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La Izquierda Diario
20 de mars de 2017 Twitter Faceboock

« Départs volontaires »
Après le mythe du dialogue social, des licenciements à Dunlop Amiens-Sud ?
Laura Varlet, cheminote syndicaliste

« Sera-t-on les prochains Goodyear ? », se demandent les salariés.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Apres-le-mythe-du-dialogue-social-des-licenciements-a-Dunlop-Amiens-Sud

Après des années où la direction du groupe Goodyear-Dunlop Tires France a joué au « dialogue social » avec les salariés de Dunlop Amiens-Sud, voilà qu’aujourd’hui elle présente un plan de « départs volontaires » au comité d’entreprise. 75 postes seront donc supprimés.

Depuis des années, la direction de ce géant de l’automobile essaie d’endormir les ouvriers de Dunlop Amiens-Sud avec la carotte du « dialogue social ». Contrairement aux combatifs salariés de Goodyear, qui n’ont jamais accepté de voir leurs emplois disparaître sans se battre, les ouvriers de Dunlop Amiens-Sud ont toujours été présentés comme un exemple par la direction.

En 2008, contrairement aux ouvriers de Goodyear, les salariés de Dunlop avaient accepté le passage aux 4x8, qui consiste à travailler deux jours de matinée, deux jours d’après-midi, deux jours de nuit et ensuite deux jours de repos, avec des conséquences très lourdes sur la vie sociale et familiale des salariés.

Le passage aux 4x8 a été présenté comme un effort nécessaire des salariés pour « sauvegarder » l’emploi et pour éviter la fermeture de l’usine. Les ouvriers de Goodyear, quant à eux, étaient présentés comme les « jusqu’au-boutistes » qui refusaient de céder et qui rendaient ainsi inévitable la fermeture de l’usine.

Les patrons essaient toujours de déguiser leurs plans de suppressions d’emplois, ils cherchent toujours à cacher leurs véritables intentions, pour que les salariés n’aient pas les informations et ne puissent pas se préparer à la lutte contre les licenciements. Cela a été le cas également à PSA Aulnay, où un document diffusé par la CGT locale avait permis de dévoiler le plan de la direction de fermer l’usine. La direction, de son côté, a pendant longtemps nié qu’elle voulait démanteler complètement l’usine d’Aulnay, discours qu’elle a maintenu jusqu’au dernier moment où elle a finalement annoncé… la fermeture de l’usine.

Aujourd’hui à Dunlop Amiens-Sud, un plan de « départs volontaires » de 75 postes sur environ 850 a été annoncé. Ce seront 28 postes dans l’unité de production et 47 dans les services, soit 8 % des effectifs. À ce chiffre, il faut rajouter 37 intérimaires qui ne seront pas reconduits à partir de juillet. Le syndicat Sud-Chimie, minoritaire dans l’usine, réclame des garanties sur le maintien des emplois : « il faut arrêter de jouer avec les mots, cela reste des licenciements quoi qu’on en dise », déclarait Honoré Vinot, représentant du personnel. « Sera-t-on les prochains Goodyear ? ». Comme soulignait un représentant du personnel SUD-Chimie, la stratégie de la direction est clairement de se débarrasser des salariés par petits groupes, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.

Une chose est claire aujourd’hui, les ouvriers de Goodyear ont eu raison de se battre et de lutter contre les plans de la direction. Malheureusement, l’usine a fermé aujourd’hui, avec des conséquences lourdes pour les ouvriers et leurs familles. Les choses auraient-elles peut-être été différentes si les ouvriers de Goodyear Amiens-Nord et ceux de Dunlop Amiens-Sud s’étaient battus ensemble contre ces patrons voyous qui ne font que détruire les vies des familles ouvrières en les jetant dans le chômage et la misère ?

 
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