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Seulement 10% des trains le 3 avril

Ordonnances SNCF et concurrence : le gouvernement tente un dernier enfumage des cheminots

Après une dernière séance de « concertation » avec les syndicats, Elisabeth Borne, la ministre des transports a proposé des « concessions »… à savoir ne pas faire voter le passage à la concurrence via des ordonnances mais… par la voie « normale ». Un nouvel enfumage qui fait suite aux dernières tentatives de la SNCF pour limiter la mobilisation d’une grève que même les médias les plus pro-Macron annoncent comme massive.

Arthur Fontane

30 mars 2018

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Le gouvernement fait mine de céder à certaines des attentes des directions syndicales… sans renoncer à rien, finalement. En effet, la ministre des Transports a annoncé que la question d’ouverture à la concurrence ne se ferait pas… par ordonnance. Mais ce « recul » du gouvernement n’en est absolument pas un car sur le fond rien n’a changé : le gouvernement veut toujours libéraliser la SNCF, avec les conséquences que l’on sait : fin du statut, fin du service public et privatisation.

Ainsi, cette dernière tentative d’enfumage, in extremis, vise, là encore, en définitive, à limiter un caractère trop massif de la mobilisation dès ce 3 avril. Que certaines directions syndicales comme l’UNSA voient les déclarations de la ministre comme un « cap » de franchi est une chose. Mais, cela n’illustre en rien l’atmosphère à la base, chez les cheminots. En réalité, ce sont les cadres que la ministre des transports tente de démobiliser à quelques jours du début de la grève, lundi soir. Ces derniers sont comme l’explique Les Echos, en train se mobiliser comme « jamais », et ce n’est pas une question de « calendrier » ou de méthode qui changera, qualitativement, la donne.

Quoi qu’il en soit, les taux de mobilisation s’annoncent déjà très importants ! Guillaume Pépy, le PDG de la SNCF, a déjà confirmé le chiffre des syndicats selon lequel seulement 10 % des trains rouleront mardi 03 avril. Car Elisabeth Borne a prévenu : « si j’ai en face de moi des gens qui refusent le principe de l’ouverture à la concurrence, toute avancée est impossible » : autant dire que les négociations ne portent que sur des aspects totalement secondaires.

Pourtant, alors que les directions syndicales, n’ont eu cessent d’appeler à de « véritables négociations », à l’heure actuelle, il ne s’agit pas de s’interroger à une « sortie de crise », mais de réfléchir à comment développer le mouvement de grève qui commence dès le 3 avril, de penser aux moyens pour la développer et la généraliser, notamment dans les Assemblées Générales.

Car pour faire retirer le pack ferroviaire et obtenir de réelle avancées comme le réclament, notamment, Martinez au travers la revendication du « statut pour tous », ce n’est pas en « négociant » que l’on pourra l’obtenir. Alors que de nombreux mouvements, aux côtés et avec les cheminots, sont en train d’émerger et de converger, comme les pilotes d’Air France, les éboueurs, les électriciens et gaziers, les étudiants, il s’agit de préparer et organiser l’ensemble de ces fronts de conflit en une lutte commune. Pour gagner, il s’agit de commencer à construire un tous ensemble, au même moment, par la pression à la base afin d’imposer un calendrier et une stratégie pour gagner contre Macron et son monde.

[Crédit : DR]


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