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La Izquierda Diario
18 de mai de 2022 Twitter Faceboock

Glaçant
Coups de poing, taser,… : un homme de 19 ans raconte avoir été « torturé » par la police à Juvisy
Léon Sidhoum

Ce mardi, auprès de Radio France, c’est le visage encore marqué que Mahedine Tazamoucht a livré un témoignage glaçant sur les sévices qu’il aurait subis par la police dans la nuit du 9 au 10 mai, dans le commissariat de Juvisy-sur-Orge.

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© FRED TANNEAU/AFP

« Déshabillé en caleçon », « menottes serrées jusqu’au sang » et « assis de force » sur une chaise dans un « couloir sans caméra », Mahedine raconte avoir été roué de coups au visage, aux tibias, et avoir subi des coups de taser au bras et dans le cou. Les policiers auraient été jusqu’à marcher sur ses pieds nus avec leurs bottes en guise d’ultime humiliation. « C’était de la torture, des coups gratuits. Trois hommes me frappaient, trois autres rigolaient » explique-t-il.

Moins d’une heure avant pourtant, France Info explique que Mahedine aurait passé « la soirée calmement avec deux copains dans la voiture de l’un d’eux, à écouter de la musique, boire des verres de whisky-coca. La voiture était garée sur un petit parking situé à trois minutes de son immeuble. Vers 3h du matin, Mahedine rentre mais ne trouve pas ses clefs. Il rebrousse alors chemin et revient à la voiture. Entre-temps, trois policiers sont arrivés et ont contrôlé ses amis. Mahedine cherche son trousseau sous le siège arrière quand intervient, selon lui, la première salve de violences : « Un des trois fonctionnaires m’a attrapé par le col, mis au sol, menotté et m’a enlevé mes chaussures. Alors, il m’a pulvérisé du gaz lacrymogène directement dans le visage, sans qu’aucun des trois ne m’ait signifié le moindre contrôle », se souvient-il. »

« J’avais tellement de difficulté à respirer qu’ils m’ont emmené à l’hôpital de Juvisy mais arrivés là-bas, j’ai dénoncé sans attendre aux personnes qui étaient là la violence de mon interpellation sans raison ». Un acte qui n’aurait pas plu aux policiers, qui auraient donc décidé d’aller au commissariat. C’est là que Mahedine raconte avoir vécu le pire.

Il raconte que le supplice aurait duré plus d’une demi-heure, et n’aurait pris fin que quand l’homme a perdu connaissance.

Ce nouveau témoignage de violence gratuite sur un jeune de quartier populaire issu de l’immigration est une nouvelle démonstration du profond racisme d’État français qui s’exprime de la manière la plus brutale, par sa police.

L’IGPN a été saisi par la famille et le parquet d’Évry a ouvert une enquête dès le 16 mai. Mais les signalements de violences policières se suivent et se ressemblent : les auteurs de ces atrocités les ont en partie commises car ils se savent pertinemment couverts par leur hiérarchie. Les cas de blanchiments de policiers responsables de violences ou de suspensions de quelques jours seulement sont majoritaires, et ce même malgré des mutilations, reconstitutions et/ou preuves accablantes.

Cette réalité est le produit du rôle structurellement raciste et répressif de l’organe policier. Ainsi nous ne pouvons laisser des policiers enquêter sur d’autres : il est nécessaire de revendiquer des commissions d’enquête entièrement indépendantes de l’institution policière pour que toute la lumière soit faite sur les cas de violences et les chaînes de responsabilités qui les ont permises au sein de l’institution.

 
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