Dans la nuit de samedi à dimanche 9 avril, un immeuble de quatre étages, situé au 17 de la rue Tivoli, dans le 5ème arrondissement de Marseille, s’est effondré suite à une explosion. Dans sa chute, il a entraîné une partie des immeubles voisins. À l’heure actuelle, six corps ont été retrouvés sous les décombres et deux habitants sont toujours portés disparues. Les pompiers continuent de rechercher des survivants après avoir réussi à éteindre l’incendie qui couvait sous les décombres.
Dimanche matin, une trentaine d’immeubles aux alentours ont été évacués face à la crainte que l’effondrement n’entraîne de nouveaux dégâts. Ces évacuations concernent près de deux cents personnes, qui sont aujourd’hui forcées de s’abriter chez un proche ou dans des hôtels. Pour le moment, un retour à la normale parait impossible, les services composés d’ingénieurs et architectes continuant d’étudier la sûreté des bâtiments aux alentours. Les causes exactes de l’explosion ne sont pas encore connues, bien que la plupart des hypothèses semblent privilégier une fuite de gaz, ce qui donnerait à s’interroger sur l’état du réseau et son entretien.
Malgré des causes différentes, ce nouveau drame résonne tristement dans les mémoires. Dimanche, tous les marseillais avait en tête les effondrements de la rue d’Aubagne et accueillaient cette triste nouvelle comme un nouveau malheur pour la ville. Si la mairie voudrait dissocier totalement l’explosion de la rue Tivoli de la situation globale du logement sur la ville, la question est forcément à nouveau soulevée dans une ville où les évacuations sont monnaies courante.
Des immeubles entiers sont régulièrement évacués face au risque d’écroulement ou à l’insalubrité chronique, à l’image de la résidence Gyptis récemment, dans le quartier de la Belle de Mai. Des délogements par centaines qui forcent les personnes délogées à vivre, la plupart du temps, dans des conditions invivables dès lors qu’un proche ne pas peut les accueillir, contraintes de vivre dans des hôtels souvent sans cuisines, à plusieurs kilomètres de leur lieu de travail, ou de l’école de leurs enfants.
Une situation qui prend sa source dans la recherche de profits mortifères des marchands de sommeil, des spéculateurs qui profitent de la précarité de la population pour louer des taudis à des sommes astronomiques. Mais aussi dans la politique d’austérité budgétaire et de gentrification menée par les différentes mairies qui se sont succédées ainsi que l’ensemble des pouvoirs publics locaux.
Dans ce contexte, il est évident qu’il n’y a rien à attendre des larmes de crocodile de l’exécutif et des élus locaux ainsi que de la présence hypocrite de Darmanin, dont le gouvernement n’a eu de cesse de précariser les travailleurs, stigmatiser les habitants des quartiers populaires, accentuer la casse du service publique et couper les subventions pour le logement social, etc... La ridicule tentative de récupération à laquelle il s’est essayé, en cherchant à être filmé devant les décombres, malgré le refus des pompiers afin qu’on les laisse travailler, en est un nouveau symbole.
