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La Izquierda Diario
7 de janvier de 2023 Twitter Faceboock

Enquête
Tir d’un policier sur un bus : « la RATP a essayé de me virer » dénonce le chauffeur
Arthur Nicola

Le 21 septembre dernier, un bus de la RATP est touché par une balle de la police. Depuis cet accident, le conducteur est victime de la négligence de la RATP, qui semble faire peu de cas de l’affaire, au point de ne pas déposer de plainte.

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«  La balle, tirée dix centimètres plus bas, aurait fait un cadavre. Des gens seraient morts dans mon bus  ». Trois mois après l’accident, Mamadou K., conducteur de bus sur la ligne 173 de la RATP, ne s’en remet pas. Il faut dire qu’on est passé très près d’un drame.

En plein service, un bus est touché par une balle perdue de la police

Le 21 septembre 2022, alors qu’il est en service sur sa ligne, le conducteur voit une voiture police le dépasser et installer un barrage sur sa route, à l’angle de la rue du Landy et de la rue des Cheminots, à Saint-Denis. « Dans mon souvenir, le policier qui sort de mon côté a son arme à la main, l’autre sort avec ce que je pense être une herse et ils viennent vers mon bus. Donc je pense qu’ils viennent interpeler quelqu’un à l’intérieur de mon bus. Au final les policiers arrivent à ma hauteur, ils ne me calculent même pas et ils se cachent presque avec le bus et regardent derrière. Je regarde dans mon rétro et je vois au loin une voiture qui arrivent en trombe. D’un coup les policiers sortent de leur cachette et lancent la herse par terre. Le chauffeur a vu cela, il a mis un coup de volant et au lieu de passer sur ma droite, il est passé sur ma gauche et de là, le policier qui se trouve sur ma gauche a tiré. J’ai entendu deux coups de feu ». La voiture esquive le barrage de police et continue sa route. Les policiers reprennent leur herse, et repartent à la poursuite de la voiture.

Mamadou décide donc de s’arrêter à l’arrêt suivant. « A ce moment-là, mouvement de panique, continue le conducteur. Les gens sortent, courent, d’autres ne veulent pas sortir du bus. Quoiqu’il arrive je n’allais pas rouler, je leur ai fait savoir que j’allais m’arrêter là pour souffler et reprendre mes esprits. Des passagers viennent me voir en me disant que la vitre était cassée, qu’elle a été touchée. Ils me disent que quand le policier a tiré, la balle a tapé en haut directement. Je suis sorti de mon bus, pour vérifier, et je me rends compte qu’il y a un trou d’impact au niveau d’une vitre à gauche du bus. » Le conducteur, qui ne réalise pas encore ce qui vient de se passer, engage toutes les procédures de sécurité : l’alarme est déclenchée, les responsables prévenus, et le conducteur arrête une voiture police passant par là. Le bus est immobilisé et le conducteur prend des contacts de témoins : « je me suis dit que s’il n’y a personne pour confirmer ce que je dis, on ne va pas me croire, on va me dire que ce n’est pas possible  ». Les responsables venus sur place félicitent l’agent pour son sang-froid et la gestion de l’accident, puis l’emmènent à l’hôpital, qui prescrit douze jours d’arrêt de travail.

Sans aucune considération, la RATP tente de dissuader le conducteur de signer un CDI

C’est là que commencent les problèmes pour Mamadou, qui était jusqu’alors en CDD. Quelques jours avant l’accident, la régie lui propose un CDI, qu’il veut accepter à condition que son expérience précédente (trois années à Transdev et Keolis) soit prise en compte. Les RH avait accepté cette négociation salariale et l’agent leur avait donc transmis tous les documents demandés. Mamadou s’inquiète de son avenir dans l’entreprise : « Quand on m’a amené à l’hôpital, je leur ai dit que j’étais inquiet par rapport à mon contrat, que j’espérais que cela n’allait pas influencer la décision. On me dit non, qu’au contraire, que comme j’avais bien géré la situation, que je n’avais pas paniqué, qu’on devrait limite me remettre une médaille. On m’a dit qu’il ne fallait pas m’inquiéter pour mon contrat et que pour mon augmentation de salaire c’était logique que je devais l’avoir ».

