Après plus de 10 heures de débat, le vice-président de la Commission Formation et Vie Universitaire (CFVU) a tout simplement refusé de soumettre la motion pour le 10 améliorable au vote, modalité proposée par les élus étudiants. C’est un scandale qui révèle la supercherie de la démocratie universitaire, ainsi que le mépris de la présidence de l’université envers la situation de la majorité des étudiants. Pourquoi maintenir les partiels dans ces conditions, au milieu d’une pandémie mondiale ? Pour certains enseignants pour la liberté de notation (!), mais surtout, pour le ministère et ses relais de la présidence, pour acclimater les esprits à la sélection et sauver une « valeur des diplômes » qui se calcule sur la base de l’échec et de la concurrence entre les étudiants.
Ne même pas accepter de soumettre au vote le 10 améliorable par peur de perdre le vote démontre la volonté de la présidence de l’université : appliquer une sélection brutale, en méprisant la voix de l’opposition étudiante, et surtout en méprisant les conditions d’existence de tous les étudiants. Ce qui s’est passé hier à l’université du Mirail ainsi que dans d’autres universités (ce matin à Paris 1), est une preuve de plus, s’il en fallait, que la présidence de l’université est le relais de la volonté du gouvernement de sélectionner toujours plus à l’université.
Joachim, élu au CA de l’université du Mirail, revient sur la CFVU qui s’est tenue hier.
Scandale démocratique. La présidence de la fac refuse de laisser voter sur le 10 améliorable ! Joachim, élu au CA de l'...
Publiée par Révolution Permanente Toulouse sur Mercredi 29 avril 2020
SCANDALE. Le vice président de la CFVU, refuse de mettre au vote le 10 améliorable !!
Publiée par Révolution Permanente Toulouse sur Mercredi 29 avril 2020
Après presque 5h de discussion autour du 10 améliorable, on nous annonce que cette motion ne sera pas soumise au vote. La réussite des étudiantes n'est visiblement pas au coeur des préoccupations de la présidence. Nous saurons le lui rappeler en temps voulu.
#HonteUnivMirail pic.twitter.com/5JYTPd6YvL— UET (@UEToulouse) April 29, 2020
Les étudiants du Mirail se sont mobilisés, à l’image de la mobilisation dans les universités du pays contre le passage en force des présidences d’universités pour maintenir les partiels comme si de rien n’était
Qui a la tête à préparer des partiels en ces temps de confinement autoritaire ? Sûrement pas les étudiants précaires, pour beaucoup privés de leur revenus avec la crise, qui ont bien d'autres galères à gérer que de réviser en ce moment. #honteunivmirail pic.twitter.com/TJLNc4mS1M
— Jarno (@BrouwersJarno) April 29, 2020
[#HonteUnivMirail]
SCANDALE DÉMOCRATIQUE : à la fac du Mirail à Toulouse, le vice président a refusé de soumettre le 10 améliorable au vote CFVU, s'attaquant à la possibilité des étudiant·e·s de valider leur deuxième semestre et poussant hors de l'université les plus précaires.— Faust ☭ Ⓐ ⚧ (@lenfantdusiecle) April 29, 2020
#HonteUnivMirail séléction sociale à la sauce austéritaire pour tout les étudiants précaires qui auraient eu la mauvaise idée d'être pauvre pendant cette crise sanitaire. Validation automatique pour tous ! C'est pas à nous de payer la valeur de leurs diplômes !
— Julien Anchaing (@BaldaKhan) April 29, 2020
A Paris1, à Evry, en Lorraine et maintenant au Mirail, partout les présidences d'université en lien avec le gouvernement, font le choix de l'écrémage social par le maintien de partiels inégalitaires et le choix du passage en force. Organisons la riposte !! #HonteUnivMirail
— Forderer simon (@FordererS) April 29, 2020
#honteunivmirail après la suppression des places en master, les listes noires sur les personnels mobilisés, @UTJeanJaures assume être la courroie de transmission des politiques du gouvernement !
— RL (@ErellLu) April 29, 2020
Derrière un scandale démocratique, on aperçoit la fonction des présidents d’universités et des directions. Celle d’appliquer les mesures de sélection du gouvernement. Aujourd’hui, avec le spectre d’une crise économique sans précédent qui hante le gouvernement, le marché du travail va venir se contracter et les universités se doivent de sélectionner d’autant plus les étudiants. C’est ce qu’affiche bien la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, qui déclare ne pas vouloir « brader les diplômes » pour maintenir la « qualité du diplôme ». Au mois de mars, le chômage a augmenté de 7% ! Quelle garantie d’avenir offre un diplôme (même à grande valeur grâce à la sélection de nombreux étudiants) face à la crise économique ? Cette première bataille, aux temps du coronavirus, pour le 10 améliorable est une continuité de la lutte contre la sélection des étudiants. Il va falloir continuer tout au long des prochaines semaines et des prochains mois refuser la concurrence entre les étudiants, refuser la sélection et se battre de manière complémentaire contre les vagues de licenciements qui vont avoir lieu.
Le scandale démontre bien le rôle de l’université dans le système capitaliste, former de la main d’œuvre en fonction des besoins du marché du travail. La jeunesse est une des premières variables d’ajustement en temps de crise économique et sanitaire, premiers à voir leurs conditions de travail attaquées. Comme le dénonçait les tweets et témoignages des étudiants, « les jeunes on les préfère quand ils sont caissièr-e- ou livreurs ».
Les étudiants ont témoigné de la supercherie qu’est « la continuité pédagogique » et de leurs conditions de précarité. La violente sélection que signifie le maintien des partiels va venir s’abattre sur les étudiants les plus précaires : licenciés du jour au lendemain ou forcés à travailler pour un salaire minable, ils sont aujourd’hui en première ligne de la crise sanitaire. En maintenant les partiels, ils veulent faire payer la crise aux plus précaires. Il est temps de se battre pour ne plus subir cette précarité. Pendant que les profits du CAC40 gonflent, nos salaires et nos droits s’évaporent. Revendiquons un revenu étudiant, à la hauteur du SMIC pour tous les précaires, financé par un impôt progressif sur les grandes fortunes.
Rappelez vous que les étudiants que vous venez littéralement d'écraser sous vos grosses bottes d'autorité, ce sont ceux qui passent vos 25 paquets de pâtes à la caisse du supermarché du coin. #HonteUnivMirail
— UnCertainTemps (@UnCertainTemps) April 29, 2020
Maintenir les partiels pour faire fonctionner leur machine à fournir des « diplômes » , mais c’est quoi un diplôme quand y’a 200 000 chômeurs en mars , il vaut quoi le « diplôme » sur le marché du travail ?
La jeunesse , variable d’ajustement de leur système #honteunivmirail pic.twitter.com/YmrKXfkcPN— Alba (@AlbertaCommaret) April 29, 2020
Les jeunes precaires, ceux qui sont aujourd'hui en premiere ligne au travail ou qui ont été licenciés avec le confinement, sont aussi ecartés de l'université. Des milliards pour le patronat, un futur de precarité pour les jeunes#honteunivmirail #honteunivfrance pic.twitter.com/b6GGLPCZJ5
— Pepe (@Pepe34508040) April 29, 2020