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Répression

Fac du Mirail. La présidence utilise Vigipirate pour tenter d’empêcher un comité Palestine

Après avoir envoyé la police pour expulser 100 personnes qui prenaient refuge dans un bâtiment, la présidence de l'université veut réprimer les initiatives politiques à la fac en utilisant Vigipirate.

Alberta Nur

8 novembre 2023

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Fac du Mirail. La présidence utilise Vigipirate pour tenter d'empêcher un comité Palestine

Crédits photo : Le Poing Levé Toulouse

Ce mardi 7 octobre à 18h, la direction de l’université a tenté d’interdire la tenue d’un comité de soutien à la Palestine organisé pour continuer à lutter contre les bombardement meurtriers à Gaza. Plusieurs dizaines de vigiles étaient placé devant l’entrée du bâtiment pour empêcher toutes celles et ceux n’ayant pas une carte étudiante de passer. Une mesure scandaleuse destinée à empêcher les étudiants de s’organiser avec le monde du travail et les quartiers populaires. La réunion s’est quand même tenue dehors, et malgré le froid, environ une centaine de personnes étaient présentes pour continuer la lutte en solidarité avec le peuple palestinien.

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Un saut répressif à l’université du Mirail

Selon la présidence, l’interdiction de la tenue de la réunion ferait partie des mesures du plan Vigipirate mis en place sur la fac. Pourtant, plusieurs agents de sécurité contredisent cette version : cette mesure de contrôle des cartes aurait pour but « d’éviter les squatteurs ». Il est donc clair qu’avec la dizaine de vigiles postée à l’entrée des bâtiments où se tiennent les réunions politiques et les Assemblées Générales, la présidence utilise le prétexte de Vigipirate pour réprimer toute expression politique à l’université.

Un virage sécuritaire de la présidence, qui survient quelques jours après que la présidente Emmanuelle Garnier ait autorisé l’intervention de la police sur le campus pour expulser violemment les quelques cent personnes qui trouvaient refuge dans un bâtiment inoccupé de la fac. Suite à quoi, elle a honteusement envoyé un mail à l’ensemble des étudiants et personnels où elle défendait que cette expulsion s’était faite pour des raisons humanitaires. Selon elle, les bâtiments occupés seraient insalubres. Ceux qui avaient trouvé refuge dans le bâtiment de l’université échangent donc l’insalubrité prétendue du lieu contre le froid de la rue accompagné des violences de la répression policière.

En effet, alors que la présidence affirme que l’expulsion s’est déroulée « dans le calme et sans incident », les personnes ont été expulsés violemment, par des policiers qui ne leur ont pas laissé le temps de récupérer leurs affaires dans le bâtiment. De plus, la police aux frontières était présente pour arrêter les migrants et les envoyer en Centre de Rétention Administratif. Actuellement, sept personnes y sont détenues, dans l’objectif d’être expulsées du territoire. Un rassemblement est prévu pour dénoncer cette expulsion le jeudi 9 novembre à 12H40, devant l’accueil à l’université du Mirail.

S’organiser contre l’offensive sécuritaire dans les universités

La présidente, en réprimant les migrants ainsi que les initiatives de solidarité avec la Palestine se fait le relai des politiques gouvernementales. Concernant ce dernier point, on assiste à une déclinaison locale de la chasse aux sorcières, mise en place par la ministre de l’Enseignement Supérieur pour réprimer la solidarité avec la Palestine. De la police dans les facs pour empêcher des stands jusqu’à la censure de films de soutien à la Palestine en passant par le contrôle accru des cartes et des sac : les présidences d’universités répriment brutalement les étudiants.

Le plan Vigipirate qui a été envoyé aux étudiants du Mirail indique que « les activités ne relevant pas directement des missions de formation et de recherche de l’université pourront être suspendues ou reportées dès lors que les conditions de sécurité les entourant ne correspondent pas aux exigences du niveau « Urgence attentat » du plan Vigipirate ». Une phrase on ne peut plus flou, qui ouvre la voie à l’interdiction arbitraire par la présidence à toute réunion ou initiative des étudiants et des organisations étudiants.

Il est inadmissible de remettre en cause le droit des étudiants à s’organiser, à se réunir et à disposer des salles de l’université pour ce faire. Face à cette offensive sécuritaire à l’université, il est nécessaire de s’organiser pour lutter contre le plan Vigipirate et la présence de plus d’agents de sécurité dans nos facs, contre le contrôle des sacs et des cartes, pour la liberté de s’organiser et de se réunir, pour des facs ouverts à toutes et tous.


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