Mais les choses ne se passent finalement pas comme prévu. Au 30 septembre, toujours aucune nouvelle des RH. Le père de trois enfants se dit que la RATP ne veut pas le déranger pendant son arrêt maladie, et quand celui-ci s’arrête, le 3 octobre, il se rend au dépôt de bus de Flandres à Pantin (Seine-Saint-Denis) pour voir les ressources humaines. C’est le début d’un enfer pour le conducteur, qui comprend rapidement que la RATP ne comptait pas le reprendre. Preuve de cette volonté de rompre les liens avec son conducteurs, Mamadou reçoit le 30 septembre une lettre du groupe mutualiste de la RATP lui expliquant que la RATP vient de les « informer de son départ de l’entreprise » le 30 septembre. Au point que faute de mutuelle, le conducteur est mis en demeure de régler des frais hospitaliers impayés. La régie a donc sciemment demandé à sa mutuelle de radier Mamadou K., alors qu’elle lui avait promis un CDI.

Dès son retour au dépôt, des responsables lui demandent pourquoi il est revenu : « On me demande si je suis vraiment motivé et si je veux vraiment rester. On me dit qu’ils pensaient que je voulais arrêter. Je leur demande qui leur a dit ça, ils ne me répondent pas  ». Trois jours plus tard, toujours sans contrat, les RH lui disent que c’est la négociation salariale qui bloque, et qu’il ne faut plus trois ans d’expérience mais quatre. « On ne m’avait jamais dit ça : dès le début on me dit qu’il fallait trois ans d’expérience, ce que j’ai justifié, dénonce le conducteur. Maintenant après l’accident, je leur ai dit que c’était important que mon salaire soit négocié, sans quoi je n’aurais pas signé. Je me dis qu’ils veulent me faire péter les plombs ».

Mais de toute évidence, ce n’est que grâce à l’intervention des syndicats que le dossier se débloque. Le conducteur explique son cas à la CGT, qui intervient. Pour lui, c’est l’intervention des syndicalistes qui a permis de débloquer les choses : « Ils voulaient me dégouter et ils pensaient qu’en me faisant courir à gauche à droite, en me disant que la DRH n’est jamais là, en m’obligeant à les harceler, le fait que des responsables m’expliquent qu’il ne fallait pas me prendre la tête et aller ailleurs [dans une autre entreprise]. La RATP a essayé de me virer. Mais ils ont vu que les syndicats étaient au courant de l’affaire et ils m’ont fait venir le 7 pour signer le contrat. » Cependant, sur le nouveau contrat, aucune revalorisation salariale. Il signe finalement le contrat, pour être sûr d’être embauché.

Pour Ahmed Berrahal, délégué syndical à la CGT, la RATP a tout fait pour ne pas embaucher quelqu’un sortant d’un accident du travail, potentiellement en arrêt maladie. Pourtant, lors d’une réunion CSSCT (Commission santé, sécurité et conditions de travail) le 28 septembre, «  la direction nous avait dit qu’il n’y aurait pas de soucis avec son CDD, qu’un CDI serait signé dès qu’il reviendrai » témoigne le syndicaliste.

Contacté par Révolution Permanente, la RATP nie tout problème dans le processus, expliquant que comme « son contrat CDD prenait fin au 30 septembre, sa fin d’affiliation à la mutuelle RATP au titre de son CDD fait partie du processus normal, tout comme son affiliation lors de son embauche. » Pour Ahmed Berrahal, la position de l’entreprise ne tient pas : « C’est une procédure volontaire, ce n’est pas normal. S’ils ont envoyé un courrier à la mutuelle, c’est qu’ils ne voulaient pas le reprendre. Ils auraient pu le rallonger. Ils essayent de se couvrir, mais la réalité c’est que quand tu veux garder un agent tu ne lui coupes sa mutuelle, d’autant s’il a eu un choc psychologique  ».

