Ce lundi 20 février, aura lieu l’audience de conciliation de Laurent au conseil des Prud’hommes, contrôleur de bus au dépôt Transdev de Vaux-le-Pénil et militant syndical à Solidaires, licencié après avoir participé à construire un mouvement de grève pour l’amélioration des conditions de travail. Après 22 ans de service, Laurent a été mis à la porte du jour au lendemain.
Militant de toutes les luttes, Laurent avait participé à construire plusieurs combats contre le démantèlement du service de contrôle de Transdev en filiale. Ensuite, solidaires des conducteurs de train, il s’était battu à leurs côtés lors de deux mois de grève reconductible en septembre-novembre 2021 pour défendre leurs conditions de travail. Dans une interview pour Révolution Permanente au début de l’année, Laurent expliquait : « L’entreprise voulait virer ceux qui motivent les luttes, et faire peur aux autres salariés. La manière dont ça s’est passé pour moi, c’est une manière d’instaurer une peur aux salariés ».
Laurent explique ne « rien attendre de Transdev, en silence radio depuis le licenciement ». Pour lui c’est clair, il n’obtiendra rien de suffisant de ce rendez-vous : « Transdev n’accepte aucune conciliation ou dialogue, ils l’ont prouvé en me licenciant » ajoute-t-il. Il revendique sa réintégration dans l’entreprise, ce qui ne va « pas leur plaire ». Mais le rassemblement de soutien devant cette audience peut permettre de « mettre la pression » pour la suite.
Depuis son licenciement, les conditions de travail dans l’entreprise n’ont fait que se dégrader et les menaces de répression augmentent. Pénibilité, cadences infernales, surveillance : la méthode Transdev est en route pour casser tout le service.
Dans le contexte de la grève contre la réforme des retraites, la répression policière s’abat déjà sur la jeunesse pour empêcher la coagulation de la colère. Bientôt, ils s’attaqueront aussi aux syndicalistes et militants combatifs du mouvement ouvrier. C’est pour cela qu’il est très important de faire front contre la répression des travailleurs qui font peur aux entreprises pour leur engagement social. D’ailleurs, pour Laurent la réforme des retraites est dans la lignée des attaques sur les conditions de travail car elle répond au « projet du patronat : en finir avec tous nos acquis sociaux et nos droits en tant que travailleurs » et « nous faire travailler plus longtemps, alors qu’on licencie à tour de bras ».
En septembre dernier, une campagne de photos pour soutenir Laurent avait réuni des dizaines de travailleurs de Transdev, mais aussi de la SNCF, de l’éducation ou de l’agro-alimentaire. Aujourd’hui, il est essentiel que nous soyons très nombreux ce lundi 20 février à 9h devant le Tribunal de Melun, pour obtenir sa réintégration et refuser que l’un d’entre nous soit pris comme exemple pour intimider les travailleurs qui se mettent en grève.
