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La Izquierda Diario
25 de novembre de 2022 Twitter Faceboock

Face à l’offensive liberticide, riposte unitaire !
Le Bloc Lorrain dissout par le gouvernement pour vouloir « détruire le capitalisme »
Seb Nanzhel

Ce 23 novembre, le gouvernement annonçait par un décret la dissolution du groupe anarchiste Le Bloc Lorrain. Les motifs avancés pour justifier cette dissolution témoignent d’un saut dans l’offensive autoritaire du gouvernement à l’encontre des organisations de gauche. Soutien aux militants du Bloc Lorrain !

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Crédits photo : page Facebook du Bloc Lorrain

Dans un décret daté du 23 novembre, le gouvernement annonce la dissolution du groupe anarchiste Le Bloc Lorrain. Une annonce qui s’inscrit dans la droite lignée de l’offensive autoritaire de la macronie, qui après avoir dissout des organisations qui luttent contre l’islamophobie et avoir tenté de dissoudre des organisations antifascistes comme le GALE, ou soutenant la lutte du peuple palestinien comme le Collectif Palestine Vaincra, s’attaque de nouveau à une organisation de la gauche et du mouvement social.

En effet, le Bloc Lorrain est une organisation anarchiste qui s’est formée à la suite du mouvement des gilets jaunes. Elle comporte plusieurs volets d’action, des maraudes solidaires à la formation de street-medics en passant par des actions écologistes et la participation à des manifestations. Depuis sa création en 2021, elle a fait face à de multiples reprises à de la répression, aussi bien physique que judiciaire. Mais ce décret de dissolution marque un saut dans l’offensive du gouvernement à son encontre.

Et pour justifier cette attaque, le décret adopte une rhétorique particulièrement décomplexée. Il est ainsi reproché au groupe différents posts sur les réseaux sociaux, tels que des appels à « détruire le capitalisme  » ou encore des photos et vidéos de manifestations. De même, le décret reproche au groupe de mener une « campagne de dénigrement destinée à attiser la haine à l’encontre des forces de l’ordre », entendez la dénonciation des violences policières et l’utilisation du sigle ACAB.

Le gouvernement justifie également cette dissolution par le fait que le groupe se forme aux réflexes à adopter face à la répression policière en manifestation, et qu’il ne condamne pas les dégradations ou confrontations qui peuvent survenir lors des mobilisations. Aussi, il lui reproche d’afficher sa solidarité avec des manifestants réprimés. Enfin, il accuse le groupe d’accueillir en son sein des membres condamnés pour leur participation à des manifestations, dont certains au nom de leur « participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou dégradation de biens  ». Une infraction particulièrement large, utilisée massivement pour réprimer les participants aux différents mouvements sociaux.

En clair, c’est bien la ligne politique anticapitaliste et hostile aux forces de répression du groupe qui est reprochée, ainsi que le fait de participer et de soutenir les mobilisations allant dans ce sens. Selon l’argumentaire déployé par le gouvernement, toute organisation dénonçant les violences policières, appelant à manifester ou à des rassemblements ou encore à combattre et détruire le capitalisme pourrait se retrouver dans son collimateur. Des éléments particulièrement décomplexés qui témoignent d’un saut dans l’offensive autoritaire du gouvernement à l’encontre des organisations politiques.

Après l’adoption de la loi séparatisme, les dissolutions d’organisations politiques se sont ainsi multipliées au rythme d’environ une par mois. Du CCIF au Collectif Palestine Vaincra (qui parviendra grâce à une mobilisation large à faire annuler sa dissolution) qui se couple aux menaces à l’encontre du média Nantes Révoltée ou encore de l’UNEF, tous types d’organisations de la gauche et du mouvement social sont menacées et attaquées par la macronie, devenue le gouvernement des dissolutions. Les syndicats ne sont pas épargnés non plus, comme le montrent les menaces de dissolutions à l’encontre de Sud Education 93.

Sur Facebook, Le Bloc Lorrain a d’ores et déjà annoncé qu’il cessait son activité, en attente des résultats du référé qu’il va déposer devant le Conseil d’État afin de tenter de faire annuler la dissolution. Alors que cette nouvelle dissolution marque un saut dans l’offensive autoritaire du gouvernement à l’encontre des organisations de gauche, il est nécessaire de faire bloc et de s’opposer collectivement à ces dissolutions arbitraires, à l’image de la lutte unitaire qui avait permis la suspension de la dissolution du Collectif Palestine Vaincra il y a quelques mois. Face à ces outils antidémocratiques, dont le gouvernement multiplie l’usage et qui n’existent que pour réprimer les mobilisations et discipliner et brider les organisations politiques, il est nécessaire d’organiser la riposte et de revendiquer l’abrogation de toutes les lois liberticides et racistes, qui rendent possible ces dissolutions.

Soutien aux militants du Bloc Lorrain ! 

 
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