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La Izquierda Diario
21 de janvier de 2022 Twitter Faceboock

Soutien aux salariés d’Arc-en-Ciel !
Répression des ex-grévistes, protocole non respecté : les salariés du nettoyage de Jussieu mobilisés
Enzo Briffa

Quatre mois après une victoire de la grève des salariés pour réclamer de meilleures conditions de travail, la société de nettoyage Arc-en-Ciel n’a pas tenu ses engagements et a réprimé certains grévistes. Un rassemblement a eu lieu mercredi 19 janvier en soutien à un chef d’équipe anciennement gréviste menacé de licenciement.

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Crédit photo : Serge d’Ignazio

Nous avions suivi le mouvement en septembre 2021 sur le site Jussieu de la Sorbonne. La raison de la colère de ces grévistes qui sont en grande majorité des femmes précaires et racisées : un manque cruel de considération de la part de la direction. L’entreprise ne payait pas certaines heures, elle profitait également du manque de connaissance en français écrit ou oral de certain·es pour faire signer des contrats qui n’étaient pas ceux qui étaient prévus, et cela encore pour celles et ceux qui avaient la chance d’obtenir un contrat, un certain nombre de travailleur·ses n’ayant même pas de contrat. Une précarisation des employé·es dont Arc-en-Ciel profite pour faire toujours plus d’économies au profit de l’Université de la Sorbonne que les grévistes dénonçaient en septembre, leur mot d’ordre étant : « Arc-en-Ciel esclavagiste, la fac complice ! »

Pour certain·es c’était leur première grève : « Cela fait 20 ans que je travaille ici. On a pas demandé une seule augmentation. Mais là c’est trop. On est pas des esclaves, nous sommes des êtres humains. » Elles ont d’ailleurs eu le soutien de nombreuses organisations syndicales de travailleur·ses mais aussi d’étudiant·es, ainsi que le soutien des grévistes de l’hôtel Ibis Batignolles. La motivation était là, iels ont tenu plus d’une semaine à mener des piquets de grève tous les matins pour faire face à la direction et iels ont obtenu gain de cause. Entre autres, le paiement des sommes dues pour les heures travaillées et non payées, notamment les heures supplémentaires, ainsi que la régularisation des contrats de travail ont été fixés par un protocole signé par la direction.

Une petite victoire pour les grévistes à la suite de laquelle la société n’a pas tenu ses engagements

Dans le protocole que se sont procurés Rapports de force, la société avait promis de « corriger toutes les erreurs » qui avaient été commises en matière de rémunération. Or, « ils n’ont pas respecté le protocole signé le 23 septembre » nous confirme Chaim*, gréviste : « ils n’ont toujours pas payé les heures, ils n’ont pas remplacé les absents… »

Les arrêts maladies ne sont pas reportés à la Sécurité Sociale et donc non rémunérés, et les heures supplémentaires ne sont toujours majorées voire même impayées d’après la CGT. Certains contrats ne sont d’ailleurs toujours pas régularisés, et cette pratique illégale s’accumule à d’autres pratiques d’intimidations qui vont à l’encontre de ce qui était écrit dans l’article 3 du dit protocole.

Des sanctions et des menaces pour les grévistes

Cet article stipule clairement l’interdiction de licenciement pour les grévistes mais la direction a mis en marche une stratégie répressive et a déjà licencié un camarade gréviste, et d’autres sont à l’heure actuelle encore en danger. C’est le cas d’Hassan Madani, meneur de grève en septembre. La direction se justifie en communiquant que ce n’est pas parce qu’il était gréviste qu’il est sous la menace du licenciement mais parce qu’il cumulerait un autre emploi. Une pratique tout à fait commune dans ce milieu où les salarié·es sont précarisé·es alors qu’iels articulent vie de famille et un travail indispensable que ce soit pour le confort du personnel éducatif de l’université mais aussi pour les étudiant·es.
Pour Chaim, le but de cette manœuvre est simple, effrayer les grévistes : « ils nous ont divisés, c’est plus comme avant, maintenant on est une trentaine [de grévistes], les gens ont peur ». Mais ce n’est pas pour autant que les troupes sont démobilisées, au contraire : « même si la période est compliquée, on ira jusqu’au bout » conclut Chaim.

Mais une autre mesure prise par la direction fait polémique, ce qui risque de raviver la colère. Arc-en-Ciel a communiqué par courrier une nouvelle mesure de suivi des heures avec un pointeur mobile qui permettrait un suivi plus précis des heures selon la direction mais qui en réalité ne sert qu’à surveiller toujours plus les employé·es.

Face à cette répression et à une direction qui fait la sourde oreille, nous affirmons notre soutien total envers les salarié·es de la société Arc-en-Ciel. Des rassemblements en soutien aux grévistes seront en ce sens organisés dans les prochains jours.

* le prénom a été modifié

 
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