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La Izquierda Diario
15 de novembre de 2022 Twitter Faceboock

Indexation des salaires sur l’inflation !
Grève à Sanofi. « Tous les ans les actionnaires sont augmentés, pas les salariés »
Maelle Hills

Chez Sanofi, face à une direction qui ne propose de les augmenter que de 3,5 %, Les salariés revendiquent une hausse des salaires pour rattraper l’inflation et des embauches pour les contrats précaires !

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La CGT Sanofi appelle les salariés du laboratoire à se mettre en grève, alors que les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) s’ouvrent dans l’entreprise. Des débrayages sont organisés entre le 14 et le 16 novembre. Ce 15 novembre, huit sites étaient en grèves, les positions de la direction dans les négociations pourraient amener d’autres sites à rejoindre le mouvement.

Pour une inflation à 6 %, les salariés de Sanofi n’ont été augmentés que de 1 % l’année dernière. Ils revendiquent donc aujourd’hui une augmentation générale des salaires de 10% pour 2023 (avec un minimum de 500€ pour les plus bas salaires) ainsi qu’une augmentation rétroactive de 5% sur l’année 2022.

Au vu des bénéfices enregistrés par l’entreprise grâce au travail des employés, ils revendiquent une prime de 10 000€ sur les profits du groupe ainsi qu’une augmentation de 1% par année d’ancienneté avec la fin du plafond de 20 ans. Car, pendant ce temps le laboratoire versera à ses actionnaires quelques 4.6 milliards d’euros, la moitié des bénéfices du groupe : évalué sur l’exercice de 2022, le bénéfice net par action va être augmenté de 16% selon la CGT. La direction voudrait donc augmenter ses actionnaires de 16% alors qu’elle accorde à ses salariés une augmentation de 1% : « Tous les ans les actionnaires sont augmentés, c’est pas le cas des salariés. Avec ce que donne le patron aux actionnaires, le groupe ne devrait pas avoir de mal à nous donner 10% », témoigne Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT Sanofi.

En plus des revendications salariales, la question des embauches a une importance toute particulière pour les salariés. Sanofi a recours à de nombreux contracts précaires, près de 3 900 salariés sont employés en CDD ou en intérim. Les grévistes demandent donc la CDIsation de 2/3 de ces emplois, le reste étant des remplacements : « on embauche des intérimaires en estimant qu’on a une augmentation temporaire de l’activité, mais tu te rends compte que c’est des gens qui sont là depuis 2 ans. C’est plus temporaire » explique Fabien, délégué CGT Sanofi.

« Avoir le nombre de bras suffisant c’est aussi travailler dans de meilleures conditions ». Sanofi diminue en effet ses effectifs : en France, le laboratoire employait 27 000 personnes, aujourd’hui ce chiffre est descendu à 19 900. Or, comme l’explique le syndicaliste : « La production en France n’a pas diminué ; donc il faut bien que ce travail qui est fait en plus soit réparti. Effectivement il y a une part d’automatisation mais il y a aussi une grosse part d’augmentation du travail par tête et une polyvalence accrue. […] Aujourd’hui il y a beaucoup de choses qu’on fait tout seul qu’on faisait avant à deux ou à trois ».

Vendredi dernier, une salariée a perdu la vie dans un accident du travail sur le site de Compiègne. Un accident tragique qui a beaucoup choqué comme le raconte Fabien : « Ça ne devrait pas arriver dans une entreprise comme Sanofi qui est censée avoir les moyens de garantir la sécurité de ses employés. Ce qui est sûr c’est que les salariés ont tendance à se dire que ce genre d’accident ne devrait pas arriver, que s’il est arrivé c’est qu’on n’était pas assez. »

Les grévistes s’engagent donc dans un bras de fer avec la direction. Certains sites sont déjà en reconductible et des AG se tiendront sur les différents sites suite aux premières propositions de la direction tombées mardi après-midi : 3% d’augmentation collective, 1.5% d’augmentation individuelle, au mérite, et une prime de 1 000€. « On essaye de faire un mouvement le plus horizontal possible, de façon à ce que les salariés s’emparent du mouvement et que ce soit eux qui donnent le rythme » conclut Fabien.

 
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