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Salaires

Angers. Une grève illimitée des ambulanciers d’Harmonie Ambulance partie de la base

A Trélazé, ce lundi, 70% des ambulanciers d’Harmonie Ambulance commencent une grève illimitée : un mouvement initié entre les salariés, à la base, autour de la question des salaires et de la précarité grandissante du secteur. Solidarité !

Thomas Agapé

21 mars 2022

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Crédits Photo : DR

Ce lundi, les salariés du groupe Harmonie se sont mis en grève après de longues négociations sur les salaires ouvertes avec leur direction depuis l’automne 2021. Les propositions plus que minimales de la direction sont à l’origine d’une forte mobilisation depuis la base de l’entreprise avec une participation de 30 ambulanciers auxiliaires – sur 43. Nous assistons donc à une grève majoritaire se déroulant sans la participation de la CFDT et de la CFTC qui déclarent défendre la politique du groupe et jugent les revendications des employés « en décalage total ».

Les grévistes, en l’absence d’un réel plan de bataille de la part des responsables syndicaux et des acquis lors des NAO plus que minimaux, reflétant le mépris de la direction, ont donc décidé de passer à l’offensive et de s’organiser entre eux pour lancer ce mouvement de grève. Ils réclament notamment une augmentation significative de leur salaire de 10,57€ à 12,50€ de l’heure, un 13eme mois et une prime de participation et d’intéressement, mais aussi de pouvoir accéder en se formant au statut d’ADE – ambulancier diplômé d’Etat- qui permet d’obtenir une meilleure rémunération.

Par ailleurs, la direction se vante d’avoir mis en place volontairement un écart de 1€ de l’heure entre les salaires des ambulanciers auxiliaires et les ADE pour inciter les salariés à se former mais, toujours au micro de France 3, Caroline Rivière a tenu dénoncer l’hypocrisie de la direction car la formation « est payante entre 5 500 et 6 000€ sur 6 mois ». La semaine dernière, nouvelle preuve s’il en fallait une du mépris de la direction, les salaries se sont vu proposé une augmentation de … 0,24 centimes !

En effet, même si la direction se targue après les NAO – négociations annuelles obligatoires – et des discussions avec les différents syndicats, d’avoir obtenue des acquis supplémentaires pour les salariés comme la mise en place d’une prime d’intéressement versée en juin, une réduction des heures de nuit, et un versement augmenté à 1% aux œuvres sociales du CSE, nous rapporte France 3, il s’agit en réalité dans un contexte ou les prix du quotidien ne cessent d’augmenter de quelques miettes pour les ambulanciers auxiliaires.

Caroline Rivière, gréviste à l’initiative de ce mouvement, a rappelé au micro de France 3 les difficultés du quotidien et la précarisation du métier : "Nous travaillons 10 à 12 heures par jour, parfois de nuit, on ne connait nos horaires que la veille pour le lendemain" et "certains d’entre nous dépensent jusqu’à 400€ par mois en frais d’essence faute de pouvoir se loger à proximité pour un loyer modeste". Dans ce contexte, il s’agit donc d’une nécessité pour les salariés du groupe de se mettre en grève et de lutter s’ils veulent obtenir des améliorations de leurs conditions de travail et des augmentations significatives de leur salaire. Les travailleuses et les travailleurs n’ont d’ailleurs pas attendu un appel d’un des deux syndicats majoritaires du groupe pour commencer à s’organiser et à batailler.

Si cette mobilisation des ambulanciers auxiliaires de Trélazé est un exemple de détermination, de radicalité et de la nécessité de lutter, elle vient mettre en lumière, avec l’auto-organisation des salariés à la base, une nouvelle génération de travailleurs qui a décidé de relever la tête et de se battre pour la dignité en refusant le mépris des patrons. C’est d’ailleurs cette même colère qui s’est exprimé lors de grèves inédites qui ont émergé dans tout le pays lors des NAO : Thales, Safran, Dassault, Cora, Sanofi, Leroy Merlin….

Alors que nous nous trouvons dans un contexte où la guerre en Ukraine ainsi que la flambée des prix de l’essence, de l’énergie et de l’alimentation, promettent toujours de précarité pour les travailleurs. Ce qu’il faut maintenant, c’est établir un réel plan de bataille pour coordonner toutes ces luttes sectorielles et les élargir massivement pour imposer un réel rapport de force face au patronat et au gouvernement qui nous promettent que misère et précarité.

Solidarité avec les grévistes !


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