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3 de décembre de 2022 Twitter Faceboock

Médias
Grève pour les salaires à Sanofi : « il y a un black-out des médias français »
Arthur Nicola

Depuis le 14 novembre, les salariés du groupe pharmaceutique Sanofi sont en grève. Et malgré un mouvement très suivi et 16 sites mobilisés, les grandes chaînes continuent de passer la grève sous silence.

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Crédits photos : CGT Sanofi

« Il y a un blackout volontaire des médias français, il y a une vraie censure » dénonce Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT à l’échelle du groupe. Pour lui, comme pour d’autres salariés, il y a un sentiment de colère face à la couverture médiatique de leur grève. Alors que le nombre de grévistes oscille entre 2500 et 4000 selon les syndicalistes, force est constater que les grandes chaînes d’infos ont boudé la chaîne, TF1 et France 2 en tête, les deux journaux télévisés les plus regardés. Un black-out d’autant plus assourdissant que la grève concerne le sujet qui inquiète le plus la population : celle des salaires et de l’inflation. En effet, les salariés se battent pour des augmentations de 500€ pour tous et 10% d’augmentation, indexés sur l’inflation.

Le coordinateur de la CGT, opérateur sur le site de Sisteron (Alpes de Haute Provence) explique pourtant avoir contacté différents médias, à commencer par le service public et France 2. « Je suis rentré en contact avec la médiatrice de France TV et France 2 qui me renvoie aux chaînes France 3 locales. Cela nous pose un problème : on a quand même 16 sites en grèves, avec des blocages sur certains d’entre eux, il y a un silence radio. On est une des plus grandes entreprises du CAC40, Sanofi ce n’est pas le petit Poucet ».

Quelques articles sont cependant sortis, notamment dans la presse locale, dans L’Humanité ou encore dans nos colonnes. Mais chez les grands groupes de presses, rien : ni Le Monde, ni Libération, ni Le Figaro, ni Les Echos, ni même Médiapart (qui n’a que republié une brève de l’AFP) n’ont écrit sur une grève qui ébranle pourtant le premier groupe pharmaceutique français.

Jean-Louis Peyren, entré dans la boîte en 1996, dénonce par ailleurs le double discours du gouvernement : « on a un président de la république qui demande aux entreprises de faire des efforts pour les salaires, mais de l’autre, il nous envoie les CRS face aux salariés qui étaient rassemblés devant le siège de Gentilly. Le discours présidentiel est largement partagé et diffusé par les médias nationaux avec Macron qui veut passer pour le chevalier blanc en demandant des efforts aux entreprises : ce n’est qu’une opération de manipulation de masse. » Une fois de plus, les médias bourgeois montrent clairement leur caractère de chien de garde de la bourgeoisie. Déjà, lors de la grève chez Exxonmobil et Total, les médias avaient ignoré le mouvement pendant près de 10 jours avant que les pénuries n’arrivent. Faudra-t-il attendre une pénurie de Doliprane pour que les médias s’emparent de la grève ?

Seize sites du groupe sont maintenant à l’arrêt selon le syndicaliste, qui ajoute que deux nouveaux sites devraient être bloqués par les salariés dès la semaine prochaine, afin de durcir le rapport de force.

 
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