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Scandale à la RATP : des bus toujours non désinfectés, mais étiquetés « désinfectés »

Jean-Baptiste Djebbari a annoncé en grandes pompes le 17 mars que le gouvernement "écrira dans la loi l'obligation de désinfection quotidienne, au moins une fois par jour, des véhicules de transport public" et cela dans le but de préserver la santé des conducteurs mais aussi des voyageurs qui empruntent quotidiennement les transports.

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La RATP qui rentre dans le champ de la loi votée ne semble visiblement par prendre cette nouvelle dispostion législative très au sérieux et c’est peu de le dire. La désinfection dont il est question au sein de la RATP ressemble davantage à un coup d’éponge fait dans des conditions de propreté plus que douteuses. En effet après avoir été alertés par de nombreux machinistes, deux élus, Ahmed Berrahal, secrétaire de la CSSCT ( commission santé, sécurité et conditions de travail) et Hani Labidi ont procédé au dépôt de Belliard à un contrôle de cette dite désinfection à laquelle est légalement assujettie la RATP et le constat est édifiant. Les postes de conduite des bus contrôlés ont été trouvés dans un état d’insalubrité manifeste. Boutons couverts de poussière, des miettes et autres résidus jonchant le tableau de bord, et l’espace voyageurs, quant à lui est complètement laissé à l’abandon. Sol crasseux, sièges répugnants, des barres et poignées dans un état tout aussi déplorable. La preuve en images.

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La désinfection, est-il nécessaire de la rappeler, est censée apporter un niveau de garantie sanitaire satisfaisant pour les machinistes qui s’échangent les bus et qui de facto peuvent donc se transmettre le nouveau coronavirus. Or, la nouvelle procédure sanitaire vantée par le secrétaire d’État chargé des Transports semble bien inexistante ou à tout le moins bâclée. Cette désinfection des bus au sein de la RATP est donc à l’image de la considération que l’entreprise porte à ses salariés de terrain, c’est-à-dire proche du néant.

L’entreprise compte déjà une centaine d’agents contaminés au Covid19, essentiellement des machinistes, des animateurs agents mobiles et agents de sécurité et la découverte sans surprise de ce simulacre de désinfection n’est évidemment pas de nature à rassurer les conducteurs. Ces derniers viennent au travail avec désormais le sentiment que la mort n’est peut-être pas très loin. Rien de plus légitime quand on sait que ces bus accueillent des centaines de milliers de voyageurs par jour et donc potentiellement parmi eux des malades du Covid19 auxquels ils peuvent ajouter maintenant une désinfection purement théorique.

Cette crise sanitaire de tous les dangers a jeté une lumière crue sur le métier de machinistes. Loin d’être des privilégiés selon la sémantique utilisée à l’envie par la majorité, ils sont en réalité des forçats de la route qui hypothèquent chaque jour leur avenir contre une rémunération, somme toute, bien dérisoire. Il faudra s’en souvenir une fois l’épidémie passée car l’étape suivante devra permettre de nous interroger collectivement sur les métiers essentiels et quelle nouvelle place leur donner dans notre société. Les agents RATP, eux, s’en souviendront.


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