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La Izquierda Diario
24 de janvier de 2017 Twitter Faceboock

Une « société du travail »...
Valls sur TF1. A droite toute !

Sarah Macna

Après avoir reçu sa deuxième gifle du mois lors du premier tour des primaires de la gauche, Valls repart à l’offensive. Si sa victoire la semaine prochaine semble compromise vu le score qu’il a obtenu au premier tour, l’ex-ministre entend bien sortir la tête haute. Pour cela, le candidat réaffirme, toute voile dehors, son projet néolibéral, pro-patronal et autoritaire. A se demander ce que pourrait lui envier les candidats de droite...

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Valls plus sarkozyste que Sarko

A s’y méprendre en effet, on pourrait croire qu’il s’agit de Nicolas Sarkozy sur le plateau de TF1. Si le candidat de la primaire ne réutilise pas le slogan « Travailler plus pour gagner plus », le contenu y est. Défendre la « société du travail », réaffirmer « la valeur travail », contre un Benoît Hamon qui serait « le chantre de la fin du travail » avec son programme de baisse des heures de travail à 32h et du revenu universel, voilà le programme de Manuel Valls. Pour cela, il ne propose dans l’ensemble de son interview qu’une seule mesure, qui fut la mesure phare de la campagne de la droite en 2007 : la défiscalisation des heures supplémentaires. Une mesure qui, s’appuyant sur la réalité des bas salaires de nombreux travailleurs et travailleuses, vise essentiellement à augmenter le profit des patrons et ne résout en rien le problème majeur du chômage, accentuant la division entre travailleurs salariés et travailleurs sans emploi.

Valls ne prend même plus le temps de cacher sa logique pro-patronale : « ce sont [les entreprises]qui créent l’emploi, ce sont elles qui créent les richesses ». On est décidément bien loin des larmes de crocodiles qu’il avait versés suite à la fausse couche vécue par une caissière dans l’Auchan City de Tourcoing, une situation qu’il avait alors jugée « révoltante ». Les richesses, monsieur Valls, ne sont nullement créées par les patrons qui exploitent leurs salariés ! Si l’objectif de ceux-ci étaient d’ailleurs de créer des emplois, ils partageraient le temps de travail et ne profiteraient pas de cette immense « armée de réserve » que constitue les 6 millions de chômeurs pour imposer des contrats toujours plus précaires.

En réorientant le curseur vers la droite, alors que la primaire vient de lui porter un coup, Valls cherche à rallier l’électorat du centre et des classes moyennes qui sont séduites par la candidature de Macron. Une manière de se positionner, au sein, mais également en dehors de l’appareil du PS, face à un Benoit Hamon qui servirait de repoussoir.

« Je défends l’autorité »

Toujours aussi décidé à se différencier de Benoît Hamon, dont il juge la revendication de dépénalisation du cannabis trop laxiste, Manuel Valls a profité du plateau de TF1 pour marteler sa vision de la société : « je défendrai une société de la règle, de la norme ». Son mandat sous état d’urgence ne peut que nous expliciter ce que l’ex-premier ministre entend par là. Et quand Valls continue son propos en parlant de laïcité et de lutte contre le communautarisme, on ne peut que comprendre qu’il revendique les discours islamophobes qu’il n’a cessé de tenir ces dernières années. Il ne s’agit pas là de mettre sous les verrous les patrons voyous et les politiciens véreux ! Cette « autorité », c’est aussi celle qui a, l’été dernier, voulu exclure les femmes voilées de plages vacancières. Car à nouveau, si le candidat parle d’égalité homme-femme, c’est pour revendiquer son application nocive de la laïcité, qui stigmatise les femmes voilées.

En entendant ce discours, on peut bien se demander ce qu’il reste d’un discours « de gauche » chez le « socialiste » Manuel Valls. C’est alors sur la corde du « moins pire » que le candidat cherche à tirer, rappelant la mémoire de François Mitterrand et en affirmant « ne pas vouloir laisser les français à la droite et l’extrême-droite ». Mais, à trop jouer à ce jeu là, et dans la configuration actuelle de la campagne présidentielle où le PS est à l’agonie, saura-t-il, en cas –peu probable de victoire à la primaire- suivre ses bons conseils pour laisser sa place à un Macron ou un Mélenchon ?

 
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