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28 de juin de 2022 Twitter Faceboock

Macron se moque des profs
3,5% d’augmentation pour les fonctionnaires : une provocation alors que l’inflation atteindra 7% !
Maëva Amir

Ce mardi, le gouvernement a annoncé le dégel du point d’indice à hauteur de 3.5% pour les fonctionnaires. Présenté comme une mesure « historique » celle-ci est non seulement totalement dérisoire mais constitue une véritable provocation si ce n’est du vol ! Car loin de palier l’inflation qui devrait atteindre les 7% dès la rentrée. Le gouvernement continue de mépriser les fonctionnaires et de casser les services publics : l’heure est à la mobilisation massive.

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Crédit photo : AFP

Dans le cadre de sa réflexion autour de la loi « pouvoir d’achat », projet de loi qu’Elisabeth Borne devrait présenter la semaine prochaine, le gouvernement a annoncé le dégel du point d’indice à hauteur de 3.5% pour les fonctionnaires. Cette revalorisation du point d’indice, point qui à calculer la rémunération des fonctionnaires et des contractuels, sera effective dès le 1er juillet. Depuis cette annonce, les médias bourgeois insistent sur le caractère « historique » de cette mesure, car c’est la plus forte hausse du point d’indice depuis 1985. Gelé depuis 2010, il avait été revalorisé à deux reprises, en 2016 et en 2017, avant qu’Emmanuel Macron ne revienne fermement dessus au début de son mandat. Pourtant, bien loin d’être une mesure suffisante pour les fonctionnaires, il s’agit d’une nouvelle provocation pour ceux qui ne cessent de voir dégrader leurs conditions de travail et dont le salaire réel ne cesse de diminuer dans un contexte d’inflation historique.

La revalorisation du point d’indice avait été annoncée par l’ex-ministre de la Transformation et de la fonction publique en mars pendant la campagne présidentielle de E. Macron. Déjà à l’époque, nous dénoncions le caractère démagogique et insuffisant de cette mesure face à l’ampleur de la crise économique qui vient.

En effet, cette mesure est totalement dérisoire dans un contexte où l’inflation atteint les 5% en France et où les estimations de l’INSEE prévoient d’approcher la barre des 7% en septembre et de se stabiliser entre 6,5 et 7% jusqu’à la fin de l’année. Autrement dit, la revalorisation du point d’indice à 3,5% ne pallie même pas l’inflation, même pas pour moitié si l’on suit les prévisions pour la rentrée.

Le gouvernement et plus particulièrement le ministre de la Transformation et de la Fonction Publique, Stanislas Guérini se vantent de cette mesure soulignant que « les 700 000 agents qui étaient au SMIC seront désormais au-dessus du SMIC » alors même que ce sont des miettes qui sont données aux fonctionnaires. Par exemple, une secrétaire de mairie avec 15 ans d’ancienneté gagnera 57€ par mois en plus, même pas de quoi faire un plein d’essence…

En réalité, selon le docteur en science politique Emre Öngün, si l’on prend en compte l’inflation, il s’agirait de la 3e plus importante perte de revenus pour les fonctionnaires, la pire année étant 2021. C’est donc une nouvelle provocation pour tous les fonctionnaires et d’autant plus pour les fonctionnaires avec les plus bas salaires qui continuent de voir l’inflation ronger leurs salaires réels.

Cette annonce dérisoire n’est en réalité que la continuité d’un mépris pour les travailleurs des services publics depuis le début du premier quinquennat Macron associé à des réformes néolibérales d’ampleur symbolisées par l’ancien ministre Blanquer. Et ce n’est même plus des miettes qu’il distribue : au travers cette mesure, il sanctuarise en réalité la baisse de nos salaires réels, alors que le coût de la vie explose. Cela constitue un saut supplémentaire dans sa casse du service public et des conditions de travail des fonctionnaires. L’exemple récent des enseignants de l’Éducation Nationale qui devraient selon le nouveau ministre Pap N’Diaye « rattraper leurs congés maladies » constitue l’annonce d’une offensive historique remettant en question le principe même du congé maladie. Une énième attaque d’ampleur des conditions de travail des enseignant.es déjà bien dégradées par les heures supplémentaires et l’absence de remplaçant.es.

Les syndicats de l’Éducation Nationale et notamment la FSU-SNES ont dénoncé à la suite de l’annonce de la revalorisation du point d’indice le caractère dérisoire de celle-ci dans un contexte d’augmentation sans précédent du coût de la vie. Ils exigent une revalorisation d’urgence immédiate de 10% au moins lançant le #10pour100 à la suite du #PasDeRentréeEnSeptembre d’hier qui a suivi les annonces du ministre de l’Éducation Nationale dans les colonnes du Parisien.

Néanmoins loin de seulement attendre une énième décision du gouvernement ou de rentrer dans le jeu du « dialogue social » que souhaite par ailleurs renforcer le gouvernement, il faudra un plan de bataille à la hauteur de la situation pour organiser la colère des fonctionnaires qui voient non seulement leurs conditions de travail se dégrader mais aussi leurs salaires réels baisser. Il faut préparer dès maintenant un plan de bataille sans concession pour mettre un frein aux reformes néolibérales et exiger une indexation des salaires à l’inflation, le SMIC à 1 800€ ainsi que l’augmentation de tous les salaires de 300€. A l’image des grèves exigeant des augmentations de salaire qui fleurissent dans les secteurs de la grande distribution ou des transports au Royaume-Uni qui montrent la voie d’un combat d’ensemble pour l’augmentation des salaires.

 
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