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La Izquierda Diario
5 de septembre de 2017 Twitter Faceboock

Tensions entre Ankara et Berlin
Pour Merkel, l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, c’est non
Boris Lefebvre

Les relations entre le Turquie et l’Allemagne s’étaient dégradées ces derniers temps surtout depuis le putsch raté en 2016 et la dérive autoritaire de Erdogan. Lors du débat télévisé qui l’opposait à Martin Schulz, la chancelière allemande n’a pas hésité à déclarer qu’elle était fermement contre l’entrée de la Turquie dans l’UE.

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Ce dimanche, dans le cadre du débat en vue des élections législatives du 24 septembre prochain, Angela Merkel n’a pas hésité une seule seconde à affirmer face à son adversaire Martin Schulz qu’« il est clair que la Turquie ne doit pas devenir un membre de l’Union européenne ». Cette affirmation clarifie de manière expéditive une situation qui dure depuis 2005, lorsque la Turquie avait entrepris des négociations pour intégrer l’Union européenne. Mais Merkel va plus loin et veut influencer l’ensemble des États membres pour parvenir à une « position commune » sur la non-adhésion de la Turquie.

Une position politique nouvelle et tranché ou Angela Merkel tente d’imposer son autorité, et ce alors que la montée, en Allemagne, du parti populiste Afd met une pression sur la droite à l’actuelle chancellière. C’est ainsi que Merkel a voulu envoyer un message fort au régime turc tout en cherchant à surfer sur la vague (de droite) anti-Erdogan, et ainsi contenir au mieux la progression de l’Afd sur ce terrain. En effet, depuis la tentative de putsch avortée de l’été 2016, le gouvernement d’Erdogan s’est lancé dans une purge de ses institutions qui a soulevé de vives critiques en Allemagne notamment.

Le gouvernement allemand s’est vu ainsi qualifié de « pratiques nazies » par certains dirigeants turcs pour avoir interdit la tenue de meeting en faveur du « oui » à l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne. Le pays compte, en effet, près de 3 millions de citoyens d’origine turque que Ankara voulait influencer. Suite à la déclaration d’Angela Merkel, Ibrahim Kalin, porte-parole de Erdogan, a accusé la chancelière de « complaisance à l’égard du populisme ». Une attaque qui, si elle n’est pas dénué de tout fondement, est pour le moins osé de la part du porte parole d’un dictateur en puissance, massacrant des populations entière et baillonant toute opposition politique.

De son côté, la candidate à l’élection allemande assume un « changement de ligne politique » envers la Turquie dont la suspension sur l’augmentation des accords douaniers entre les deux pays est un des effets. Berlin ne peut laisser l’influence d’Ankara s’étendre et nourrir les mouvements populistes en Allemagne mais doit en même temps prendre en compte que l’isolement de la Turquie la précipite dans la zone d’influence de la Russie. Une scénario peu bénéfique pour l’Allemagne, alors que les relations entre l’union et Poutine sont aujourd’hui très froide.

Malgré une victoire quasi-assurée en septembre, Angela Merkel entend donc assoir son autorité en interne et dans l’Union. Celle que les médias bourgeois qualifiait encore il y a quelques mois de « rempart de la démocratie » en Europe hausse le ton, quitte a exacerber un peu plus les tensions entre Berlin et Ankara. Une politique tirant un peu plus sur la droite, et qui devra être scruté avec attention au vue des différents scénarios possible.

 
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