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La Izquierda Diario
30 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Edito
Ce 1er mai, manifestons en toute indépendance de classe : ni la peste ni le choléra !
Damien Bernard

Avec Le Pen et Macron au second tour, des franges importantes du monde du travail et de la jeunesse ont réaffirmé leur volonté de ne pas céder au chantage du vote pour faire barrage au FN. Résolument, c’est un premier mai de combat qu’il s’agit de construire, en toute indépendance du patronat, pour l’abstention politique et pour préparer les combats de demain.

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Cette année, le 1er mai, journée internationale des travailleurs et de solidarité avec les peuples en lutte, prend un sens particulier avec notamment l’accession de Marine Le Pen au second tour. Comme en 2002, du point de vue médiatique comme des appareils, la pression au Front Républicain pour faire barrage au FN est très forte. LR comme le PS, en passant par le PCF et certaines confédérations syndicales, comme la CFDT, appellent ouvertement à voter pour l’ex-banquier Emmanuel Macron, inspirateur de la loi Travail et de la loi anti-ouvrière qui porte son nom.

De son côté, la CGT a appelé à manifester sous le mot d’ordre : « pour nos exigences sociales, contre l’extrême droite ». Dans son communiqué, la CGT affirme combattre les dangers que représente le FN « pour la démocratie, la cohésion sociale et le monde du travail » tout en dénonçant « l’autoritarisme des gouvernements successifs », « l’utilisation à répétition du 49.3 », façon de pointer notamment les politiques du gouvernement actuel, dont la candidature Macron représente l’excroissance. Il conclut sur la nécessité qu’aucune « voix ne doit se porter » sur Marine Le Pen.

Ce positionnement de la CGT est l’expression d’une pression à la base de franges déterminées du mouvement ouvrier. A l’inverse de 2002, ou une certaine unanimité du Front Républicain dominait la situation, certains secteurs ne sont en effet plus prêts à réitérer ce chèque en blanc et à voter pour un candidat du patronat. Depuis Martinez, secrétaire général de la CGT a clarifié la position de la centrale de Montreuil dans une interview au Parisien pour exclure ouvertement le « ni-ni », cédant ainsi en partie à la pression du Front Républicain.

Pourtant, à contre-courant de leurs directions nationales, des syndicats CGT, SUD et FSU défileront ce 1er mai à Paris pour appeler « à battre les deux candidats » à la présidentielle ; des syndicats et des militants affirment ne pas vouloir choisir entre la « peste ou le choléra ». Ce sont aussi des franges déterminées de la jeunesse qui refusent ce chantage au Front Républicain. Des milliers de lycéens se sont mobilisés ce jeudi à travers l’Hexagone pour affirmer : « Ni Macron, Ni le Pen ». Des étudiants mobilisés contre la loi Travail se sont réunis en AG dans plusieurs universités en France comme à Paris et Strasbourg.

Dès lors, face à l’injonction au Front Républicain, et alors que de nombreux personnes, dont nombre d’électeurs de Mélenchon font part de leur intention de s’abstenir ou voter blanc le 7 mai prochain, il aurait été juste de construire au sein du cortège du 1er Mai un pôle d’indépendance de classe, indépendant des deux candidats, à savoir Macron, le meilleur ami du patronat, et de Le Pen, la pire ennemi du monde du travail. Les deux faces d’une même pièce.

Du haut de sa victoire électorale, la France Insoumise aurait eu toute légitimité, pour être à l’initiative d’un tel pôle, d’autant que de nombreux Insoumis pressent dans le sens de l’abstention. Mais en cohérence avec un programme qui prône, fondamentalement, une stratégie de changement par les urnes, en plus de l’instauration du vote obligatoire, la construction d’un tel pôle n’a pas été le choix de LFI.

Partout où cela est possible il faudra rassembler les équipes syndicales combatives, les secteurs radicalisés de la jeunesse et les organisations politiques du monde du travail pour manifester en toute indépendance de classe pour dire haut et fort que nous refusons de choisir entre la peste et le choléra et que, dès aujourd’hui, nous nous préparons à combattre les politiques anti-sociales, austéritaires, autoritaires et racistes que les deux candidats ont promis de nous servir.

 
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