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19 de mai de 2022 Twitter Faceboock

Législatives
"Un honnête homme" : le n°1 de LREM défend un candidat condamné pour violences conjugales
Ella Dall’erta

Rétropédalage express chez En Marche. Jérôme Peyrat était candidat pour les législatives en Dordogne hier matin. Condamné pour violences conjugales sur son ex-compagne subissant 14 jours d’ITT, Guerini le défend comme un « honnête homme ». 17 heures, face au tollé, il n’est plus candidat, mais toujours un bon copain de Guerini.

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Une histoire en deux temps avec l’hypocrisie politicienne et le mépris des femmes comme leitmotiv. Jérôme Peyrat, actuel maire de La Roque-Gageac, était jusqu’à hier matin candidat Ensemble ! (regroupement des différents partis macronistes) investi dans la quatrième circonscription de Dordogne. Il s’était fait un nom sur la scène politique de droite, après avoir été conseiller auprès de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy, il a également fait partie du cabinet d’Emmanuel Macron, en tant que conseiller politique. Depuis janvier 2021, il est conseiller politique auprès de la direction de LREM, et donc de… Stanislas Guerini. Connu cependant auprès du grand public seulement ces derniers jours comme tête de file des candidats LREM ayant des démêlés avec la justice. En effet, Peyrat a été condamné à 3 000€ d’amende avec sursis en septembre 2020 pour violences conjugales sur son ex-compagne.

Ces violences, qui avaient occasionné à l’ex-femme du conseiller 14 jours d’ITT, ne semblaient pourtant pas faire obstacle à la candidature de Peyrat dans le parti qui a pourtant répété pendant cinq ans vouloir faire de la lutte contre les violences faites aux femmes la grande cause du quinquennat, et qui annonçait également cela pour ce deuxième quinquennat. Il a au contraire était défendu vaille que vaille par son parti, et notamment par Stanislas Guerini, le délégué général de LREM.

Ce dernier a en effet déclaré sur FranceInfo ce 18 mai : “J’ai pris du temps pour lire les attendus, pour comprendre, pour savoir si, au fond, on pouvait avoir affaire à quelqu’un qui pouvait être capable de violences volontaires. Je crois, et j’en suis même infiniment convaincu, que ce n’est pas le cas, sinon jamais, jamais je n’aurais permis cette investiture. (…) C’est un honnête homme, je ne le crois pas capable de violence sur les femmes.”.

Et lui d’ajouter que l’ex-compagne de Peyrat a également été condamnée dans cette affaire et de sous-entendre que les deux ont eu leurs torts dans cette histoire. Guerini minimise un cas de violences conjugales, à l’instar de Peyrat qui avait lui-même déclaré qu’il déplore “l’amalgame” fait par ses contempteurs entre “son affaire personnelle et les drames de violences intrafamiliales”. Guerini reprend la défense traditionnelle en cas d’agression sexuelle qui consiste d’abord à rappeler que c’est « un honnête homme », (ici comprendre « un copain ») mais surtout à dénigrer la parole de la victime. En l’occurrence Guerini en pataugeant sur France Info à propos d’une histoire « complexe » où les deux parties auraient été condamnées essayait de faire croire à une rixe entre Peyrat et sa femme. Or la « complexité » de l’histoire réside dans le fait que Peyrat a gravement violenté sa femme, puis que celle-ci a été condamnée quelques semaines plus tard pour des messages injurieux à son encontre.

17 heures. Face au tollé, Stanislas Guerini publie un tweet, faisant savoir que Jérôme Péyrat et lui ont décidé de retirer la candidature du second.

Guerini a en effet effectué une belle démonstration de la manière dont « la majorité présidentielle » soutient la « libération de la parole des femmes ». Mais Peyrat n’est pas Darmanin et, Guerini a oublié qu’une fois que la justice bourgeoise a bien voulu condamner, avec du sursis, un politicien influent, on ne peut plus faire semblant qu’il ne s’est rien passé.

A ce propos, Macron était d’ailleurs interviewée pendant la campagne sur Booska-P : “Est-ce que si vous êtes réélu, monsieur Macron, vous vous engagez à ne plus avoir dans votre gouvernement un ministre accusé de viol ou d’agression sexuelle ?”

  •  “Non, je ne prendrais jamais un tel engagement. Parce que je crois à la présomption d’innocence. Il n’y a aucun président qui s’est jamais autant battu que moi pour l’égalité femmes-hommes et contre les féminicides.”

    Macron est donc allé plus loin puisque sans le tollé sur les réseaux sociaux suite à l’intervention de Guerini, il aurait aussi essayé de faire élire des députés condamnés pour violences conjugales.

    Ces tentatives de faire passer cette affaire comme n’étant pas un cas de violences conjugales démontrent que tout le discours de LREM sur la lutte contre les violences faites aux femmes n’est qu’une mascarade dans un but électoral. Ce gouvernement qui nomme Elisabeth Borne première ministre et qui met à l’Elysée des personnes comme Gérald Darmanin (qui sera d’ailleurs candidat aux législatives), accusé d’agression sexuelle est un obstacle permanent sur le chemin de l’émancipation des femmes, de par ses politiques de précarisation et par la défense et la promotion d’agresseurs.

    Si Guerini et Peyrat ont essayé de limiter la casse, la liste est encore longue des anciens députés LREM ou nouveaux candidats au poste, accusés de détournement d’argent public, de harcèlement moral envers des attachés parlementaires, ou d’agression physique etc.

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