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22 de novembre de 2021 Twitter Faceboock

Transphobie
Journée du souvenir trans : une mobilisation historique sur fond de violences transphobes en hausse
Matthias Lecourbe

Samedi était célébrée la journée du souvenir trans (TDoR), une journée annuelle de commémoration pour les personnes trans assassinées, victimes de crimes de haine transphobe. Si l’année a connu un record avec 375 crimes mortels dénombrés, la mobilisation a elle aussi été historique, avec des rassemblements de plusieurs centaines de personnes dans plusieurs villes de France et près de 2000 personnes réunies à Paris à l’appel des associations.

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Ce samedi 20 novembre était célébrée la journée du souvenir trans, ou Trans Day of Rememberance (TDoR), une journée annuelle de commémoration pour rendre hommage aux personnes trans assassinées, victimes de crimes de haine transphobe.

Le projet international Trans Murder Monitoring qui recense ces morts a publié le chiffre de 375 personnes trans assassinées entre le 20 novembre 2020 et le 20 novembre 2021, contre 350 l’année précedente. Le chiffre pour l’année 2021 est aussi le plus élevé jamais enregistré par Trans Murder Monitoring depuis la première publication d’un rapport en 2009. En France ce sont trois meurtres transphobes qui ont été recensés en 2021, dont celui en septembre dernier d’Ivanna, une femme trans migrante et travailleuse du sexe assassinée dans son appartement à la Courneuve.

Dans ce cadre, des rassemblements étaient appelés par diverses associations de personnes trans dans plusieurs villes de France. Ce sont ainsi près de 2000 personnes qui se sont réunies derrière l’Hôtel de Ville, place Saint-Gervais à Paris pour rendre hommage aux victimes de meurtres transphobes.

Une mobilisation historique, au point que beaucoup de militant.e.s ont affirmé ne jamais avoir vu autant de personnes rassemblées pour le TDoR. Une mobilisation qui fait écho à l’organisation croissante des communautés trans face à la transphobie et à la précarité qui les frappe d’autant plus fort dans un contexte de crise économique et sanitaire, mais aussi à la politisation massive de secteurs de la jeunesse autour des questions de genre et de sexualité.

Giovanna Rincon, directrice et co-fondatrice de l’association Acceptess-T qui appelait au rassemblement a ainsi déclaré à Mediapart : « C’est important d’être là cette année étant donné qu’on est en situation post-crise sanitaire. L’année a été extrêmement violente pour la communauté trans. Que ce soit le taux de suicide ou le nombre de personnes trans assassinées cette année. Il fallait nous rassembler à cette date, peu importe les conditions. »

Les prises de parole tout au long de la journée, au sein des marches de #NousToutes et d’Act Up Paris puis au cours du rassemblement place Saint Gervais ont insisté sur le fait que le TDoR est autant qu’une journée d’hommage une journée de mobilisation visant à exprimer des revendications pour réduire les discriminations et la précarité touchant les personnes trans, qui sont la cause de la sur-mortalité observée au sein de la communauté trans.

Il a en particulier été rappelé que la révision de la loi bioéthique n’a pas ouvert la PMA aux personnes trans, ni interdit les mutilations sur les personnes intersexes, et que la dépsychiatrisation des transidentités affirmée par l’OMS en 2019 peine toujours à s’appliquer en France. La loi de pénalisation des clients de la prostitution a aussi été souvent critiquée : loin d’améliorer les conditions de vie des travailleuses et travailleurs du sexe elle ne fait que les précariser, alors même que les personnes trans et en particulier les femmes trans migrantes restent massivement exclues du marché du travail légal.

Plus largement à l’heure où la communauté trans, qui doit habituellement faire face aux violences et à la précarité, se trouve particulièrement mise à l’épreuve dans un contexte de crise économique et sanitaire, il est urgent de revendiquer la régularisation de tous les sans papiers et le partage du temps de travail entre tous et toutes pour mettre fin à la précarité qui touche en particulier les secteurs spécifiquement opprimés tels que les personnes trans ; mais aussi de supprimer les mentions de sexe à l’état civil et de garantir un accès gratuit, rapide et dépsychiatrisé sur la base du consentement éclairé aux actes de transition médicale, d’interdire les mutilations sur les enfants intersexes et de garantir des droits reproductifs à toutes et tous pour mettre fin à la transphobie d’État.

 
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