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La Izquierda Diario
12 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Présidentielles
Jean-Luc Mélenchon et ses appels du pied à Montebourg, l’ancien ministre PS
Damien Bernard

Mélenchon se trouve sous le feu nourri des classes dominantes, des médias, du Figaro à Hollande lui-même. Tous s’activent pour contrer le candidat de la France insoumise. Pourtant, dans le même temps Mélenchon fait des clins d’œil à Montebourg ancien ministre d’un PS en perdition.

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« Imaginez-vous que je gouverne le pays, vous croyez que je vais laisser de côté quelqu’un comme Montebourg. Vous ne croyez pas qu’il peut m’aider celui-là. Il avait déjà les dossiers avant, il sait ce que c’est que le besoin de nationaliser certaines entreprises. Donc je vais avoir besoin de lui. C’est moi qui irai le voir » déclarait Jean-Luc Mélenchon, invité de On n’est pas couché sur France 2, ce samedi 8 avril. Fort de sa nouvelle dynamique lui permettant d’espérer passer au second tour, au détriment notamment de Benoit Hamon, cette déclaration d’intention de Mélenchon, même si elle présente un sens tactique, exprime une tentative claire de ratisser dans le sillage de la bête mourante siglée PS. En ouvrant ainsi la porte à un participant de la primaire du PS, Mélenchon rompt avec sa ligne d’alors qui prônait une totale rupture avec le PS.

Cela d’autant plus que l’histoire de l’ancien ministre du « redressement productif » de Hollande ne plaide pas en sa faveur. Il avait notamment promis de sauver Florange. Seulement six mois après sa nomination au sein du gouvernement Ayrault, il affirmait brandir la menace de la nationalisation en cas de refus de l’industriel de céder l’aciérie de Florange. Résultat, en avril 2013, les deux hauts-fourneaux du site d’ArcelorMittal en Moselle étaient fermés. Une casse sociale dont les ouvriers se souviennent parfaitement. Lors d’une visite de l’usine ArcelorMittal de Florange, pour sa « tournée industrielle en Lorraine », début octobre 2016, Force Ouvrière, le deuxième syndicat maison, avait refusé de rencontrer l’ex-ministre. « Vous avez fait preuve d’engagement en 2012 pour le combat de Florange. Alors, comment comprendre que vous soyez resté au sein de ce gouvernement encore plus d’un an après cette trahison ? » avaient dénoncé les responsables FO.

Même la CFDT, le syndicat majoritaire, bien que présente lors de la visite de Montebourg, était bien obligée de montrer patte blanche vis-à-vis de sa base militante. « Mais s’il vient faire sa pub, on restera cinq minutes et puis c’est tout », annonce un responsable. Quoiqu’il en soit, Montebourg a participé ou a été la caution de gauche de la fermeture et de la liquidation de Florange, un passé lourd, au-delà même de son passé au sein du PS. Bien que l’objectif immédiat de Mélenchon soit d’achever de marginaliser le PS en coupant définitivement certaines têtes afin de récupérer les 5 ou 6% manquants pour accéder au second tour. Cet appel qui a tout d’une recomposition, avec l’adepte du « produire français », liquidateur de Florange, a de quoi questionner sur le prochain gouvernement Mélenchon. Avec quel autre ancien ministre de Hollande compte-t-il gouverner ? Alors même que le peuple de gauche a rompu définitivement avec le PS, est-il question de gouverner avec des fractions de ce dernier ? Quoiqu’il en soit, alors même que les classes dominantes, les médias font tous feu pour rougir Mélenchon, le Bolchévique, ces appels du pied à Montebourg, ancien participant à la primaire du PS, expriment un tout autre ton, serait-ce le début d’une droitisation du candidat de la France Insoumise ?

Crédits photo : AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

 
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