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La Izquierda Diario
24 de janvier de 2023 Twitter Faceboock

Attaque contre le droit de grève
Offensive anti-grève à la SNCF : Beaune veut allonger le délai pour se déclarer gréviste
Gabriel Ichen

Le ministre des transports Clément Beaune a laissé entendre que le gouvernement pourrait s’attaquer au droit de grève des travailleurs des Transports. Une nouvelle offensive qui montre la crainte d’une grève reconductible dans les transports contre la réforme des retraites.

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Crédit photo : France Info

Ce mardi matin sur France Info, Clément Beaune a évoqué l’idée d’une nouvelle attaque contre le droit de grève des travailleurs des Transports. Interrogé sur de potentielles grèves dans les transports contre la réforme des retraites, le ministre a ainsi précisé les déclarations faites par Macron suite à la grève des contrôleurs fin décembre dernier à la suite de laquelle il appelait à « trouver des solutions pour assurer la continuité du service public en toutes circonstances ». Des déclarations qui laissaient planer une nouvelle offensive visant à restreindre le droit de grève.

« On peut améliorer le système actuel » a affirmé le ministre des transports en évoquant plusieurs pistes que pourraient étudier le gouvernement pour restreindre davantage le droit de grève à la SNCF et à la RATP. Revendiquant la loi de 2007 sur le service minimum dans les transports terrestres, qui restreint déjà le droit de grève dans les transports en imposant aux travailleurs de déclarer leur intention de participer au mouvement 48 heures avant qu’il ne commence, il a annoncé une potentielle extension des préavis de grève, évoquant « des délais d’anticipation un peu plus grands » et la possibilité de « mobiliser des personnes au sein des entreprises qui sont capables de réaliser le métier des personnes en grève afin de limiter l’impact sur les usagers ».

Clément Beaune a revendiqué au passage la possibilité de s’inspirer de l’Italie où le droit de grève est restreint durant certaines périodes de l’année, notamment les fêtes de fin d’année ou les vacances.

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Restreindre le droit de grève mais avec le « dialogue social » pour faire passer la pilule

Cependant, dans le contexte du mouvement contre la réforme des retraites qui a démarré jeudi 19 janvier par une mobilisation massive et historique, le gouvernement marche sur des œufs. Il craint notamment que le mouvement ne se durcisse avec de potentielles grèves reconductibles dans des secteurs stratégiques comme les transports, alors que la CGT Cheminots et Sud Rail envisagent une grève à la mi-février.

C’est pourquoi dans son intervention le ministre a tenu à expliquer que toute attaque contre le droit de grève dans les transports se ferait avec le concours du « dialogue social ». Une façon de faire passer la pilule. De la même manière, bien conscient que la séquence ouverte par le jeudi 19 janvier est hautement inflammable pour le gouvernement, Clément Beaune a précisé qu’une telle restriction du droit de grève ne serait lancée qu’après la séquence de la réforme des retraites.

Collant de près à la ligne de conduite demandée par Macron et voulant éviter toute mesure ou déclaration qui puisse venir exacerber la colère sociale, le ministre a également écarté, pour le moment, toute réquisition de grévistes. Une mesure présentée comme un « dernier recours » par Clément Beaune, que le gouvernement n’avait pourtant pas hésité à dégainer pour casser la grève des raffineurs en octobre dernier.

Ces déclarations s’inscrivent dans une surenchère contre le droit de grève amorcée par le gouvernement et la droite depuis que la bataille contre la réforme des retraites a été ouverte, annonçant ainsi un probable saut dans la répression de grévistes. La semaine dernière, Macron appelait ses ministres à mener une véritable campagne anti-grève et à « dénoncer les tentatives de blocage ». D’où les réactions virulentes de la Macronie et de la droite contre de potentielles actions de la CGT Énergie. Car c’est bien ce que craint le gouvernement, que le mouvement contre la réforme des retraites se transforme en un véritable mouvement de grève massive bloquant le pays.

Ce mardi Clément Beaune a donc précisé à quoi pourraient ressembler de telles attaques contre le droit de grève dans les Transports. Le même jour sur RMC, Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’énergie attaquait à nouveau la CGT Énergie en appelant « à porter plainte » contre les coupures de courant ciblées.

Face au gouvernement qui cherche à intimider l’ensemble du mouvement ouvrier, les travailleurs des transports doivent se préparer à mener une grève reconductible aux côtés des autres secteurs du monde du travail. Car seule une telle grève pourra mettre en place un rapport de force capable d’imposer au gouvernement le retrait de la réforme des retraites mais également de protéger l’ensemble des travailleurs qui se mobilisent contre la répression.

Comme l’explique Elsa Marcel, avocate en droit du travail : « il faut bien comprendre que des grèves subversives peuvent tout à fait remettre en question ces restrictions légales. Par exemple, lors de la grève du technicentre de Châtillon en 2019 l’ensemble des travailleurs avait refusé de poser leur « D2I ». D’abord menacés de sanction, les grévistes l’ont emporté sur toutes leurs revendications et le patron n’a pas été en mesure de réprimer un seul des agents. Ces dispositifs conservent donc des fragilités qu’il est possible de faire voler en éclats dès lors qu’il y a une radicalité et un niveau de détermination importants. »

 
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