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La Izquierda Diario
25 de janvier de 2023 Twitter Faceboock

Casse de l’éducation
Bac en mars : face à la « mission impossible », les lycéens ont tout intérêt à se mobiliser
Yano Lesage

Le bac Blanquer, véritable usine à gaz et à anxiété pour les enseignants et lycéens, doit tenir ses premières épreuves le 20 et le 21 mars. Une mission impossible qui s’inscrit dans la continuité de la casse de l’éducation nationale. Face à un gouvernement fragilisé par la lutte contre la réforme des retraites et qui craint un réveil de la jeunesse, les lycéens ont toutes les raisons de rejoindre les mobilisations en cours.

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La course est impossible : les programmes sont trop longs, les temps trop courts pour permettre les apprentissages. On rumine dans les salles des profs comme dans les salles de classe : « on en peut plus », « on craque », « c’est du gavage ». Les mots employés sont les mêmes pour les enseignants et les élèves. A tout point vue, cette méthode du bachotage express s’apparente à de la maltraitance éducative pour les élèves. Et les enseignants en sont bien conscients.

Avec l’instauration du bac Blanquer en 2019, les épreuves de spécialité de terminale, qui comptent, avec le Grand Oral, pour 40% de la note finale du baccalauréat, sont prévues pour la fin mars. Annulées en 2021, reportées en mai en 2022 pour cause de Covid, c’est la première année où celles-ci doivent se tenir dans les temps impartis par la réforme. Si dans certaines spécialités, les programmes ont été légèrement allégés par une décision du nouveau ministre de l’Education Nationale Pap Ndiaye en septembre, force est de constater que le problème reste entier : faute de temps et de moyens suffisants, l’équation pour finir les programmes et de permettre aux étudiants de se les approprier reste impossible.

Face à cette réalité, les syndicats de l’Education, mais surtout les associations disciplinaires d’enseignants sont vent debout : ce mercredi 25 janvier, un rassemblement a eu lieu devant le ministère de l’Education Nationale, à 15h30, rue de Grenelle à Paris, pour interpeller le ministre de l’Education.

Du baccalauréat vient le terme « bachotage » : la baccalauréat, créé sous Napoléon est, par essence, une institution qui vise à classer les élèves, en reproduisant les inégalités économiques et sociales de plus en plus fortes dans la société. Il consiste en l’apprentissage de savoirs induits, formatés par les besoins de l’institution éducative au service des intérêts de classe. Tout le contraire d’une vision émancipatrice de l’éducation, dans laquelle les élèves pourraient être des acteurs de leur propre instruction et développer leur sens pratique et critique. En cela, la nouvelle version du Bac Blanquer qui doit s’appliquer cette année pousse cette logique jusqu’au bout.

Et c’est toute la réforme du lycée « sauce Blanquer » qui produit aujourd’hui ses effets. Et elle est à l’image de celles qui sont en cours au sein de l’Education nationale. Toujours la même : réduction des moyens et augmentation des effectifs, suppression de l’Education prioritaire dans les lycées, et surtout renforcement de la sélection à l’Université pour les lycéens… Autant de droits à l’éducation pour la jeunesse qui sont bafoués et passent à la moulinette budgétaire.

Dernières annonces en date : la suppression de 1500 postes d’enseignants pour la rentrée 2023 et une nouvelle baisse de dotation dans les lycées d’Ile-de-France. Tandis que la politique d’Education Prioritaire dans les lycées se fait progressivement grignoter au profit de l’éducation privée.

La lutte contre la réforme des retraites bat son plein. Le gouvernement est fragilisé et craint par-dessus tout une mobilisation de la jeunesse étudiante et lycéenne. Cela ouvre, pour la jeunesse lycéenne, une véritable fenêtre de tir pour faire valoir ses revendications et obtenir gain de cause : sur le report du bac, les conditions d’éducation, la suppression de Parcousup et l’accès à l’université…
Une occasion en or pour revendiquer une autre société, où étudier et travailler n’est pas synonyme de se plier et crever au boulot sur les tables d’école ou dans les ateliers.

 
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