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Edito

Non à l’offensive contre Rafah ! Stop au génocide à Gaza !

L’armée israélienne a ordonné ce lundi l’évacuation de l’est de Rafah avant de bombarder massivement la ville dans la soirée. Une nouvelle escalade dans le génocide en cours soutenue par les Etats-Unis et les alliés impérialistes d’Israël.

Nathan Deas

6 mai

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Non à l'offensive contre Rafah ! Stop au génocide à Gaza !

Crédit photo : bombardements de Tsahal, 6 novembre

Après Gaza City et Khan Younès, Rafah est en train de devenir le théâtre d’une nouvelle étape du génocide en Palestine. Ce lundi en effet, en début de matinée, Tsahal a ordonné à des dizaines de milliers de Palestiniens de quitter l’est de la petite ville frontalière de l’Egypte. Comme le rapporte Middle East Eye, des tracts ont été diffusés dans la journée par voie aérienne avertissant que « l’armée israélienne s’apprêt[ait] à agir avec force contre les organisations terroristes » et que quiconque « resterait dans la zone mett[rait] en danger sa vie et celles de sa famille ». La veille au moins 22 Palestiniens dont huit enfants, avaient été tués par des frappes israéliennes.

En début de soirée, des bombardements intenses ont visé l’est de Rafah selon l’Agence France Presse. Une information confirmée par de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux ainsi que par Tsahal par voie de communiqué. Une heure plus tôt, le Hamas avait pourtant communiqué avoir accepté une proposition de trêve négociée par le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis et finalement refusée dans les faits par le cabinet de guerre de Netanyahu. En réaction, à l’appel des collectifs des familles des otages notamment, des manifestants ont pris la rue à Tel Aviv pour exiger la signature d’un accord avant d’être violemment réprimés par la police.

Près de deux cent quatorze jours après le début du massacre à Gaza, plus de trente mille morts et la destruction de la quasi-totalité des habitations, infrastructures, mais aussi des sites culturels et religieux palestiniens, le lancement de l’opération à Rafah marque une nouvelle étape dans l’horreur. La petite ville à l’extrémité de la Bande, avec plus d’1,2 millions d’habitants désormais, en quelques mois, est devenue le plus grand centre de réfugiés du monde.

S’il est encore difficile de saisir l’ampleur et la teneur de l’offensive de Tsahal, alors que le cabinet de guerre de Netanyahu a annoncé envoyer une délégation rencontrer les négociateurs tout en poursuivant les bombardements pour « exercer une pression militaire sur le Hamas », Rafah devrait selon toute vraisemblance connaître le même destin que Gaza City et Khan Younès : devenir un amas de ruines, de sang et de poussière. En début de semaine dernière, Benjamin Netanyahu s’était voulu très clair à ce sujet, expliquant qu’une offensive sur Rafah se poursuivrait jusqu’à « l’éradication du Hamas avec ou sans accord sur les otages ».

En clair, l’invasion qui commence pourrait porter le bilan déjà apocalyptique de la guerre coloniale à des niveaux bien plus dramatiques encore. Alors que l’institut John Hopkins annonçait, en février, que la poursuite de l’offensive à Gaza risquait de faire entre 60 000 et 80 000 victimes supplémentaires d’ici août, les projections sont devenues nettement plus alarmistes alors qu’un million de Gazaouis subissent la famine méthodiquement orchestrée par le gouvernement israélien. Dans un rapport au Conseil de sécurité, début avril, Janti Soeripto, présidente de Save The Children US, estimait que la vie de 350 000 enfants étaient directement menacées. Au regard de la concentration de population à Rafah et du nombre de déplacés qu’engendrera l’opération en cours, les jours à venir s’annoncent cataclysmiques si celle-ci venait à se poursuivre.

Plus que jamais dans ce contexte les soutiens impérialistes d’Israël ont du sang sur les mains. Ces dernières semaines, et malgré l’opposition hypocrite formulée par Biden ce lundi, les alliés de l’Etat sioniste ont monnayé le sort des Palestiniens et donné carte blanche à Israël en échange d’une « riposte » mesurée contre l’Iran et au Liban dans l’immédiat. Le feu vert états-unien s’est traduit, samedi 20 avril, dans les faits : le Congrès votant une nouvelle aide économique à Israël d’une vingtaine de milliards d’euros. Un soutien qui s’est redoublé sur le sol intérieur, avec la répression systématique des mobilisations, notamment estudiantines, en faveur d’un « cessez le feu » ou de la fin du génocide à Gaza aux Etats-Unis, mais aussi en France et en Allemagne.

A l’heure d’un approfondissement potentiellement sans précédent du scénario génocidaire en Palestine cette responsabilité ne devra pas être oubliée. Alors que le massacre à venir de Rafah résonne plus que jamais comme le point d’orgue du projet sioniste de l’extrême droite israélienne, prépare une nouvelle Nakba notamment dans le Sinaï égyptien et pourrait annoncer des attaques plus directes en Cisjordanie dans la continuité de l’augmentation continue des crimes coloniaux qui s’y jouent depuis le 7 octobre dernier, notre responsabilité première et urgente est à la construction et à la consolidation d’un vaste mouvement de solidarité avec la Palestine pour exiger la fin du génocide à Gaza et l’arrêt immédiat de l’opération en cours à Rafah. Dans cette perspective Révolution Permanente appelle à rejoindre l’ensemble des mobilisations appelées dans les jours à venir, notamment ce mardi à 17h30 place de la République à Paris.

Dans les universités, à l’instar des étudiants de Columbia ou de Sciences PO, mais aussi dans les entreprises : tous les lieux d’intervention doivent être utilisés pour mettre fin au massacre et au service de la construction d’une mobilisation internationaliste et anti-impérialiste. En parallèle alors que la position d’Israël et de ses soutiens est plus intenable que jamais au Moyen-Orient, l’alignement des bourgeoisies nationales arabes pourrait susciter le « réveil » des masses arabes comme en Jordanie actuellement, mais la situation est également de nature à approfondir la polarisation interne jusque dans l’Etat colonial à l’image des mobilisations de Tel Aviv ce lundi soir. Ce double front est plus que jamais la seule réponse qui vaille dans ces temps d’urgence et de douleur.


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