Selon, lui, c’est la chasse aux arrêts maladie qui a motivé l’entreprise à tout faire pour le dissuader de revenir : « Pour moi, c’est un jeune qui a trois mois de boîte et qui ne connait aucun syndicat. Pour la RATP, pourquoi le convaincre de revenir alors qu’il est en accident de travail ? Comme ils font la chasse aux arrêts maladie, à quoi bon le reprendre et le payer ? Ils pensaient que ça allait passer comme une lettre à la poste parce qu’il ne connaissait personne  ».

Mépris de classe et racisme ordinaire : comment la RATP abandonne les chauffeurs à leur sort

L’attitude scandaleuse de la RATP ne s’arrête pourtant pas là. Alors que l’un de leur agent vient de subir un traumatisme, l’entreprise va le forcer à reprendre la conduite dès son retour dans l’entreprise, malgré toutes les procédures de l’entreprise et les promesses faites aux représentants du personnel en CSSCT.

Dans un premier temps, Mamadou ne s’est pas rendu compte de la gravité des faits. « Sur le coup, le jour même, les gens n’ont tellement cessé de me dire que c’était le bus et pas moi que sur le coup, j’ai pris ça à la légère. C’est quand je suis rentré chez moi et que j’ai vu mes enfants venir vers moi que je me suis rendu compte que ce qui m’était arrivé était un truc de ouf. » C’est après coup que le choc arrive : « J’ai commencé à faire des cauchemars, je ne pensais qu’à ça. Comme on dit je voulais faire le bonhomme, je me disais que ce n’était rien et que ça ne pouvait pas toucher. Dès que j’ai raconté à mon entourage, ils m’ont tous dit que j’étais un fou, que ce qui était arrivé c’était grave, que soi-disant parce qu’on est noirs on doit encaisser ça tranquille. Ce qui est arrivé c’est un truc de fou. La balle, tirée dix centimètres plus bas, aurait fait cadavre. Des gens seraient morts dans mon bus. Si le policier tirait avec un autre angle, je pouvais prendre la balle. C’est quand j’ai conscientisé tout cela que j’ai commencé à en faire des cauchemars. Je n’arrive pas à dormir sans médicaments, à cause de cela je suis anxieux, je vais de l’hyper-transpiration, ça m’a énormément affecté. La boîte a tenté à tout prix de me faire dire que cela ne m’avait pas touché. »

Car malgré la gravité des faits, la RATP a agi avec beaucoup de légèreté. Normalement, dans n’importe quel accident, un dispositif dit de « ré-accueil » est prévu, lors duquel l’agent est reçu par un responsable et par la médecine du travail. Lors du CSSCT extraordinaire du 28 septembre, de nombreuses préconisations ont été faites selon Ahmed Berrahal, présent à cette réunion, notamment concernant le « réaccueil » de l’agent. Lors de cette réunion, la direction avait assuré aux élus qu’un rendez-vous serait fait avec la médecine du travail, et qu’un dispositif serait mis en place pour que l’agent ne soit pas immédiatement mis sur un poste de conduite. « La procédure normale, explique l’élu CGT, c’est qu’au retour de son accident de travail, il ne doit pas rouler avec un bus, on le met sur une « voiture de secteur ». Il aurait dû être accueilli par un chef, qui s’assure de son état de santé. De plus, on doit l’envoyer au médecin du travail, qui valide ou pas qu’il peut reprendre la conduite. Tout cela n’a pas été fait, et c’est une grosse faute de la RATP. On a mis en danger les usagers en lui faisant reprendre la conduite. »

Le 11 octobre, le conducteur devait, selon les discussions en CSSCT, être mis sur un poste de « voiture de secteur », c’est-à-dire une fonction support sans passagers. Mais à son arrivée au dépôt, rien n’est prévu et on lui donne une feuille de sortie avec un bus à prendre. Il s’attend à ce qu’un formateur l’accompagne, mais personne n’arrive. Il finit par démarrer son service. « Tout se passait tranquillement jusqu’au moment où une voiture de police avec un gyrophare arrive. J’ai paniqué et pilé direct avec mon bus. Je me suis arrêté, mis sur le côté. Je voulais rentrer, arrêter direct, mais j’ai fini mon service pour qu’on ne me reproche rien ». Au retour au dépôt, alors qu’on lui remet son contrat de travail, il finit par aller voir un psychologue, qui lui dit qu’il a pris un « énorme risque en reprenant le volant ». Il n’a finalement pas repris le travail depuis.

