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Le mot et la chose

Le gouvernement veut supprimer la « sécurité sociale » de la Constitution

Le gouvernement entend faire disparaître les mots « sécurité sociale » pour les remplacer par « protection sociale » dans la Constitution.

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On sait que la sécurité sociale est l’une des cibles de la politique du gouvernement, qui souhaite la faire disparaître au profit du système privé d’assurance maladie. Trop collective, trop solidaire, trop communiste, la sécurité sociale gêne aux entournures un gouvernement qui s’affirme de plus en plus à sa droite.

Depuis Georges Orwell, on a appris à être attentifs aux mots : prétextant un simple souci lexical, voilà que le gouvernement trouve irritant le terme « sécurité » dans la Constitution. Ce qui est plutôt surprenant, vu que sous quasiment tous les aspects, c’est un mot qui parait à la mode. Mais là, il s’agit de « sécurité sociale » : c’est-à-dire des droits chèrement conquis par les salariéEs, destinés à les protéger du chômage et de la maladie. Comme s’il fallait encore des droits pour les travailleurs…
Une destruction lente, pied à pied, qui se manifeste aujourd’hui dans le vocabulaire, mais qui est à l’ordre du jour depuis l’automne dernier puisque pour la première fois le Projet de Loi de Finance (PLF), voté chaque année par les deux assemblées, a absorbé le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), qui jusqu’alors était voté séparément. Le PLF est en effet indexé sur les prévisions du PIB alors que le financement de la Sécurité Sociale n’entrait pas dans une logique comptable, soumise à la rentabilité et aux prévisions des aléas du monde financier.

Que cela se passe dans le texte même de la Constitution signale assez que les fondamentaux du modèle social sont attaqués frontalement. Déjà, Nicolas Sarkozy trouvait gênante la mention de « démocratie » dans le texte fondamental, et il privilégiait celui de République pour le lui opposer. Le gouvernement propose donc une petite modification très à droite, et qui n’a l’air de presque rien, mais qui laisse entendre que tous nos droits vont bientôt nous être retirés.

Ça fait longtemps qu’on se demande quand même de quelle « sécurité » on parle, dans les lois et les discours qui s’égrainent sur ce thème : on le sait maintenant, il ne s’agit pas de la nôtre, mais de celle des intérêts adverses et que les droits qui nous restent menacent, apparemment, trop frontalement.


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