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Crise énergétique

« On ne vit plus, on survit » : William Saurin met 800 salariés au chômage technique

L’entreprise Cofigeo, géant industriel de l’agroalimentaire français, a mis à l’arrêt la moitié de ses usines à partir d’aujourd’hui et pendant au moins tout le mois de janvier, en invoquant la hausse des prix de l’énergie.

Maelle Hills

2 janvier 2023

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Crédits photos : AFP

Le groupe, « leader français des plats et produits cuisinés appertisés, possède notamment les marques Panzani, William Saurin ou Zapeti. Depuis le 2 janvier, quatre sites sont à l’arrêt : Capdenac-Gare (Aveyron), Pouilly-sur-Serre (Aisne), Camaret-sur-Aigues (Vaucluse) et Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Les salariés de ces sites se retrouvent donc au chômage technique pour un mois sans être sûrs de pouvoir reprendre le travail en février. Un accord d’activité partielle de longue durée, comme celui qui a été signé dans ce cas, peut être décidé pour deux mois tous les six mois. Pour l’instant, la décision ne concerne que le mois de janvier.

C’est donc 800 salariés de l’entreprise qui sont concernés. Payés à 77% de leur salaire brut, la perte de revenu est lourde : pour les petits salaires cela représente une perte de 150 euros par mois alors que le panier de courses a déjà augmenté de 14,6% cette année. En plus de subir la hausse du coût de l’électricité et du gaz dans leur foyer, la hausse des produits quotidiens, les salariés de Cofigeo perdent encore de leur salaire.

M. Girard, délégué syndical CGT Raynal et Roquelaure Provence sur le site de Camaret, qui produit les conserves Raynal et Roquelaure, explique : « On touche 77% du salaire brut, ce qui représente une perte de 150 euros pour les petits salaires. Pour des gens qui touchent 1400 c’est une grosse perte, surtout dans la conjoncture actuelle. » Car en effet, la hausse du coût de l’énergie aux côtés de celle des matières premières sont à l’origine de cette mise à l’arrêt. La facture énergétique de l’entreprise est passée, selon la direction, de 4 millions d’euros sur l’ensemble des sites à 40 millions. 36 millions d’euros de plus donc, à mettre en regard avec les 224 millions de bénéfice de l’entreprise en 2021.

« La hausse des prix elle va aussi se ressentir dans les grandes surfaces et c’est encore les petits salaires qui vont être impactés. On ne vit même pas, on survit. Les gens sont inquiets parce que tout le bassin est impacté, tous ceux qui nous livrent leurs produits, l’usine qui produit les boîtes de conserve… Pour les couples qui travaillent à l’usine ce n’est plus 150 euros en mois tous les mois, c’est 300 euros », continue le syndicaliste.

De la même façon que chez Duralex ou Arc International c’est pour payer la « crise énergétique » que les travailleurs se retrouvent au chômage technique. Une double peine pour les travailleurs, qui se voient amputés de leur salaire, tout en devant payer de surcroit des factures d’énergie 15% plus élevées. Une fois de plus, ce sont les salariés qui se retrouvent à payer la crise, face à des groupes industriels qui continuent à accumuler les bénéfices.


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