Interrogé sur cette question, le service presse de la RATP a simplement affirmé qu’un « réaccueil a été fait le jour de sa reprise par son manager  », sous-entendu qu’aucun problème n’avait eu lieu. Pourtant, lors d’une réunion avec la CGT, les représentants de la direction de la RATP disaient l’exact inverse. En effet, suite au non-respect de la procédure de « ré-accueil », la CGT du dépôt de bus Flandres avait déposé une alarme sociale. Lors de la réunion suivant cette alarme sociale, il a été dit que « la Direction reconnait que, suite au décalage d’une semaine de la date de reprise de l’agent, le dispositif de ré-accueil prévu pour lui n’a pas correctement été mis en œuvre. L’agent n’a pas été réaccueilli par son manager à sa prise de service mais à la fin de sa première partie de service, et il n’a pas été positionné sur la voiture de secteur mais sur un service.  » Au-delà du mensonge éhonté du service presse de la RATP, c’est bien une mise en danger du conducteur et des usagers de la RATP qui a eu lieu, que l’entreprise cherche à couvrir et cacher.

« Quand tu as un choc psychologique, normalement tu ne prends pas ton bus tout de suite  », rappelle Ahmed Berrahal. Pour un autre conducteur du dépôt de Flandres, qui souhaite rester anonyme, tout le traitement de l’affaire par sa hiérarchie relève d’une forme de racisme ordinaire : « c’est un mec de cité, on le fout à la porte ni vu ni connu. S’il s’était appelé Philippe, ce ne se serait pas passé comme ça, beaucoup de collègues le voient comme ça. » Un racisme ordinaire selon lequel un homme de cité noir devrait être plus acclimaté à la violence, qu’en dernière instance frôler la mort ne serait pas si grave pour ceux dont la vie vaut moins.

Comble de la situation : alors qu’il est en accident de travail, deux contrôles d’arrêt maladie sont envoyés à son domicile en un mois, pour vérifier la présence de Mamadou à son domicile et son suivi de son traitement. Un harcèlement qui continue donc contre le conducteur, que la RATP cherche à mettre à la faute à tout prix.

L’inexplicable refus de la RATP de porter plainte contre la Police nationale

Finalement, ce qui choque, c’est aussi l’attitude de l’entreprise vis-à-vis de la police. Dès le CSSCT du 28 septembre, les élus demandent si la RATP comptait porter plainte. A l’époque, l’entreprise répond que deux enquêtes sont déjà en cours et que le commissariat de Saint Ouen comme le procureur se sont saisi de l’affaire.

Quelques semaines plus tard, alors que Mamadou veut savoir où en est l’affaire, il se rend compte que la RATP n’a même pas porté plainte. Quelque chose d’inexplicable pour lui comme pour les syndicats : « Personne ne m’a conseillé de faire un dépôt de plainte. De mon côté, je pensais que la RATP allait le faire automatiquement, parce que j’étais chauffeur de la boîte », explique Mamadou. Une absence de dépôt de plainte d’autant plus inexplicable selon Ahmed Berrahal que la RATP a une politique très répressive dès que le matériel roulant est endommagé : « A la RATP, lorsqu’un petit jeune jette un caillou sur un bus, tout de suite on va forcer le machiniste à porter plainte, pour que les parents du gamin payent le carreau de la RATP. Quand on leur demande pourquoi aucune plainte n’a été déposée par la boîte, ils nous répondent qu’ils réfléchissent à le faire. »

