer un salarié qui viendrait rappeler au boucher Castaner que ces hommes mutilent des manifestants.


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