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Le travail tue

Brest. Nouvelle grève dans les transports après une tentative de suicide d’une salariée

Les travailleurs des transports Brestois faisaient ce jeudi un cortège pour les obsèques de leur collègue Didier Cabon. La veille, une autre de leur collègue faisait une tentative de suicide. Des drames qui reflètent la pression qui existe au sein de l’entreprise.

Julia Royer

11 novembre 2022

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Crédits photos : F. Tanneau/AFP

Ce jeudi avait lieu à Brest les obsèques de Didier Cabon, travailleur de Bibus, qui s’est suicidé samedi suite à un management agressif de l’entreprise. Un cortège avec plus d’une centaine de voitures s’est dirigé vers le centre funéraire en empruntant les lignes de tramway. Un hommage qui fait suite à la mobilisation de lundi où 250 salariés étaient en grève et avaient bloqué le dépôt de bus pour rendre hommage à leur collègue et dénoncer les méthodes de la direction. Ce jeudi ils étaient à nouveau fortement mobilisés pour honorer la mémoire de leur collègue avec 100 % des travailleurs en grève selon la CFDT.

La veille des obsèques, ce mercredi, une conductrice de tramway de Bibus a tenté de se suicider à son tour, et elle est actuellement hospitalisée. Elle aussi a subi les méthodes de la direction. Après avoir eu un accident du travail, elle a tenté de retravailler à temps plein, mais s’est rendu compte qu’elle souffrait trop, elle a donc demandé un temps partiel à 80 % indique la CFDT au Télégramme. La direction aurait accepté au téléphone avant de se rétracter ensuite, laissant la salariée seule sans solution pour aller mieux.

Des méthodes de management à l’origine de ces drames

Cette nouvelle tentative de suicide montre le désespoir et la violence sociale que crée le management dans l’entreprise. Loin d’être un cas isolé, le suicide de Didier Cabon reflète un mal-être généralisé au sein de Bibus. Des décisions telles que le refus de faire travailler une salariée en temps partiel alors qu’elle souffre, des changements de postes ou des rétrogradations, peuvent mener à des gestes désespérés pour des travailleurs épuisés par des conditions de travail devenues très difficiles, notamment avec l’arrivée de RATP Développement en 2019, filiale de la RATP.

Ces méthodes de management, qui ne prennent pas en compte les besoins des travailleurs et finissent par les broyer, sont le résultat de la volonté de faire toujours plus d’économies au détriment des conditions de travail. Ainsi, en interne, des politiques sont mises en place pour pressuriser les salariés afin de faire des économies partout où il est possible d’en faire, pour avoir le service le plus rentable avec le moins de coûts possibles.

À cela, s’ajoute le management agressif, monnaie courante à la RATP avec des conseils disciplinaires contre des syndicalistes qui arrivent régulièrement. La direction considère les salariés comme une main d’oeuvre jetable qu’elle peut briser physiquement et psychologiquement selon sa volonté.

Les directions qui brisent des vies sont responsables

Face à la violence du management, des réorganisations internes, et des politiques qui mettent la pression sur les salariés, les travailleurs de Bibus ont répliqué par une grève massive montrant la colère dans l’entreprise. Après un CSE très tendu mercredi entre la direction et les représentants du personnel, une enquête sur la mort de Didier Cabon va être menée par la CARSAT.

Plus généralement, les salariés de Bibus sont loin d’être les seuls à subir ces attaques de la part des directions comme le montre la mobilisation des travailleurs de la RATP ce jeudi. Les directions des entreprises de transports cherchent à semer la terreur au sein de leurs entreprises. Pour contrer ces pressions sur le personnel et les divisions d’une entreprise à l’autre, les travailleurs doivent s’unir autour d’un programme défendant une entreprise unique des transports sous le contrôle des travailleurs et des usagers, pour une organisation du travail qui réponds au bien-être des salariés.

Tout notre soutien aux victimes de ces violences sociales.


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