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La Izquierda Diario
1er de décembre de 2021 Twitter Faceboock

Coût de la vie
Les produits alimentaires 33% plus élevés en Guadeloupe : parmi les raisons de la colère, le coût de la vie
Ulysse Pablez

La révolte en cours en Guadeloupe et Martinique exprime une colère profonde envers les conditions de vie dans ces territoires sous domination française, à commencer par la vie chère et le pouvoir d’achat. Depuis plusieurs jours cette réalité se dévoile sur les réseaux sociaux.

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Depuis près deux semaines, la révolte souffle sur les Antilles. Partie de l’opposition à l’obligation vaccinale, la mobilisation exprime aujourd’hui des problématiques beaucoup plus profondes. Parmi celles-ci, la question du pouvoir d’achat mise en lumière dernièrement. En effet, depuis quelques jours, les Antillais.es ont commencé à poster sur Twitter des photos de leurs courses avec les tickets de caisse respectifs, témoignant d’une différence significative entre les prix en métropole et aux Antilles.

Ici, on retrouve le tweet d’une internaute Martiniquaise montrant un paquet de riz basmati, 8 sacs-poubelles de 130 litres, des serviettes hygiéniques et de la salade iceberg pour un coût total de 19,94 € pour un équivalent en métropole d’environ 10 €.

Ce tweet s’est suivi de nombreux autres dénonçant la même réalité :

Ces tweets sont appuyés par de nombreux témoignages comme celui de ce Guadeloupéen pour France 2 : « Une bouteille d’huile de tournesol est à 2 €. Il suffit que des métropolitains aillent faire des courses ici quand ils viennent en vacances, ils vont voir la différence. » On y entend aussi cette autre cliente d’un supermarché : « C’est presque deux fois plus cher, vous comprenez la frustration, on est plus chers que Cannes, on ne touche pas le salaire que vous touchez là-bas ! »

C’est la même chose en Martinique, France 3 a récolté des témoignages similaires auprès d’une manifestante : « On en peut plus. Les retraités n’arrivent plus à manger », une autre Martiniquaise témoigne : « Tout le monde ne peut pas se payer un chariot par semaine, ce n’est pas possible (...) Il y a beaucoup de misère, beaucoup de gens qui souffrent. »

En outre, plusieurs études corroborent ces propos, notamment celle menée par l’Insee en 2015 montrant qu’un panier type coûtait 12,5 % plus cher en Guadeloupe qu’en métropole, avec un écart de 33% sur les produits alimentaires. Un avis de l’Autorité de la concurrence publié par Ouest France datant de 2019 évaluait quant à lui à 38 % l’écart de prix entre la métropole et la Martinique en ce qui concerne les produits alimentaires. Mais une internaute Martiniquaise montre dans une vidéo postée sur Tiktok dimanche dernier que les écarts de prix sont encore plus importants que ceux étayés dans les études. En effet, l’écart peut aller jusqu’au double :

@o0lliviaaa

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♬ son original - o0liviaaa

Ces témoignages montrent une nouvelle fois que les révoltes qui ont émergé en Guadeloupe et en Martinique ne résultent pas seulement de la colère qu’a suscité la mise en place autoritaire du pass sanitaire, mais aussi et surtout de la misère sociale qui y règne. Au pouvoir d’achat nous pouvons ajouter le chômage qui touche fortement ces territoires, comme nous le disions il y a quelques jours. En Guadeloupe, plus d’une personne sur deux de moins de 25 ans était ainsi sans emploi en 2020.

A cette colère légitime, le gouvernement donne comme seule réponse une féroce répression. Encore hier, Sébastien Lecornu a annoncé le renforcement du dispositif de répression après le fiasco des négociations avec les organisations en lutte et les élus locaux.

Loin de répondre aux préoccupations des Guadeloupéens, des Martiniquais et de l’ensemble des territoires « ultramarins » sous domination française, le gouvernement a démontré qu’il n’y a rien à attendre de sa part si ce n’est la matraque. Après la manifestation de samedi dernier qui a réuni des milliers de Guadeloupéens, seul le rapport de force pourra imposer les revendications du mouvement.

 
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