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4 de novembre de 2021 Twitter Faceboock

Cliniques privées
« On va craquer » : à Toulouse, grève des sages-femmes pour les salaires et les conditions de travail
Inès Silines

Ce mercredi 3 novembre, les sages-femmes de la clinique privée Croix du Sud à Quint-Fonsegrives (Haute-Garonne) ont commencé une mobilisation particulièrement suivie. Elles revendiquent la revalorisation des salaires, de meilleures conditions de travail et l’ouverture de postes supplémentaires.

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Photo d’illustration. Crédits : AFP

Ce mercredi 3 novembre, les sages-femmes de la clinique privée Croix du Sud à Quint-Fonsegrives (Haute-Garonne) ont commencé une mobilisation particulièrement suivie qui a mené à la fermeture temporaire de la maternité. Selon France3 Régions, leurs revendications portent sur la revalorisation des salaires ainsi que de meilleures conditions de travail, ce qui suppose notamment l’ouverture de postes supplémentaires.

Ce mouvement s’inscrit dans la continuité des différentes mobilisations des sages-femmes. Le 27 septembre, une grève nationale des sages-femmes a été suivie par 7 000 sages-femmes qui avaient manifesté à Paris. Depuis octobre, dans la région toulousaine, ce sont deux autres maternités, celle de la clinique de l’Union et celle de la clinique Rive Gauche, qui sont fortement mobilisées.

Toujours pour France3 Régions, Céline Morais explique en effet que « dans le privé, nous sommes à la traîne côté salaires [comparé au secteur public]. En moyenne, sur une carrière de 40 ans, nous sommes payées 25% de moins, cela devient inadmissible. Si je reprends mes derniers bulletins de paie avant le Grenelle de la santé, je gagnais 2.200 euros pour 17 ans d’ancienneté. Les heures de nuit sont très peu payées par rapport aux heures de jour, c’est ridicule. Les études durent cinq ans. La première année est commune avec les médecins. » Elle ajoute : « On a des personnes qui arrivent la boule au ventre, qui craquent, depuis le printemps c’est l’horreur, il y a déjà eu une démission... combien d’autres ? Notre charge de travail est trop importante. On ne va pas tenir, on va craquer ».

On constate de nombreuses démissions dans ce secteur du fait de conditions de travail tout particulièrement difficiles, mais les recrutements sont rares. Les salarié.e.s sont en sous-effectifs, tendant à accroître sans cesse la charge et le rythme de travail. Cela met en danger non seulement la santé et la sécurité des salarié.e.s mais aussi celle des patientes.

Au sein de la maternité de Rive-gauche, sept sages-femmes ont récemment démissionné sur un effectif de 40.

A ce titre, le collectif des sages-femmes en colère de Rive-Gauche, cité par France Bleu, exprimait son ras-le-bol face à l’inertie des directions et des pouvoirs publics concernant les multiples alertes relatives à leurs conditions de travail. Le collectif affirme qu’« aucune avancée n’a eu lieu. Les derniers rendez-vous auprès du ministère ont encore une fois étouffé la voix des sages-femmes salariées du secteur privé. Notre équipe est à bout ».

La réponse à la détresse de ces salarié.e.s a été – comme souvent – uniquement répressive. Dans un premier temps, des réquisitions des sages-femmes grévistes ont en effet été mises en place. Puis, ce lundi, l’ARS Occitanie et la préfecture de Haute-Garonne ont saisi le Procureur de la République pour non-réponse des grévistes aux réquisitions.

Selon Actu.fr, par la suite, les professionnels de santé ont été enjoints « à respecter les réquisitions préfectorales, pour éviter toute interruption de la prise en charge des naissances, des jeunes mamans et des nouveau-nés et des conséquences susceptibles de s’en suivre. Ne pas respecter ces réquisitions est un délit. Tous les établissements de santé sont tenus à la continuité de leur mission de service public au service des patients accueillis ».

Ainsi, la préfecture et l’ARS exigent de ce personnel déjà épuisé par la période de crise sanitaire et la diminution constante de ses moyens de retourner à ses conditions de travail délétères et dangereuses !

La mobilisation continuera ces prochaines semaines. Une journée de mobilisation doit avoir lieu jeudi 7 octobre, soutenue par les gynécologues-obstétriciens du CHU de Toulouse qui ont annoncé « soutenir activement leurs revendications ».

 
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