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La Izquierda Diario
19 de septembre de 2022 Twitter Faceboock

A bas la monarchie
10 jours d’hommages à la reine : « A quand 10 jours de grève générale quand un ouvrier meurt ? »
Anasse Kazib

Depuis la mort de la reine d’Angleterre les hommages fleurissent. Après ces 10 jours de célébrations en fanfare d’une aristocrate, à quand 10 jours de grève générale pour la mort d’un ouvrier ou d’une ouvrière ? Billet d’Anasse Kazib

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Crédit photo : AFP

À chacun de leur mort la bourgeoisie nous joue la même partition : des hommages en grande pompe, interminables. Depuis la mort de la reine Elisabeth II, le 8 septembre dernier, nous avons eu le droit à 10 jours sans fin, à voir le corbillard tourner dans tout le Royaume-Uni sur toutes les chaînes.

Émissions commémoratives, spécialistes de la monarchie en tout genre - de la taille des robes aux chiens de la reine - tout y passe. Aujourd’hui sera d’ailleurs le point culminant, avec les funérailles à Londres en présence de tous les chefs de la bourgeoisie internationale, venus saluer la couronne.

Au total, on parle déjà de dizaines de millions d’euros dépensés pour ces commémorations en pleine crise. Il faudrait ajouter le coût écologique : le président Biden à lui seul vient en Angleterre avec deux avions de membre de sa sécurité.

Évidemment, la mort d’une tête couronnée est rare, mais ces hommages en fanfare aux puissants sont réguliers. L’objectif de tout cela est de marquer les esprits, dominer et domestiquer notre camp, lui expliquer à l’image de cette phrase de Macron en 2017, qu’il y a ceux qui sont tout et ceux qui ne sont rien.

Les hommages permettent aussi de blanchir les personnalités. Le rôle actif de la couronne britannique et de Elisabeth II dans la colonisation, comme lors de la répression brutale des Mau Mau au Kenya, celui de Chirac dans le massacre d’Ouvéa en 1988, tout cela est passé sous silence. On vous parlera de leurs goût musicaux, des fleurs qu’ils aimaient, mais jamais des violences qu’ils ont commandées.

En face, les travailleuses et les travailleurs et l’ensemble des opprimés meurent dans le silence médiatique, souvent pour les poches d’un patron. Il y a ceux pour qui on éteint la Tour Eiffel, on accorde 10 jours d’hommage, et ceux pour qui on ne donne même pas le droit aux collègues de prendre une demi-journée pour encaisser comme ce fut le cas lors de la mort de Ali, intérimaire de 63 ans chez Amazon en janvier dernier.

La bourgeoisie, qui nous explique que « tous les hommes sont égaux », veut faire comprendre par ces cérémonies à rallonge qu’il faut surtout admirer les leurs, les pleurer. Nous devrions prendre exemple sur eux et nous aussi imposer, par le rapport de forces, la mémoire de nos morts.

Marquer les esprits chaque fois qu’un collègue meurt au travail ou que la police tue un des nôtres, en rappelant le rôle de notre classe et l’horreur de ce système. Et quoi de mieux pour les morts de la classe ouvrière que la classe ouvrière en mouvement et en lutte par la grève générale. Pourquoi les morts de l’aristocratie et de la bourgeoise auraient-ils droit à 10 jours d’hommage et les nôtres pas une minute ? A quand 10 jours de grève générale quand un ouvrier meurt ?

 
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