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La Izquierda Diario
18 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Justice à deux vitesses
Violences policières des Lilas : encore une fois... relaxe et sursis pour les policiers
Muriel Radler

Ce lundi 18 décembre, suite au délibéré du tribunal de Bobigny sur le cas de violences policières, nous republions un article publié le 31 mai 2017 ainsi que le post facebook du collectif Urgence Notre Police Assassine.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Aux-Lilas-en-Seine-Saint-Denis-Nouveau-cas-de-violences-policieres

Vapoter une cigarette à 2h du matin et croiser la police, c’est ce qui s’est révélé être dramatique pour un homme, vendredi soir, aux Lilas.
Des jeunes ont filmé la scène.

Vendredi soir, après une soirée, un homme, noir, âgé d’une quarantaine d’années, commande un kebab, en l’attendant il discute et vapote dehors. Une équipe de nuit de la police des Lilas patrouille, s’arrête, les policiers décident de le soumettre à un contrôle d’identité."Pour quel motif ?" leur demande cet homme qui n’a rien à se reprocher, et qui a ses papiers sur lui.

Vraisemblablement une envie de violence, car immédiatement les policiers sortent et le mettent au sol. Des clients ont filmé la scène, on y voit l’homme à terre, se protégeant des coups de la police ; des coups portés directement à la tête. Il reçoit ainsi un violent coup de talon à la tempe, qui propulse sa tête contre le trottoir. Deux autre policiers regardent la scène, impassibles. Puis après l’avoir tabassé, sans s’enquérir de ses papiers, ceux-ci remontent dans leur voiture.

Depuis, L’Obs a retrouvé la victime, Elvis (le prénom a été changé) qui témoigne dans une vidéo :
« Je n’ai rien compris et je me suis vu mourir. J’ai du mal à comprendre cet acharnement de la police. Je n’ai pas cherché à fuir(…) Si ça avait été dans un endroit reculé ou pas très éclairé, je ne pense pas que je serais encore là à pouvoir vous raconter les faits. »

Et c’est grâce à cette vidéo que l’IGPN (qui, rappelons-le, condamne rarement sa police) a été saisie mais aussi grâce aux personnes présentes qu’Elvis a pu aller à l’hôpital, car celui-ci comptait rentrer chez lui, seul et à pieds.
« On lui a demandé de s’asseoir et on a appelé les pompiers. Il n’était pas question de le laisser repartir comme cela chez lui après les coups qu’il avait reçus dans la tête » raconte un témoin.

Mais à l’hôpital, ce ne sont pas seulement des médecins qui se sont occupés de lui. Après avoir été pris en charge par ceux-ci, il a été « pris en charge » par deux policiers – qu’il n’a jamais vus et dont il a pris une photo – "Après avoir récupéré mes radios, les deux policiers m’ont dit qu’ils me ramenaient chez moi, mais en fait ils m’ont amené directement en voiture au commissariat du 20e arrondissement [situé à quelques dizaines de mètres de l’hôpital, NDLR]. Ils m’ont laissé sortir seulement le samedi à 17h30 ».

"Quand j’ai quitté le commissariat le samedi, j’ai découvert dans mes affaires une amende pour ivresse sur la voie publique. Là encore, on ne m’a rien expliqué."

Bien entendu aucun des commissariats concernés n’ont apporté de précisions, mais c’est aussi le cas des pompiers.Alors que la prise en charge par les pompiers a été filmée par les témoins, aucun des officiers contactés par "l’Obs" ne confirme l’intervention réalisée vendredi soir pour lui porter secours…

S’il ne faut pas compter sur les services de l’IGPN pour mettre au clair cette histoire et punir les policiers, la vidéo permet au moins de donner des preuves.
"Dans cette affaire, les témoins ont eu le bon réflexe en filmant la scène et Elvis est encore là pour témoigner. Trop souvent, il n’y aucune image et les gens hésitent à porter plainte", assure Amal Bentounsi, la fondatrice du collectif Urgence notre police assassine qui a relayé la vidéo.
Elvis a monté une cagnotte leetchi pour couvrir ses frais de justice.

 
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