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Nous ne paierons pas leur crise

Duralex met ses salariés au chômage partiel : pour ne pas payer la « crise énergétique », contrôle ouvrier !

Duralex a annoncé ce jeudi la « mise en veille » de l’entreprise et le passage au chômage partiel des 250 employés sur quatre mois de l’hiver. Face à la première décision en ce sens, il faut imposer la publication de la comptabilité de l’entreprise et le contrôle des ouvriers sur les décisions qui concernent l’entreprise et leur avenir.

Philomène Rozan

2 septembre 2022

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L’entreprise de verrerie Duralex a fait sa rentrée ce jeudi en annonçant la « mise en veille » de l’entreprise durant quatre mois cet hiver. Une décision que la présidence du groupe motive par la crise énergétique. En effet le prix de l’électricité devrait grimper à « 1000 euros le mégawattheure (MWh) pour début 2023. Contre encore 85 euros l’année dernière à la même période sur les marchés de gros, où s’approvisionnent les fournisseurs » comme le souligne Le Parisien.

Dans le même temps où elle annonçait la mise en veille du four à la presse, la direction de l’entreprise a averti que les salariés seraient placés en chômage partiel. Les 250 employés du site vont être concernés et le patron a précisé que « des équipes seront plus impactées que d’autres », sans pour autant clarifier les modalités de ce chômage partiel. Ces dernières devraient être discutées lors du Comité Social et Économique (CSE) qui doit se tenir le 14 septembre prochain.

Pour faire passer la pilule, José-Luis Llacuna, le président du groupe, cherche à présenter la décision comme inéluctable. Il répète, dans une interview pour France Info : « c’est aberrant », « c’est impossible de continuer à produire » et met en jeu la « pérennité de l’entreprise ».

En réalité, il est loin d’être « impossible de produire ». Seulement, avec l’explosion du prix de l’électricité et du gaz, le patronat ne souhaite surtout pas voir ses profits réduits, et résout l’équation en arrêtant l’entreprise, faisant au passage payer la crise aux travailleurs. Pourtant, comme le soulignait le président du groupe lui-même, « la société marche bien. Elle progresse en chiffre d’affaires de 30 à 40% pour cette année par rapport à l’année passée », et le groupe Duralex appartient à l’entreprise International Cookware qui réalise des millions de bénéfices par an...

En ce sens, l’annonce à Duralex constitue un premier exemple d’une politique qui pourrait se généraliser dans les semaines à venir : l’arrêt des productions pour faire payer la facture de la crise énergétique aux travailleurs. Face à cette potentielle offensive, qui pourrait aller de pair avec des réductions de salaire et des conséquences lourdes pour les travailleurs déjà exposés à l’inflation, il y a urgence à revendiquer l’ouverture des livres de compte et le contrôle ouvrier sur les entreprises menacées de fermeture, même temporaire.

Les patrons veulent interrompre la production ? Aux travailleurs de contrôler la réalité de leur discours sur « l’impossibilité » de produire et à s’opposer à l’arrêt de leur outil de travail. Si jamais les patrons tiennent à interrompre malgré tout, il faut revendiquer la nationalisation sous contrôle ouvrier de leurs entreprises.

Ces revendications sont radicales, mais elles constituent la seule possibilité d’éviter, dans l’industrie, un hiver marqué par la multiplication des attaques contre les travailleurs. C’est avec de telles mesures qu’il sera possible de contrôler les politiques des entreprises face à la crise énergétique et de refuser que les travailleurs ne paient la crise. Refusons les mesures imposées d’en haut qui touchent et toucheront la vie des travailleurs et celle de leur famille cet hiver.


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Philomène Rozan

Etudiante à l’Université Paris Cité , élue pour Le Poing Levé au Conseil d’Administration

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