Crédits photo : Révolution Permanente

A 16h30 ce vendredi, les forces de répression ont délogé l’occupation du centre d’incinération des déchets (TIRU) qui tenait depuis le 6 mars. Des policiers ont en effet détruit l’occupation à coup de disqueuse, avant d’enlever les installations du piquet de grève. Cette répression scandaleuse fait suite à la réquisition de grévistes de Suez, la filiale privé d’EDF qui gère l’incinération des déchets du centre d’Ivry. D’après des sources syndicales, des réquisitions auraient eu lieu aux TIRU d’Ivry et de Saint-Ouen, quand celle d’Issy-les-Moulineaux aurait repris le travail ce vendredi justement pour échapper aux réquisitions.

Répression SCANDALEUSE sur la TIRU d’Ivry !

Les policiers délogent l’occupation débutée le 6 mars et détruisent le piquet à l’intérieur du centre d’incinération des déchets. pic.twitter.com/KSR22gRtRJ

— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 24, 2023

Il s’agit donc d’une attaque d’ampleur contre le droit de grève, qui fait suite à la réquisition des éboueurs et des conducteurs de benne entamée samedi dernier, après que les forces de répression aient violemment délogé les piquets des grévistes de Pizzorno (gérant les déchets du 15e arrondissement) à Vitry jeudi 16, et des conducteurs de bennes à ordure d’Ivry vendredi 17. Sur les garages d’Aubervilliers et de Romainville (il existe 6 garages pour les bennes à ordure collectant les déchets à Paris) une grève majoritaire s’est poursuivie chez les conducteurs, avec des soutiens extérieurs bloquant les conducteurs réquisitionnés. Au garage d’Aubervilliers jeudi, le blocage a tenu face aux forces de l’ordre. A la déchetterie de Romainville, où les ordures du public comme du privé sont stockés, le site était saturé du fait de la grève des centres d’incinération, et des soutiens bloquaient l’arrivée des camions pour retarder le travail forcé par les réquisitions. Dans les prochains jours, un barrage filtrant devrait être organisé à la Tiru d’Issy par des soutiens extérieurs pour freiner l’impact des réquisitions.

Si la réquisition des incinérateurs et le délogement des Tiru constitue à toute évidence un coup dur, la grève des éboueurs et des travailleurs des centres d’incinération a rappelé toute la force des travailleurs, fragilisant le gouvernement à mesure que les ordures s’amassaient dans la capitale. Dans une période de léger reflux avant l’usage du 49-3, elle a constitué un appui central à la mobilisation contre la réforme des retraites.

Maintenant que le gouvernement est plus fragile que jamais et que des pénuries d’essences sont imminentes, il est primordial d’apprendre de l’expérience des éboueurs pour résister au mieux à la répression. En ce sens, il s’agit de répondre aux menaces de réquisitions par la présence de soutiens massifs sur les piquets pour empêcher l’intervention des forces de police, comme le montrent en ce moment même les raffineurs du Havre, qui appellent des soutiens à les rejoindre pour empêcher les réquisitions.