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Ghjustizia, verità è autodéterminazione pè a corsica !

Enterrement d’Yvan Colonna : des milliers de personnes en hommage à travers la Corse

La Corse enterre Yvan Colonna dans des rues calmes et silencieuses mais où la colère gronde sourdement après une mobilisation d'ampleur. Alors que le gouvernement cherche à négocier un retour au calme, la polémique autour de la mise en berne des drapeaux donne le ton des négociations à venir.

Hélène Angelou

25 mars 2022

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Crédit photo : Capture d’écran CNews

Ce vendredi 25 mars, Yvan Colonna, militant nationaliste corse assassiné par un co-détenu dans des circonstances troubles, était enterré dans son village de Cargèse entouré par une foule immense venue se recueillir devant celui qui symbolise aujourd’hui la lutte pour l’autodétermination du peuple corse. Après plusieurs semaines d’une mobilisation massive, portée notamment par la jeunesse corse, l’heure est au recueillement et au deuil, dans un village silencieux où affluent des centaines de personnes tandis que les hommages se multiplient à travers l’île. Les mairies, les commerces, les entreprises ont été en majorités fermées, en deuil pour la journée. Le syndicats des cheminots corses appelait également à une journée de mobilisation en hommage

Alors que le gouvernement cherche à calmer la colère par la promesse de négociations, après avoir mené une répression dure contre les manifestants, les cérémonies entourant l’enterrement d’Yvan Colonna ont été marquées par une polémique portée par une large partie de la classe politique.

La collectivité territoriale de Corse, à majorité nationaliste, a en effet choisi de mettre en berne ses drapeaux en signe de deuil. Une décision immédiatement dénoncée par l’État français. « C’est une faute et c’est inapproprié », affirmait Macron tandis que Darmanin dénonçait « une sorte d’insulte pour la famille Erignac, pour l’État français, pour les représentants de l’État ». Une indignation partagée par la sphère politique, à l’image du maire PS de Montpellier Michaël Delfosse ou du député LR du Vaucluse Julien Aubert, virulents face à cette décision. Des déclarations de la classe polique qui sonnent comme une provocation, à l’heure où les Corses dénoncent la responsabilité de l’État dans le meurtre d’Yvan Colonna.

Ce concert scandalisé parle d’une classe politique qui rejette et condamne la lutte du peuple corse et qui voudrait rester maitresse des hommages et de l’histoire à écrire, choisissant de mettre les drapeaux en berne pour ceux qui défendent, protègent ou reproduisent leur système. En cela, cette polémique est révélatrice et donne le ton des négociations à venir. Si Darmanin a annoncé être « prêt à aller jusqu’au l’autonomie », il cherche surtout à temporiser sans céder sur les principales revendications. Et la polémique autour de la mise en berne des drapeaux révèle bien le profond mépris pour le nationalisme corse et le refus de l’État français à accorder au peuple corse le droit à l’autodétermination.

A ce titre, seule la mobilisation du peuple corse, de la jeunesse et des travailleurs peut arracher le droit à l’autodétermination. Si les responsables politiques corses cherchent aujourd’hui à éviter un approfondissement de la mobilisation en reprenant les négociations, la colère est encore vive et suspendue le temps du recueillement. Ainsi une frange de la jeunesse, à la tête de la mobilisation, dénonce un « enfermement institutionnel » et cette hypocrite position de négociation. « Le parti majoritaire à l’assemblée de Corse a essayé de calmer les jeunes qui manifestaient, les lycées, au cours des dernières semaines » dénonçait par exemple Rachel Reggeti auprès de Libération.

En France, il est nécessaire pour les organisations syndicales et politiques du mouvement ouvrier et de la jeunesse d’exprimer sa solidarité avec le peuple corse et de revendiquer son droit à l’autodétermination.

Ghjustizia, verità è autodéterminazione pè a corsica !


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