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La Izquierda Diario
25 de août de 2017 Twitter Faceboock

Non, Monsieur le Président, nous ne sommes pas des imbéciles !
Martinez, Mélenchon : contre Macron, dans l’unité, passez de la parole aux actes !
Arthur Fontane

« La France n’est pas réformable », a lancé Macron en marge de sa tournée en Europe de l’Est, pour mieux justifier les ordonnances contre le Code du Travail qui se profilent pour la rentrée. Dès vendredi matin, Martinez réagissait vivement aux propos du président.

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« Macron prend les Français pour des imbéciles » : c’est ainsi que Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a répondu aux propos d’Emmanuel Macron en Bulgarie. Ce dernier, devant le gratin français de Budapest, déclarait jeudi que « la France n’est un pays réformable […] Beaucoup ont essayé, ils n’ont pas réussi parce que les Françaises et les Français détestent les réformes ». La formule a provoqué la colère du leader de la CGT, qui a ironisé vendredi matin sur RMC et BFM TV : «  ça veut dire que les Français, quand on leur propose une réforme, ils sont trop bêtes pour comprendre  », expliquant ensuite que « les Français refusent les mauvaises réformes  ». La rhétorique du président consistant à sous-entendre que 70% de la population est opposée à sa loi travail XXL parce qu’elle serait bête ou ignorante cherche avant tout à cacher le fait que cette réforme se fera uniquement au profit du CAC 40 et au détriment de tous les salariés. Même la CFE-CGC qui était la dernière organisation syndicale salariée à être reçue au ministère, vendredi, l’a reconnu : « rien de bon dans cette réforme ». Plafonnement des indemnités prud’homales, facilitation des licenciements, inversion quasi complète de la hiérarchie des normes… tout y est pour que la loi travail XXL fasse encore plus de dégâts que la loi El Khomri. C’est d’ailleurs ce qu’a dénoncé Martinez en pointant que la réforme « va renforcer la précarité et va plaire beaucoup aux chefs des grandes entreprises ».

La France Insoumise et le PCF ont aussi expliqué à quel point la loi travail serait un recul pour les salariés : pour Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, les propos qu’a tenus le président en Roumanie montrent que « qu’il sent la résistance au projet monter ». Pour Alexis Corbière, député France Insoumise en Seine-Saint-Denis, « le dessein macronien c’est La République en marche... arrière ! Il veut ubériser la société française […] C’est un social killer ».

Si les déclarations de Philippe Martinez, d’Alexis Corbière et de Pierre Laurent montrent le danger que constitue cette contre-réforme du code du travail, il faudrait maintenant passer des paroles aux actes. En effet, si le contenu exact des ordonnances ne sera révélé que le 31 août, leur orientation et leur ampleur sont déjà connus : dans la stricte continuité de la loi travail, cette contre-réforme va précariser encore plus les salariés, amener à des baisses de rémunérations et faciliter les licenciements, tout en rendant les conditions de travail encore plus difficiles.

Face à de tels dangers, listés par les syndicats, à commencer par la CGT, Solidaires, certaines unions départementales de FO, l’Unef, mais également par la France Insoumise, le PCF, Ensemble, NPA, Lutte Ouvrière et d’autres, la mobilisation du 12 ne saurait se faire dans une logique de segmentation ou concurrentielle, avec des manifestations et des rassemblements séparés les uns des autres. Il faut un cadre uni pour faire front contre les ordonnances et les macroneries, pour une mobilisation dans l’unité et la continuité, jusqu’au retrait.

En effet, face à une « loi El Khomri XXL », seule une forte mobilisation dans la durée du monde du travail, du public comme du privé, en CDI et en CDD, de la jeunesse et des classes populaires, saura faire reculer le gouvernement. La question qui se pose, c’est celle de réunir toutes les organisations, syndicats ou partis qui, depuis le camp du monde du travail et des classes populaires, s’opposent à la réforme. S’organiser, sur nos lieux de travail et d’étude, en AG, serait la meilleure façon pour exiger de nos organisations qu’elles décident, ensemble, d’un plan de bataille résolu pour gagner contre Macron, mais également pour faire que le 12 soit le plus réussi possible. Ce serait la seule façon pour signifier, dans les faits, que nous ne sommes pas des imbéciles et que nous ne nous laisserons pas faire.

 
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