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22 de août de 2022 Twitter Faceboock

Rentrée sociale
Préparer la contre-offensive face à Macron : les grévistes anglais montrent la voie !
Paul Morao

Ce mercredi, le gouvernement revient de vacances. Au menu de sa rentrée : réformes anti-sociales, lois racistes et une situation de crise économique et écologique dont il entend faire « payer le prix » aux classes populaires. En face, les plans de bataille syndicaux comme politiques sont cependant loin d’être à la hauteur, alors qu’outre-Manche les grévistes anglais ont fait une démonstration de force.

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Crédits photos : JOE GIDDENS / AP

Pour la rentrée, Macron veut nous préparer à « payer »

« Accepter de payer le prix de la liberté ». Ce vendredi, pour sa première prise de parole depuis le 14 juillet, Emmanuel Macron a choisi de profiter de sa commémoration annuelle de la libération de Bormes-les-Mimosas en 1944 pour envoyer quelques signaux sur la rentrée. Malgré un parallèle délirant reliant la libération de la France à la situation actuelle, marquée par les tensions économiques engendrées par la guerre en Ukraine, le message était clair : l’heure est à « l’alliance sacrée » et les travailleurs et classes populaires vont donc devoir faire des efforts.

De fait, si Emmanuel Macron s’est théoriquement adressé aux « Français », le gouvernement a largement démontré ces dernières années quels intérêts il défendait en faisant payer la crise aux classes populaires tout en préservant les profits du patronat. La loi dite « pouvoir d’achat » en offre l’exemple le plus récent. Or, alors que le gouvernement fera sa rentrée mercredi, Bruno Le Maire a confirmé ce dimanche dans Sud Ouest que ce cap serait maintenu dans les mois à venir. Expliquant (on ne sait pas comment) que nous serions au « pic de l’inflation », ce dernier s’est contenté d’annoncer la prolongation de la ristourne sur le carburant tout en insistant sur sa « détermination totale à rétablir les finances publiques. »

Alors que toutes les études montrent une chute des salaires réels et que l’achat des fournitures scolaires conduit d’ores et déjà de nombreuses familles à des sacrifices, la rentrée va donc rimer avec détérioration des conditions de vie de la majorité de la population. Pire, pour les plus précaires ou les étrangers, c’est une salve d’attaques qui se prépare.

De LFI aux directions syndicales, des plans de bataille en-deçà de l’urgence

Face à cette situation les plans de bataille affichés sont cependant plus que minimaux. Du côté du mouvement ouvrier, outre une date isolée dans la santé le 22 septembre, la journée interprofessionnelle du 29 s’affirme d’ores et déjà comme une échéance sans lendemain, proposée par défaut par des directions syndicales restées silencieuses tout l’été. En face, la France Insoumise appelle à construire une « marche » contre la vie chère un samedi en octobre. Comme en 2017, cette initiative n’a pas vocation à construire le rapport de forces face aux patrons et au gouvernement, pour arracher des augmentations de salaires ou leur indexation sur les prix, mais de faire une démonstration de la capacité de LFI/NUPES à mobiliser dans la perspective de futures élections.

Si la journée du 29 a au moins l’intérêt de reposer sur un appel à la grève, les deux initiatives apparaissent en décalage avec l’urgence de la situation. D’autant plus qu’au Royaume-Uni, les grévistes des transports et des docks font justement ces dernières semaines une démonstration de force. En dépit d’un manque de synchronisation, avec des secteurs qui se mobilisent en ordre dispersé, ce mouvement historique remet la grève au centre de la guerre contre l’inflation et ceux qui veulent nous la faire payer.

Plutôt que de repartir sur des formes d’action qui ont montré leur échec, il faut se mettre à l’heure anglaise et se préparer à la construction d’un rapport de forces. C’est par la grève, massive, reconductible, interprofessionnelle, que l’on pourra imposer des mesures d’urgence face à la crise et faire remballer à Macron ses attaques contre les plus précaires, ses lois racistes ou sa réforme des retraites. Autour de mots d’ordre clairs et d’un programme qui donne envie de se battre - l’indexation des salaires sur les prix, des augmentations conséquentes pour tous – il serait possible de lancer une bataille décisive pour les conditions de vie de notre classe.

Une telle dynamique permettrait également de commencer à poser la nécessité d’un combat d’ampleur pour en finir avec la crise écologique, le risque de nouvelles guerres ou encore les offensives réactionnaires qui pointent. De ce point de vue, ces derniers mois, les conséquences économiques de la guerre en Ukraine comme les incendies dévastateurs de l’été ont bien mis en lumière le fait que défendre nos conditions d’existence et renverser ce système sont aujourd’hui deux tâches indissociables. 

 
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