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Rien de mieux pour faire passer un sale coup que d’organiser une concertation

Bure. Après les déchets nucléaires, le gouvernement veut enfouir le débat

Un mois après l’abandon du projet de construction d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, mais quinze jours après l’expulsion des Zadistes de Bure et au lendemain d’échauffourées ayant fait plusieurs blessés chez les manifestants dans le bois Lejuc, le gouvernement annonce un « débat national sur la gestion des déchets nucléaires »…. pour dans six mois.

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D’ici-là, estime le gouvernement en off, les Zadistes auront été délogés une bonne fois pour toutes des alentours de Mandres-en-Barois, dans la Meuse. C’est donc pour mieux enfouir le débat que le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique, Sébastien Lecornu, a annoncé le lancement d’une discussion qui devrait commencer en septembre et finir fin 2018. Hors de question d’ailleurs, selon Lecornu, de remettre en cause quoi que ce soit : si une loi devait forcer à organiser un débat ou une consultation, au niveau local, sur les questions d’enfouissement, il ne s’agirait que d’une consultation indicative, et non d’un référendum suspensif. Pour ce qui est de Bure, tout continue comme prévu.

Le sous-ministre, aux ordres de Nicolas Hulot, a d’ailleurs répété, à qui voulait bien l’entendre, que le projet de Bure allait se poursuivre car il s’agissait de « la meilleure solution », citant, comme argument d’autorité, son propre patron, l’ancien animateur de « Ushuaïa », comme s’il s’agissait du scientifique le plus important du XX° siècle et du plus éminent spécialiste en matière de sûreté nucléaire. Pour mieux enfumer, il s’agit donc de lancer une « promesse » de « consultation » pour un « horizon proche ». En attendant, le projet Cigéo et les bétonneurs qui s’apprêtent à tirer de juteux profits de l’enfouissement à Bure peuvent couler des jours heureux.

Mais c’est sans compter les opposants qui n’ont pas déposé les armes. L’idée de se retrouver avec un site de 221 hectares de bois pour y installer les cheminées d’aération du laboratoire de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et qui doit préparer l’enfouissement à 500 mètres sous terre des déchets nucléaires les plus radioactifs ou ayant une longue durée de vie du parc français continue à ne pas passer, en 2018, et quand bien même la décision a été actée en 1998, sous un gouvernement PS-PC-Verts.

Dans le bois Lejuc, on est toujours aussi déterminé à s’opposer au projet et à refuser la fausse-promesse de Lecornu. « Restez là et on va les empêcher d’enfouir leurs merdes nucléaires », disait, samedi dernier, Claude Kaiser, l’un des opposants historiques, aux représentants des 26 comités locaux qui s’étaient donnés rendez-vous à Mandres-en-Barois pour réitérer leur détermination à ce que les déchets ne finissent pas à 500 mètres sous terre.

Pour « l’opinion publique », donc, Hulot et son sous-ministre ont promis une consultation. Pour les militants et les militantes qui s’opposent toujours au projet, la préfette, sur ordre de Gérard Collomb, a prolongé ses arrêtés anti-manifs, anti-rassemblements et anti-circulation à Mandres et aux alentours. C’est un signe du fait qu’ils craignent qu’après avoir reculé, à NDDL, ils se voient obligés de reculer, à nouveau, pour Bure. Cela, il faudra les y contraindre en commençant par refuser toute fausse-idée de consultation et de concertation avec les VRP de Vinci et d’Areva que sont Lecornu, Hulot et leurs collègues du gouvernement.

[Crédits. DR]


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