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10 de mai de 2022 Twitter Faceboock

Écologie
Sécheresse. Les vagues de chaleur dans l’hexagone risquent d’accentuer la hausse des prix
Léon Sidhoum

Dans les prochains jours, les températures devraient excéder de 9°C les normales de saison. Une situation qui pourrait à terme impacter la production de céréales pour laquelle les prix atteignent déjà des records.

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Les deux semaines qui viennent s’annoncent excessivement chaudes en plein mois d’avril : des pointes de 30 °C devraient être enregistrées dans toute la moitié sud du pays et le mercure devrait tourner autour des 25°C sur le reste de la métropole. Les températures maximales devraient excéder les normales de saison de 8 ºC à 9 ºC par rapport aux températures moyennes observées sur la même période entre 1981 et 2010.

Bien que la question du réchauffement climatique ait été mise à l’écart tout au long de la campagne présidentielle, cette nouvelle vague de chaleur vient illustrer les conclusions du dernier rapport du GIEC qui prévoit des températures plus chaudes toujours plus tôt dans l’année.

Ainsi, cette nouvelle vague de chaleur risque d’aggraver significativement une sécheresse déjà présente sur l’hexagone. En effet, dès le 1er avril, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières tirait la sonnette d’alarme sur le niveau des nappes souterraines jugé modérément ou fortement bas. En conséquence, déjà quinze départements appliquent des restrictions sur l’usage de l’eau, ce qui est inhabituel à une telle période de l’année.

La principale raison de cette sécheresse est due aux manques de précipitations de cet hiver. La métropole a en effet accumulé un déficit de précipitations de 35 %, toujours en comparaison à la période 1981-2010. Au-delà des éléments conjoncturels, il est important de souligner la responsabilité du modèle agro-industriel dans l’assèchement des sols et leur imperméabilisation qui limite chaque année davantage les capacités des nappes phréatiques à se réformer, comme nous l’écrivions dans un article.

C’est d’ailleurs ce que confie Emma Haziza pour France info à propos de la sécheresse en cours : « Dès qu’on perd la qualité des sols, on se retrouve deux fois plus exposés à des risques de sécheresse et, l’autre risque, c’est qu’à la moindre précipitation on a des coulées de boues beaucoup plus corrosives et dangereuses. Ce sont ces extrêmes-là contre lesquels il faut lutter et la solution passe d’abord par les sols et l’aménagement de nos territoires. Il va falloir repenser le système agricole et travailler aussi sur les villes, car nous sommes vulnérables aux risques de canicule. »

Ce modèle d’agriculture, présenté comme le seul moyen de produire des aliments à un prix abordable, mène, en réalité, à sa propre perte et risque d’être fortement impacté par la sécheresse en cours. Ainsi, « le déficit de 25 % de pluviométrie en avril aura un « impact » sur la production de céréales", titre Le Monde dans un article publié lundi soir. Cela aurait pour conséquence d’ajouter une nouvelle pression sur le prix des céréales.

En ce sens, le Ministère de l’agriculture et de la transition écologique déclarait aussi que la situation « aura un impact sur la production de céréales », bien qu’il soit trop tôt pour établir des estimations précises, avant d’ajouter : « Le temps sec et chaud de la fin d’avril et du début de mai pourrait également, s’il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages. »

Ainsi, cette baisse des rendements agraires risque, si elle se confirme, de participer à l’inflation sur les prix des produits de premières nécessités qui sont déjà sous tension sur le marché mondial. Il paraît de plus en plus clair que le réchauffement climatique tend à faire baisser les rendements de l’agro-industrie. Un modèle agricole qu’il faut au plus vite remettre en question pour éviter l’assèchement galopant des sols qui aggravent et alimentent les futurs épisodes de sécheresses.

De plus, à l’heure où les estimations sur l’inflation sont continuellement revues à la hausse, il devient urgent de revendiquer l’indexation des prix sur l’inflation ainsi qu’une hausse générale des salaires car, de la même manière que pour la crise climatique, ce sont toujours les classes populaires qui payent le prix fort des crises liées au système capitaliste.

 
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