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« Pas de moyens, pas de rentrée »

Profs, élèves et parents en AG : la mobilisation s’organise dans le 93 à la veille du 7 mars

A la veille de la mobilisation du 7 mars, qui verra converger les établissements mobilisés vers le ministère de l’Éducation nationale, des AG réunissant professeurs, élèves et parents se sont tenues en Seine-Saint-Denis pour préparer la suite du mouvement entamé le 26 février.

Joshua Cohn

6 mars

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Profs, élèves et parents en AG : la mobilisation s'organise dans le 93 à la veille du 7 mars

AG de Sévran

La mobilisation se maintient dans les établissements scolaires de la Seine-Saint-Denis, depuis l’appel à la grève de l’inter-syndicale départementale au retour des vacances le 26 février dernier. Un mouvement profond, en réaction à la dégradation de l’éducation, particulièrement aigüe dans le département, qui a donné lieu à plusieurs journées de grève suivies.

En amont de la journée d’action prévue ce jeudi, avec notamment une manifestation qui devrait prendre la direction du ministère de l’Éducation nationale, l’heure est à la remobilisation et à l’extension du mouvement en direction des élèves et de leurs parents. Pour ce faire, des assemblées se sont réunies ce mardi soir dans plusieurs villes du département afin de discuter des revendications et des perspectives de la mobilisation.

A Sevran, où le mouvement est le plus développé avec des grèves marchantes allant d’établissement en établissement et sur les marchés de la ville depuis 10 jours, se sont plus de 200 personnes, dont une trentaine d’enseignants, qui se sont rassemblés.

« Notre but aujourd’hui, expliquent des professeurs, c’était d’organiser une réunion avec les parents d’élèves pour réussir à obtenir leur soutien. Déjà pour les tenir au courant de ce qui se passe, et obtenir leur soutien pour qu’il y ait une vraie communication entre tout le personnel éducatif, les enfants et les parents. (…) On a un programme. On a des revendications précises, chiffrées, qui ne sont pas des revendications corporatistes. C’est vraiment dans l’intérêt des enfants et des conditions d’apprentissage de tous. »

Au-delà du constat du manque de moyens criant déjà pointé par les organisations syndicales qui réclament 2000 enseignants et 1700 AESH supplémentaires pour la rentrée 2024, et de la destruction du collège unique avec les groupes de niveau, la discussion s’est élargie au manque de services publics dans le département, notamment au sous-financement des hôpitaux, mais aussi à l’inflation et aux nouvelles attaques du gouvernement qui viennent fragiliser les familles comme le durcissement des conditions du RSA.

« On soutient ce mouvement, déclare un parent d’élève de Sevran. La Ministre a annoncé 692 millions d’économies pour l’éducation. C’est énorme ! Plein de suppressions de postes. C’est pas une école à deux vitesses qu’on aura mais plus d’école du tout ! J’invite tous les parents d’élèves à se joindre à la mobilisation et soutenir à fond. On a besoin de tout le monde. » Au lycée Blaise Cendrars de la ville, les lycéens sont entrés dans la mobilisation dès le 27 février, organisant des barrages filtrants pour convaincre les autres élèves et traduisant les tracts à destinations des parents et de la population pour faire connaître les revendications du mouvement.

A la suite de la réunion de mardi soir sur la ville, ce sont les parents qui sont entrés en scène avec une journée « lycée désert » réussie ce mercredi à Blaise Cendrars, pour laquelle les parents n’ont pas envoyé leurs enfants à l’école, offrant ainsi un répit aux grévistes. Cette opération devrait être reconduite ce vendredi avant une marche ce samedi, organisée par les parents d’élèves de Sevran à Aulnay-sous-Bois.

A Aulnay-sous-Bois, au moins 150 personnes étaient réunies en Assemblée générale. Une forte affluence, qui est retrouvée également à Noisy-le-Sec.

Au Blanc-Mesnil, ils étaient une cinquantaine à discuter de la destruction de l’éducation, du harcèlement scolaire et de la guerre menée par le gouvernement contre les quartiers populaires. A l’issue de la réunion, les parents ont échangé leurs contacts pour construire des journées « collèges déserts » au Blanc-Mesnil.

A la veille du 7 mars, la perspective d’élargissement de la grève et des revendications

Après un début d’extension du mouvement au Val-d’Oise cette semaine, avec l’occupation du rectorat de Versailles par des enseignants, la journée du jeudi 7 mars devrait être marquée par un rebond du taux de grévistes. Les assemblées de cette semaine constituent une étape dans l’élargissement des revendications. Face à un gouvernement qui a fait de la mise au pas de la jeunesse une de ses priorités, avec les groupes de niveau au collège, la généralisation du SNU, ou encore l’expérimentation de l’uniforme, il est indispensable de donner au mouvement un contenu beaucoup plus large que le mot d’ordre de la hausse des moyens et de lier étroitement les conditions de travail du personnel éducation, les aspirations de la jeunesse et les attaques anti-sociales qui précarisent leurs familles.

Il s’agit également d’un expérience précieuse pour la construction d’une mobilisation auto-organisée, non seulement par les enseignants mais par les élèves et leurs parents. Elles peuvent servir d’exemple à une extension du mouvement hors des seuls département de la Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise.

Pour le moment, seule la date du 19 mars est déjà fixée pour une mobilisation nationale. Alors que les résultats d’un sondages de la FSU mené en début d’année prouvent que la détermination existe pour un mouvement d’ampleur nationale, les directions syndicales doivent avancer un plan de bataille pour construire véritablement cette date à la base et poser les jalons d’une grève reconductible, contre la casse de l’éducation et toutes les nouvelles attaques du gouvernement qui affectent les élèves et leurs familles.


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