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La Izquierda Diario
7 de octobre de 2022 Twitter Faceboock

Bientôt des réquisitions ?
Raffineries : Xavier Bertrand tente d’intimider les grévistes en agitant la réquisition
Gabriel Ichen

Alors que les médias évoquent ces derniers jours les pénuries de carburant dans les stations essence en lien avec la grève des raffineurs pour leurs salaires, cette focalisation médiatique va avec l’ouverture d’une discussion sur la réquisition des travailleurs. Sur le plateau de France Info, Xavier Bertrand a abordé le sujet de front jeudi, cherchant à durcir le ton et laissant même entendre qu’il n’aurait pas été contre envoyer l’armée s’il était au pouvoir.

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(Capture d’écran FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Ce jeudi matin sur France Info, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand intervenait à propos de la situation en France. Dans un discours très politique visant Emmanuel Macron, le baron de la droite a évoqué les pénuries dans certaines stations essence, critiquant « l’impréparation » du gouvernement face à la situation où 30% des stations ne sont pas approvisionnées normalement dans la région.

Dans ce cadre, Xavier Bertrand est allé jusqu’à laisser entendre qu’il aurait été prêt à envoyer l’armée sur les piquets de grève s’il était au pouvoir, comme l’a relevé La Voix du Nord.

« En général quand vous dîtes que vous allez le faire, le travail a repris », a-t-il commencé par affirmer à propos de la réquisition des grévistes de Total et ExxonMobil luttent pour leurs salaires. Le journaliste a alors surenchéri : « Ça veut dire que (…) vous président vous auriez envoyé l’armée dans les raffineries bloquées par la CGT ? ». La réponse de Bertrand s’est voulue claire dans l’implicite : « je le dis très clairement, les stocks stratégiques ne peuvent être bloqués (…) très clairement vous ne pouvez pas laisser le blocage tel qu’il a eu lieu, aussi longtemps ».

Une réponse qui tient autant de la volonté de se positionner à la « droite » de Macron que d’une ambiance qui commence à monter ces derniers jours du côté des médias autour de la question de la réquistion des grévistes de la pétrochimie. Si l’État préfère pour le moment utiliser les stocks stratégiques plutôt que l’arme de la réquisition, celle-ci commence à être envisagée en son sein, comme cela avait été le cas en 2010 à Grandpuits. Une réquisition qui avait été critiquée par l’Organisation internationale du travail (OIT) comme une atteinte au droit de grève.

Si la sortie de Xavier Bertrand tient plutôt de la surenchère politique, la question des réquisitions commence à être envisagée du côté de l’Etat. Elle reflète l’inquiétude sérieuse du gouvernement et du grand patronat, qui font d’avoir le contrôle sur la situation mais craignent le spectre d’une pénurie de carburant. D’autant que la médiatisation des raffineries en grève pourrait convoquer un autre spectre : celui des grands mouvements de grève de 2010 et 2016 dans le pays.

Dans ce cadre, il faut se préparer à de potentielles accélérations sur le terrain des réquisitions. Face à cette offensive sur le droit de grève, qui vise à briser le mouvement pour empêcher les grévistes d’arracher des augmentations de salaires et de faire tâche d’huile, il y a urgence à entourer les raffineurs de notre solidarité, en popularisant leur combat, et revendications, en diffusant les caisses de grève, en envoyant du soutien depuis nos entreprises et lieux d’études, mais aussi et surtout en commençant à construire un plan de bataille pour les rejoindre dans la lutte.

 
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