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La Izquierda Diario
23 de mars de 2022 Twitter Faceboock

Déclaration de guerre !
RSA conditionné : une attaque en règle contre les chômeurs
Antoine Bordas

Avec le conditionnement du RSA à « une activité », Macron continue son rouleau compresseur de réformes anti-sociales. Après des annonces floues, les contours de ce projet de mise au travail ultra-précaire se précisent.

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Crédits photo :AFP

Évoqué par le porte-parole du gouvernement, puis réaffirmé jeudi dernier durant l’annonce du programme de Macron, le conditionnement du RSA à « 15 à 20 heures d’activités » est une nouvelle mesure du projet de guerre sociale qu’adopte Macron et les siens. L’annonce initialement floue a immédiatement fait débattre. Après des accusations de plagiat à droite et une indignation à gauche, c’est notamment Élisabeth Borne qui en a fait le service après-vente ce mardi dans une interview à L’Obs. Quelques précisions hypocrites qui n’ont comme enjeu que de faire accepter cette nouvelle annonce de précarisation exacerbée.

Un panel « d’activités » d’accompagnement qui implique des rémunérations au rabais

Derrière les « activités » qui conditionnerait l’obtention du RSA, beaucoup de choses peuvent se glisser. Et c’est là tout l’enjeu du discours gouvernemental, qui met en avant « l’accompagnement nécessaire » des personnes au RSA et ouvre à travers cela de nouvelles possibilités d’exploitation à bas coût.

Élisabeth Borne a tenté de se délimiter dans l’entretien accordé à L’Obs de la mesure proposée par Valérie Pécresse, qui est pour le coup beaucoup plus explicite sur la volonté de faire travailler à bas coût les bénéficiaires du RSA avec la formulation de « travaux d’intérêts généraux ». Mais elle intègre parmi les différents exemples d’activités imposées une découverte des métiers à travers « des immersions en entreprise », tout en réfutant le fait que cela soit un travail à part entière.

Des distinctions finalement bien faibles qui s’ancrent dans une logique de contractualisation des aides sociales. Toujours la même volonté de réformer ce que les gouvernements successifs pointent comme un « assistanat » ou un système de profiteur. On parle pour rappel de 65% des personnes bénéficiaires qui survivent en dessous du seuil de pauvreté.

Flicage étendu et criminalisation

Cette guerre ouverte à l’encontre des plus précaires passera évidemment par un renforcement du flicage par les nouvelles conditions que Macron souhaite imposer. Il existait déjà certaines formulations de conditions mais dont les applications restaient à l’appréciation des départements. On se rappelle par exemple des départements qui, avant tout le monde, ont fait subir des avant-goûts de conditionnement plus important, notamment dans le Nord, ou encore de la tentative de renforcement des contrôles des allocataires que le Sénat avait par exemple voté via une augmentation des contrôles en juillet 2021.

Le gouvernement explique en fait aujourd’hui qu’il va seulement généraliser les pires pratiques dans le domaine, en s’appuyant par exemple sur le contrat d’engagement jeune mis en place en novembre 2021. Il s’agissait pour rappel d’un travail de 15 à 20h par semaine pour un montant maximum de 500 euros impliquant une logique de contrôle reprise pour le futur RSA : « Si vous signez un contrat, mais que vous ne le respectez pas, alors on peut suspendre votre allocation pendant une semaine pour commencer. ».

La proposition, malgré les diversions de façade, répond clairement aux propositions historiques de la droite politique. Une affirmation, s’il en fallait une de plus, qu’une réélection de Macron correspondra à un durcissement des contre-réformes et qu’il ira plus loin encore dans la guerre sociale. Une nécessité de se repositionner dans un contexte sanitaire et politique explosif.

Cet ajout rappelle encore une fois la nécessite de faire front dès maintenant pour se préparer à répondre, en dénonçant l’ensemble de la logique et en revendiquant non seulement une hausse généralisée des salaires et des revenus, mais aussi la fin de l’ensemble des mécanismes de criminalisation et de contrôle sur lesquels s’appuient toujours plus les gouvernements.

 
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