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9 de décembre de 2021 Twitter Faceboock

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Nouvelle plainte pour viol contre Nicolas Hulot, complaisance du gouvernement
Typhaine Cendrars

Fin novembre, une plainte supplémentaire pour viol et agression sexuelle a été déposée contre Nicolas Hulot. Depuis le début des révélations le concernant, le gouvernement n’a jamais cessé de le soutenir.

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Crédits photo : AFP

Après la diffusion, le 25 novembre dernier, journée de lutte contre toutes les violences faites aux femmes, d’une émission d’Envoyé Spécial comportant le témoignage de quatre femmes dénonçant les agissements de Nicolas Hulot, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour viol et agression sexuelle selon 20minutes. On apprend aujourd’hui qu’une plainte a été posée fin novembre contre l’ancien ministre de la transition écologique dans le cadre de cette enquête. C’est une des femmes du reportage, Sylvia, qui a porté plainte dans le cadre de cette enquête de la brigade des mineurs et de la police judiciaire de Paris.

Dans l’émission, elle témoigne d’un viol commis en 1989 par Nicolas Hulot dans un parking alors qu’elle avait 16 ans : « Il s’arrête après, sur un parking à ciel ouvert, on n’est pas dans un souterrain, on est dans un parking aérien. Et là, il sort son sexe. Ça va assez vite, il a défait son pantalon, il a sorti son sexe, il a pris ma main, il m’a demandé si je l’avais déjà fait avec des garçons, si j’avais l’habitude de ce genre de caresses et je lui dis : “Non”. Je sais qu’à plusieurs reprises, je me remets sur mon siège, j’enlève ma main. Je me rappelle être dans un état d’incompréhension, en fait ».

L’ancien ministre toujours soutenu par le gouvernement

Si l’émission a révélé les témoignages glaçants de ces femmes, elle a aussi révélé les stratégies du gouvernement pour couvrir l’image du ministre. En 2018, lorsqu’un dossier de l’Ebdo révèle la plainte pour viol que Pascale Mitterand avait déposé dix ans plus tôt, Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, s’est mise en scène aux côtés de Hulot devant les caméras pour « garantir » son image « féministe ». Le gouvernement, dont la grande cause était soi-disant la lutte contre les violences faites aux femmes, a également sorti une tribune brandissant la fameuse « présomption d’innocence » afin de protéger son ministre, remettant totalement en cause la parole des victimes.

Les différents ministres et députés qui ont eu l’occasion de poursuivre cette stratégie du déni. Marlène Schiappa, récemment invitée sur LCI, a refusé de répondre à toute question sur son positionnement dans cette affaire. À la même période, Matthieu Orphelin, député ex-LREM et EELV cité par La Dépêche, expliquait tranquillement qu’autour de Hulot, « il n’y avait pas de "système organisé" ». Le journal ajoute qu’« interrogé sur sa proximité avec l’ancien ministre, Matthieu Orphelin a assuré avoir seulement constaté que "c’était un dragueur, un dragueur lourd, avec une attirance pour les femmes" ».

Cette attitude complaisante va jusqu’à Macron lui-même, qui en conseil des ministre mercredi dernier a mis en garde contre le soi-disant risque d’une « société de l’inquisition » – comme si c’était là l’objectif de celles qui dénoncent les agressions sexuelles. Les victimes ont d’ailleurs dénoncé ces déclarations présidentielles dans une tribune : « Quel est le rapport entre nos récits et l’Inquisition ? (…) Nos récits porteraient en germe ces tribunaux de l’horreur et de l’injustice. Raconter nos histoires tristes serait nuisible au point qu’il vous faut affirmer votre volonté d’éviter ce très grave danger. Nous sommes des menteuses selon nos agresseurs, une menace pour le pays selon vous. (…) Nous n’avons rien d’autre à y gagner que de dire une vérité, même dérangeante, et d’éclairer le pays sur le traitement des violences sexuelles, sur l’usage que font certains hommes de leur pouvoir, sur les complaisances qui les y autorisent, sur l’impunité dont ils jouissent ».

Ainsi, comme souvent, la parole des femmes victimes de violences sexistes n’est pas prise en compte jusqu’au bout. Si la première plainte, déposée en 2008, a été classée sans suite pour prescription, celle déposée fin novembre relatant des faits de 1989 risque elle aussi de subir le même sort, bien que la victime était alors mineure – démonstration de plus l’incapacité de la justice à s’occuper des violences sexistes et sexuelles. De plus, lorsque l’on connaît les accusations portées à l’encontre de Darmanin, ministre de l’Intérieur, on ne peut que voir que le gouvernement trouvera toujours des stratagèmes pour protéger ses membres, même si ceux-ci sont accusés de viol. Un exemple supplémentaire qu’aucune confiance ne peut être accordée à l’État et ses institutions pour mettre fin au sexisme, et que c’est dans la rue qu’il faudra se battre pour arracher nos revendications.

 
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