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La Izquierda Diario
10 de novembre de 2016 Twitter Faceboock

"Notre corps nous appartient !"
Contraception masculine, trop d’effets secondaires pour les hommes. Mais qu’en est-il des femmes ?

L’idée d’une contraception masculine comparable à la fameuse « pilule » des femmes a de nouveau fait parler d’elle ces derniers jours, suite à un essai clinique basé sur des injections et aux résultats mitigés. Les sujets ont en effet bien vu leur fertilité considérablement réduite mais aussi subi de nombreux effets secondaires. Acné, nausées, douleurs, troubles de l’humeur ou baisse du désir… Autant d’ "inconvénients" que connaissent très bien les femmes qui prennent la pilule et qui sont avancés aujourd’hui pour reporter l’emploi de la "pilule pour homme". Un débat qui a le mérite de mettre en lumière les problèmes quotidiens que subissent les femmes lors de l’emploi de méthodes contraceptives et dont on ne parle que trop peu.

Marie Melo et Xavier Dolan Z

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Il apparaît que les femmes ont plus de moyens de contraceptions disponibles comparés aux hommes.Ces derniers sont loin de n’engendrer aucun risque, qu’ils soient médicamenteux ou intra utérin. Des vomissements à la dépression, de la prise de poids à la thrombose veineuse, les effets secondaires potentiels chez les femmes sont nombreux.

Pour ne citer qu’un exemple, selon uneétude menée en 2013,« 3045 femmes ont été hospitalisées en 2012 »pour embolies pulmonairessuite à l’impact de la modification récente des méthodes de contraception. Et cela ce n’est qu’une partie visible de l’iceberg des problèmes causés par la contraception féminine.

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La contraception à travers l’histoire, bien loin d’être uniquement la responsabilité des femmes

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la contraception n’a pas toujours été perçue comme une responsabilité incombant aux femmes.

Le préservatif s’est développé sous de nombreuses formes avant de devenirla pièce de latex que nous connaissons aujourd’hui.:dès l’Antiquité, on utilisait des vessies et intestins d’animaux. En Asie au Xème siècle, les Chinois utilisaient du papier de soie huilée et les Japonais des accessoires en écaille de tortue ou en cuir.

Pourtant depuis les années 1950, on trouve surlemarché plusieurs méthodes de contraception à destination des femmes mais les méthodes de contraceptions destinées aux hommes n’ont presque pas évolué depuis quatre-cents ans,hormis la stérilisation.

Cela fait trente ans que l’on nous dit que l’arrivée de la pilule masculineest prochepourtant il semble que le chemin sera encore long. Ce ne sont cependant pas les idées qui manquent aux chercheurs{{}}qui ont travaillé à la confection dela Gendarussa, cette pilule masculine à base de plantesdont le principe est d’interférer dans la faculté qu’à le spermatozoïde de féconder l’ovule. Il existe aussi, L’EPPIN, un contraceptif non-hormonal,leKinase, un inhibiteur d’enzymequi empêche la production de sperme,LeRISUG(Reversible Inhibition of Sperm Under Guidance), anciennement dénomméSMA,qui induit dans l’heure une charge électrique qui annule la charge électrique de tous les spermatozoïdes, les empêchant alors de se déplacer, et même de pénétrer dans l’ovule.Ou encore,la vasectomie réversible.

Aussi, lorsqu’onvoit qu’une étude sur un contraceptif masculin s’arrête pour des effets secondaires similaires à ceux des femmes, une question se pose : à quel moment la douleur et les effets incommodants sont considérés comme plus ou moins acceptable lors de la création d’un médicament pour un homme ou une femme ?

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De l’atteinte à la virilitéà une conception essentialiste

Aujourd’huiencore,beaucoup de femme et encore plus d’hommes ont des lacunesautourdu cycle féminin.Il existeencore cette représentationtenace que la gestion de la procréation et de la contraception n’est qu’une histoire de femmes sous prétexte que ce sont elles qui ont leurs règles. Pourtant l’acte sexuel et la procréationne sont pas que l’affairedes femmes.

La représentation selon laquelle aussiles femmes sont habituées à souffrir de par leur nature, les règles, la grossesse est également en cause. Un peu plus un peu moins de ousffrance, après tout, qu’est-ce que ça change ?La pilule, ses effets ainsi que ses contraintes (penser à prendre son contraceptif, à en racheter, à renouveler sa prescription médicale...) font partie du ‘packaging’ à fournir avec le vagin !

Il existe également une crainte que la contraception masculine hormonale contribue à une « perte de la virilité ».

Nikos Kalampalikis etFabrice Buschini ontmené une enquêtesur les représentations sociales qui entourent la contraception masculine médicalisée et les valeurs qui y sont engagées auprès de plusieurs hommes. Ici c’est la symbolique même d’une image de l’homme viril par nature qui serait remise en question. Trois dimensionsse verraient alorsremises en question : le non-respect d’un ordre naturel voire divin, le déséquilibre d’un ordre social et l’atteinte à l’intégrité corporelle de l’homme.

Cette perception de la contraceptioncontribue à maintenir la femme au niveau symbolique du côté de la nature (selon les oppositions traditionnellement faites entre « l’homme » et « la femme » : l’homme serait du côté de la culture et de la rationalité et inversement la femme serait du côté de la nature et de l’irrationalité, de l’émotion), dans la continuité des représentations dominantes de la médecine au tournant du XIXème siècle et du XXème siècle : le corps féminin reste l’objet médical par excellence et le sexe et la reproduction sont perçus comme plus constitutifs du corps féminin que du corps masculin.

Certains diront que la pilule est tout de même une forme de « révolution » qui a permis aux femmes de se libérer, mais cette vision à ses limites. Car les formes d’intériorisation de la domination masculine, du plaisir sexuel reste toujours d’actualité. Cette idée que les femmes doivent quelques choses aux hommes. Elleacontribué à renforcer d’avantage ce présupposéde la responsabilisation de la maternité comme relevant seulement de la femme.

C’est le passaged’une « maternité sous contrainte » à une « maternité idéale » comme le formule Singly, un sociologue, la contraception à juste réussi à mettre des « habits neufs » à « un vieux modèle ».

Par ailleurs, on ne peut que trop s’interroger sur les politiques des laboratoires pharmaceutiquesLorsque l’on voit combien de produits pour les performances sexuelles sont disponibles et dans lesquelsdes millions sont dépensés chaque année, et qu’à côté trouver des fonds pour la recherche sur la contraception masculine ne semble pas être dans l’ordre des priorités...

Ni les femmes, ni les hommes, ne devraient subir des effets indésirables lors de prises de médicaments, pourtant dans les faits concernant la contraception n’est du quotidien et de la "responsabilité" que des femmes.

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