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Surenchère sécuritaire. 200 euros d’amende pour un joint

Le premier ministre Jean Castex a annoncé dans un discours donné à Nice la généralisation dès la rentrée de l’amende forfaitaire pour usage de stupéfiants, soit de l'amende de 200 euros pour délits liés aux stupéfiants. Une politique qui s'inscrit dans le tournant sécuritaire et répressif du gouvernement.

Lucia Nedme

27 juillet 2020

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Le premier ministre Jean Castex et le ministre de l’intérieur Gerald Darmanin ne cessent de répéter que la sécurité sera au coeur de leurs priorités gouvernementales. C’est sur ce thème qu’ils se sont rendus à Nice samedi dernier, quelques jours après qu’aient eu lieu trois fusillades en l’espace d’un mois dans le quartier populaire des Moulins

Castex a donc annoncé à Nice devant le commissariat et les forces de répression un certain nombre de réformes visant à regagner la confiance de la police et des secteurs conservateurs de la population, sous le vernis d’une lutte contre l’"insécurité" et la délinquance. Parmi ces réformes, le nouveau ministre a fait savoir qu’il généralisait les amendes pour détention de cannabis. Également, il a annoncé augmenter les effectifs de la police nationale et étendre les pouvoirs de la police municipale pour lutter contre « des actes profondément indamissibles ».

La généralisation des amendes forfaitaires pour consommation de drogue promise par Castex signifie la généralisation des amendes de 200 euros pour détention de stupéfiants. C’est un dispositif déjà mis en place dans plusieurs villes de France comme Marseille, Rennes, Lille, Reims ou Créteil.

Une logique sécuritaire, que souhaite marteler Darmanin qui dans une interview au Figaro, promettait de « stopper l’ensauvagement d’une partie de la société » et de « réaffirmer l’autorité de l’Etat ». Cette politique est l’illustration du parti-pris conservateur de Macron depuis le remaniement, nommant deux ministres identifiés comme à droite et proches de la police. Et cela s’appuie en partie par un discours populiste à l’égard des populations précaires qu’ils seraient « venus aider ».

En d’autres termes, le gouvernement instrumentalise des événements comme ceux de Nice pour justifier l’augmentation de la répression policière dans les quartiers populaires. Mise à la défensive par le mouvement anti-raciste, la police a trouvé un allié de taille avec Darmanin, qui tente de concilier tournant sécuritaire et islamophobe, et discours à l’égard des populations des quartiers populaires.

De fait, la généralisation de l’amende forfaitaire participe du maintien dans l’illégalité et la précarité de secteurs de la population largement précarisés et dont les perspectives s’amenuisent encore davantage avec la crise économique. Plutôt qu’être une solution aux problèmes que rencontrent les habitants des quartiers populaires, elle renforce la coercition contre ces derniers en donnant une énième excuse pour réprimer.


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