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Le 16 février 2019, un automobiliste avait foncé au volant de sa voiture sur des gilets jaunes. Quatre manifestants seront renversés et trois souffriront de blessures de graves. Olivier, aura le pieds cassé et 15 jours d’ITT, Richard le coccyx fracturé et 5 semaines d’ITT, et Reynald, l’épaule luxée, la clavicule fracturée, les ligaments arrachés et 6 mois d’ITT.
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— Léa Gasquet (@LeaGasquet) December 8, 2020
Une voiture vient de foncer dans la foule de manifestants, des blessés sont au sol #GiletsJaunes #Rouen #ActeXIV #Acte14 #GiletsJaunesNormandie pic.twitter.com/KfUfSHdkc7
— William (@William_Lacaill) February 16, 2019
En juin 2019, France Bleu révèle dans un article que l’auteur de l’attaque est un gendarme mobile de l’escadron de Mont-Saint-Aignan, à côté de Rouen. L’avocate d’une des victimes, avait alors déclaré à France Bleu « J’ose espérer que [le fait qu’il s’agisse d’un gendarme mobile] ne joue pas. Je n’ai pas d’information donc c’est difficile pour moi de faire des hypothèses mais ce que je constate, c’est que l’enquête traine » s’inquiétant des lenteurs dans ce dossier.
Une inquiétude légitime au regard de la peine recourue par le procureur ce mardi : une amende de 2000 euros et une suspension de permis de huit mois. Celui-ci aura ainsi entamé ses réquisitions :« J’entends le préjudice subi par les victimes qui n’ont rien demandé. Le prévenu, n’a pas non plus voulu ça. Ne rajoutons pas de la lourdeur à la lourdeur », et aura selon ses mots demandé une « peine importante ».
Une décision incompréhensible pour l’avocate des victimes, qui s’inscrit dans la lignée de la façon dont ce procès aura été mené.
Me Chalot parle de l'incompréhension de son client, sur la durée de la procédure, « pourquoi les personnes arrêtées en manifestation pour des tags passent en comparution immédiate alors que dans le cas de la personne qui l'a renversé, cela traine, se demande-t-il ? »
— Léa Gasquet (@LeaGasquet) December 8, 2020
M. Liénard, l’avocat du prévenu, est un avocat bien connu des forces de l’ordre. Il défend également les gendarmes impliqués dans l’affaire Adama Traoré, le policier qui a éborgné Pierre Douillard en 2017 ou encore Alexandre Benalla. Pour défendre son client, il n’aura reculé devant aucune bassesse et insisté sur la violence des manifestations et dégradations par les Gilets jaunes, et justifié l’acte de son client par la peur.
Me Lienard, l'avocat du prévenu, Bastien F. plaide. Il refait la chronologie des manifestations des #GiletsJaunes insistant sur les violences et les dégradations.
Son client avait donc très peur. Il était avec son bébé de 1 mois et 11 jours, insiste-t-il.— Léa Gasquet (@LeaGasquet) December 8, 2020
Alors que la décision est mise en délibéré le 4 janvier 2021, nous savons déjà que la peine du gendarme sera ridicule. Dans le même temps plus de 1000 gilets jaunes, selon le ministère de la justice entre le 17 novembre 2018 et le 13 novembre 2019, ont été condamnés à des peines de prison ferme. Cette peine requise par le procureur est une nouvelle démonstration de l’impunité dont bénéficient policiers et gendarmes et d’une justice de classe.