Mamadou se rend finalement en novembre à l’IGPN, accompagné par son manager, pour savoir où en est l’enquête. Si dans un premier temps on lui explique qu’il ne pourra pas avoir accès au dossier, même en portant plainte, dans un second temps, un commandant de l’IGPN lui avoue que l’institution n’a jamais été saisie de l’affaire, ce qui lui pousse à porter plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Après le dépôt de plainte, il est renvoyé vers l’Unité Médico-Judiciaire, qui constate un ITT de plus de 30 jours. Alors que dans les cas où des salariés de la RATP sont agressés, la régie fournit habituellement une aide juridique et un avocat, cette fois, la RATP a refusé de mettre à disposition tout avocat. Toute la situation met le conducteur dans une situation qu’il n’a jamais souhaité : «  Je devrais être témoin dans cette affaire, et je suis obligé d’être plaignant, c’est une situation stressante. Moi ça ne m’intéressait pas de déposer plainte, je pensais que ce serait automatique. Je ne comprends pas leur attitude, on dirait que c’est moi qui ai tiré, on fait tout pour que je fasse une erreur. Je suis très déçu de la RATP ».

Concernant le dépôt de plainte, la RATP n’a pas souhaité expliquer pourquoi elle n’avait pas porté plainte. L’entreprise s’est contentée de rappeler que le jour de l’accident, le conducteur ne voulait pas porter plainte. Une version qui ne tient toujours pas pour les syndicats : « tout dégât sur un bus, toute vitre brisée, la RATP dépose plainte pour que l’assurance prenne en charge, c’est le minimum. Même en se fichant du chauffeur, ils auraient posé plainte pour le matériel  ». Une procédure normale qui a été volontairement non suivie par l’entreprise, préférant visiblement couvrir la RATP.

La RATP a donc refusé jusqu’au bout de porter plainte contre la Police nationale, pour mise en danger de la vie de ses passagers, de son conducteur, et pour la dégradation de son matériel. Un refus obstiné qui montre pour Ahmed Berrahal que « la RATP ne veut pas porter plainte contre ses amis de la police  ». Un refus d’autant plus grave que, comme l’explique Ahmed, la situation est le fait direct du changement des autorisations de tir de la police, et donc qu’un tel accident pourrait se reproduire : « vu qu’on a dit aux policiers qu’ils pouvaient tirer sur les refus d’obtempérer, ils tirent. Avant, c’était rare qu’ils tirent. Cette année il y a eu douze morts sur des refus d’obtempérer. » Avec les nouvelles doctrines de maintien de l’ordre, les refus d’obtempérer débouchant sur des tirs de la police et des victimes sont de plus en plus nombreux. Une politique répressive qui menace, à chaque tir, de faire des victimes collatérales, d’autant que la majorité de ces drames ont lieu en ville, avec des passants et des automobilistes autour.

Une situation qui pose beaucoup de questions irrésolues, comme l’explique Mamadou : «  dans quelle circonstance a-t-il tiré ? Quel était l’angle de tir ? Pourquoi il a tiré ? Est-ce qu’il a fait attention à un bus où il y avait du monde ? Toutes ces questions il faut les poser au policier. Donc ce serait normal de dégainer son arme en plein après-midi, d’utiliser un bus rempli comme une couverture pour se cacher et intercepter une voiture, puis faire usage de son arme. S’ils avaient touché quelqu’un que ce serait-il passé ? Quand il n’y a pas de drame, on met cela sous le manteau ? Le policier, quoiqu’il arrive, il a fait une gaffe. Même s’il n’avait pas touché le bus, on parle d’un policier qui tire à 5 mètres d’un bus avec des familles et des enfants : même cela, c’est traumatisant. Se dire qu’une balle vous a touché, c’est encore plus choquant. Quel est le problème ? Que je sois noir ? Qu’on soit en Seine Saint Denis ? ». Malgré la gravité des actes, dont on ne connait pas les conséquences sur les voyageurs qui ont vécu la même situation, la RATP a donc tout fait pour enterrer l’affaire.

Toute cette affaire montre le peu de cas que la RATP fait de ses agents, même quand ils sont victimes d’évènements aussi violents que celui qu’a vécu Mamadou. Sous l’égide d’une politique de chasse aux arrêts maladie, ils sont prêts à tout faire pour dissuader une victime de signer un simple contrat de travail, et même mettre en danger les voyageurs en lui demandant de reprendre un service. Une politique tournée uniquement vers la recherche de profit, où quelques journées d’arrêt de travail sont plus grave qu’un choc post-traumatique.

 
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