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La Izquierda Diario
16 de novembre de 2022 Twitter Faceboock

Non aux licenciemments !
Amazon licencie 10 000 travailleurs dans le monde : il faut interdire les licenciements
Yann Causs

Ce lundi, le New York Times a révélé un plan de licenciement historique chez Amazon prévoyant 10 000 suppressions d’emplois. Alors que plus largement, le patronat de la tech licencie à tour de bras, dans le contexte de crise économique structurelle actuelle, aucune suppression d’emplois ne doit être acceptée !

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10 000 employés mis à la porte : un plan de licenciement historique chez Amazon

Ce lundi, le New York Times a révélé que le géant Amazon du multimilliardaire Jeff Bezos prévoyait un plan de licenciement historique de près de 10 000 emplois dans le monde qui rentrerait en application dès cette semaine afin de "répondre à la crise économique". Selon le journal américain, les suppressions de postes concerneraient essentiellement les divisions de production d’objets électroniques (Liseuse Kindle, tablettes Fire ou encore l’assistant personnel vocal Alexa), mais également les équipes des activités de e-commerce et celles des ressources humaines.

Si la répartition par pays n’est pas encore connue, ce plan de licenciement hors normes concerne quasiment 1 % de l’ensemble des employés d’Amazon dans le monde, qui étaient comptabilisés jusqu’alors à 1,54 million de travailleurs en septembre.

Alors qu’il y a deux semaines, Amazon annonçait déjà geler les embauches dans ses bureaux, ces licenciements d’envergure seraient, selon le New York Times, la conséquence directe des retombées de la crise sanitaire pour le secteur et d’un contexte économique marqué par l’inflation et les perspectives de récession beaucoup moins favorables. Pour citer l’article, si « la pandémie a donné lieu à la période la plus rentable jamais enregistrée par Amazon, les consommateurs ayant afflué vers les achats en ligne et les entreprises vers ses services d’informatiques, […] Depuis le début d’année, la croissance d’Amazon a ralenti pour atteindre son taux le plus bas depuis vingt ans. […] L’entreprise a dû faire face à des coûts élevés suite à des surinvestissements et une expansion rapide, tandis que les changements dans les habitudes d’achat et l’inflation élevée ont impacté les ventes. »

Pour préserver ses profits, l’entreprise du multimilliardaire Jeff Bezos compte ainsi ajuster ses dépenses en réduisant drastiquement sa main d’œuvre. 10 000 travailleurs vont donc se retrouver jetés au chômage. Des « remerciements » scandaleux, alors qu’Amazon a enregistré des bénéfices gigantesques sur le dos de condition de travail inhumaines, forçant par exemple les employés à faire leurs besoins dans des bouteilles, et que l’on connait la fortune démesurée de Jeff Bezos, deuxième homme le plus fortuné du monde avec près de 188 milliards d’euros comptabilisés.

Twitter, Méta, Amazon : les débuts d’une nouvelle vague de plans de licenciements ?

Plus globalement, c’est l’ensemble des géants de la tech, habitué aux taux de croissance à deux chiffres, qui sont secoués par les nouvelles coordonnées de la situation économique mondiale. Entre inflation et crainte de récession, c’est un « brutal retour sur terre des géants de la Silicon Valley » comme le titre le Figaro. Selon l’analyse de ce dernier « les derniers résultats trimestriels des Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), publiés fin octobre, sont loin d’avoir rassuré les marchés. Les croissances ralentissent fortement, voire atteignent des plus bas historiques. On voit même des reculs, comme le bénéficie opérationnel de Google (-20%) ou celui de Meta (-46%), qui voit aussi son chiffre s’effriter de 4%. Cela est tout sauf habituel. »

Selon la rédactrice du Figaro, ceci s’explique d’une part « par un excès de confiance » des Gafam sur la croissance de l’économie d’Internet, qui, portée par les bénéfices de la crise sanitaire pour le secteur « ont recruté à tour de bras ». Un décalage « amplement aggravé par une conjoncture économique marquée par l’inflation et la crainte de la récession. Les consommateurs, soumis à la flambée des prix de l’alimentaire et de l’énergie, font désormais le tri parmi leurs abonnements au moment même où les tarifs de ces derniers augmentent » .

Pour autant, au-delà des analyses, ce sont les travailleurs de ces entreprises qui en payent les conséquences directes. Si Amazon licencie 10 000 employés, Meta a annoncé la semaine dernière un plan de licenciement de 11 000 postes (soit 13 % de ses effectifs), Snapchat a supprimé près de 1 200 de ses emplois (soit 20 % des effectifs), et plus récemment tout juste après le rachat de l’homme le riche de la terre Elon Musk, 7 500 salariés ont été congédié, certains avec une mise en scène des plus cynique sur les réseaux sociaux. Au total, selon le site Layoffs.fyi pris en référence par le Figaro, mais également le New York Times, se sont plus de 121 000 emplois dans la tech qui ont été supprimés depuis le début d’année, 795 entreprises ayant eu recours à des plans de licenciements

Face aux offensives des profiteurs de crise, il faut interdire les licenciements

Si les licenciements sont particulièrement marquants aujourd’hui dans le secteur de la tech, ce phénomène est un symptôme des conséquences possibles qu’amènent dans leurs sillages l’inflation et les perspectives de récession dans des secteurs beaucoup plus larges.

Dans ce contexte, pour préserver ses profits, le patronat cherchera en premier lieux à réduire ses dépenses auprès de la main d’œuvre qui lui sert de variable d’ajustement. Licenciements, fermetures de site ou encore précarisation de l’emploi sont à l’ordre du jour.

Alors que le patronat ne cesse d’enregistrer des bénéfices record ces dernières années, tout particulièrement dans le secteur de la tech, et qu’encore aujourd’hui les sommes inédites versées aux actionnaires du CAC-40 ont été révélées, il faut combattre ces perspectives sans relâche. À l’image de la lutte de la génération U aux États-Unis qui s’est battue pour la création de syndicats dans des entreprises comme Starbucks, mais aussi Amazon, les travailleurs doivent chercher à s’organiser collectivement pour imposer l’interdiction des licenciements. Une revendication essentielle pour éviter que des franges entières de la classe ouvrière sombrent dans la misère.

En France, alors que le gouvernement se prépare plus que jamais à passer à l’offensive, en premier lieu avec la contre-réforme des retraites pour nous faire travailler plus, les organisation politiques et syndicales du mouvement ouvrier doivent bâtir les perspectives d’une lutte d’ensemble.

 
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